L’ONAT et le gouvernement tracent la voie de l’urbanisme

Atelier de validation de la loi sur l’architecture au Tchad : un tournant décisif pour la profession

Introduction

Savez-vous qu’environ la moitié de la population mondiale vit aujourd’hui dans des villes, un chiffre qui ne cesse d’augmenter ? Cette urbanisation galopante pose de nombreux défis en matière d’infrastructures et d’environnement. Au Tchad, un pays en pleine évolution, l’architecture joue un rôle crucial pour bâtir un avenir durable et harmonieux. C’est dans ce contexte que l’Ordre National des Architectes du Tchad (ONAT) a organisé, sous le haut patronage du ministère de l’Aménagement du Territoire, de l’Habitat et de l’Urbanisme, un atelier de validation de la loi sur l’architecture, le 23 août 2024. Cet événement marque un tournant décisif pour la profession architecturale tchadienne et promet de redéfinir les contours d’une discipline essentielle à la structuration de notre société.

L’importance de l’architecture pour le bien-être collectif

Lors de cet atelier, le président de l’ONAT, Senoussi Ahmat Senoussi, a ouvert le bal avec une allocution inspirante. Il a souligné l’importance de l’architecture non seulement en tant qu’art, mais aussi comme un élément fondamental du bien-être collectif. En rappelant que l’architecture joue un rôle clé dans la structure de nos modes de vie, il a évoqué les défis contemporains auxquels le pays est confronté : la durabilité, la protection de l’environnement et l’urbanisation rapide.

Un cadre législatif nécessaire

"La loi sur l’architecture que nous allons examiner représente une avancée significative vers la reconnaissance de notre rôle en tant qu’architectes et notre contribution à la société", a affirmé Senoussi. Cette législation vise à établir un cadre juridique clair qui protégera les professionnels et garantira que les projets architecturaux répondent à des normes de qualité, de sécurité et d’esthétique.

Un tel cadre est crucial, car il permettra non seulement de structurer la profession, mais aussi d’encadrer les pratiques architecturales afin qu’elles répondent aux besoins et exigences de la population tchadienne. En intégrant les préoccupations liées à l’environnement et à l’urbanisation, cette loi pourrait être un modèle de développement durable à suivre pour d’autres pays de la région.

La collaboration comme clé du succès

Senoussi a également mis en avant l’idée que cette loi ne doit pas être perçue comme une contrainte, mais comme une opportunité. Selon lui, elle devrait renforcer la collaboration entre l’État et les professionnels, favoriser des synergies créatives et promouvoir un environnement bâti qui répond aux besoins des habitants. "Nous pouvons bâtir des espaces qui satisfont les exigences techniques et qui inspirent également les générations futures", a-t-il déclaré.

Cette vision souligne l’importance d’un partenariat solide entre les architectes et le gouvernement pour bâtir des infrastructures durables. Par exemple, des projets antérieurs mettant en œuvre une approche collaborative ont abouti à la création d’espaces publics adaptés, comme des parcs et des places de marché, qui contribuent à améliorer le cadre de vie urbain.

Le rôle du ministère de l’Aménagement du Territoire

La conseillère en urbanisme du ministère de l’Aménagement du Territoire, de l’Habitat et de l’Urbanisme, qui représentait le ministre Rayhana Adam Saleh, a également pris la parole. Dans son discours d’ouverture, elle a salué cet atelier en tant que plateforme essentielle pour le partage de connaissances et l’expression des préoccupations des participants. Elle a insisté sur l’importance d’un dialogue constructif entre les professionnels de l’architecture et les décideurs politiques pour garantir que les projets respectent les normes de qualité et soutiennent les ambitions de développement du pays.

L’implication du ministère est cruciale, car, sans un engagement fort des autorités, la mise en œuvre de la loi pourrait rester lettre morte. En instaurant un dialogue continu, le gouvernement peut s’assurer que la voix des architectes est entendue lors de l’élaboration des politiques publiques.

Étapes futures et implications de l’atelier

Cet atelier de validation est une étape cruciale dans la démarche collective visant à faire de l’architecture un véritable pilier du développement durable au Tchad. Les discussions qui s’y déroulent ne sont pas à prendre à la légère ; elles sont la fondation d’une nouvelle ère pour la profession.

Des enjeux à surmonter

Néanmoins, il existe divers enjeux à surmonter. Par exemple, la corruption et le manque de transparence dans l’attribution des contrats publics sont des problèmes récurrents qui peuvent entraver l’implémentation de la loi. Des solutions doivent être trouvées pour garantir que l’architecture au Tchad soit guidée par des principes éthiques, transparentes et responsables.

Illustration par des exemples internationaux

En gardant cela à l’esprit, des pays comme le Rwanda ont montré la voie avec des initiatives visant à réformer le secteur de la construction. La mise en place de réglementations claires et d’un cadre d’action axé sur la durabilité a permis de transformer l’urbanisme du pays et a servi d’exemple à d’autres nations africaines. La manière dont le Rwanda a restructuré son secteur de l’architecture et du bâtiment pourrait servir de modèle au Tchad à l’avenir.

Une profession en pleine évolution

Il est indéniable que ce moment de validation est plus qu’un simple événement ; il symbolise une évolution significative dans la profession d’architecte au Tchad. Loin d’être un exercice bureaucratique, cette démarche est une opportunité pour les architectes de se redéfinir et de s’affirmer comme des acteurs clés du développement durable.

Les architectes comme agents de changement

Les architectes tchadiens disposent désormais d’une plateforme pour faire entendre leur voix et influencer le paysage de l’urbanisation au Tchad. Grâce à cette nouvelle législation, ils auront l’occasion de proposer des solutions innovantes qui répondent aux exigences environnementales, tout en respectant les spécificités culturelles et sociales du pays.

Conclusion

Les discussions et décisions qui découleront de cet atelier devraient tracer une nouvelle voie pour une profession architecturale plus structurée et reconnue. L’architecture, loin d’être un simple domaine technique, est une discipline qui amalgamée avec les préoccupations humaines, sociales et environnementales peut véritablement transformer une société.

En résumé, cet atelier marque une étape déterminante dans l’évolution de l’architecture au Tchad. Il est crucial pour tous les architectes, professionnels, étudiants et acteurs du développement de s’engager dans ce processus et de contribuer activement aux discussions qui en résultent. Ensemble, ils peuvent bâtir un avenir où l’architecture ne sera pas seulement une question d’esthétique, mais une véritable expression des aspirations et des besoins du peuple tchadien.

Soyons tous acteurs de ce changement, car c’est en travaillant ensemble que nous pourrons construire des espaces qui inspirent, qui protègent et qui célèbrent la diversité de notre société.