L’ONU Appelle à une Aide Humanitaire d’Urgence en Somalie
Publié le
08.02.2023 à 20h18
par
APA
Les organisations humanitaires ont besoin de 2,6 milliards de dollars pour aider quelque 7,6 millions de personnes en Somalie cette année, ont annoncé mercredi l’Onu et ses partenaires, ainsi que les autorités somaliennes.Après cinq mauvaises saisons des pluies consécutives qui ont dévasté le pays, la Somalie connaît actuellement la sécheresse la plus longue et la plus grave de son histoire. Environ 8,25 millions de personnes, soit près de la moitié de la population, ont besoin d’une aide et d’une protection immédiates, alerte l’Onu.
L’organisme de coopération multilatérale et ses partenaires préviennent que la famine est une forte possibilité d’avril à juin et au-delà si l’aide humanitaire n’est pas soutenue et si les prochaines pluies sont insuffisantes.
« Les efforts des communautés locales et l’intensification de l’aide humanitaire ont empêché le franchissement des seuils de famine en 2022, mais des millions de vies restent en jeu », a déclaré Adam Abdelmoula, Coordinateur humanitaire des Nations Unies pour la Somalie.
Selon l’Onu, la sécheresse, qui touche également certaines parties du Kenya et de l’Éthiopie, est la pire depuis quatre décennies. La Corne de l’Afrique est devenue plus chaude et plus sèche en raison du changement climatique, et au moins 36,4 millions de personnes dans la région ont besoin d’une aide d’urgence pour survivre, selon le Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (Ocha, sigle anglais).
Rien qu’en Somalie, plus de 1,4 million de personnes ont été déplacées et au moins 3,5 millions de têtes de bétail sont mortes, détruisant les moyens de subsistance et réduisant l’accès des enfants au lait. « La population somalienne paie le prix d’une urgence climatique à laquelle elle a peu contribué à créer », a regretté Salah Jama, Vice-Premier ministre du gouvernement fédéral somalien.
Bien que les seuils techniques de famine n’aient pas été atteints, Ocha a soutenu que la situation en Somalie est extrêmement alarmante, car des conditions prolongées et extrêmes ont entraîné des décès supérieurs à la normale.
La faim devrait augmenter
Pendant ce temps, au milieu d’une réduction prévue du financement de l’aide humanitaire, quelque 8,3 millions de Somaliens connaîtront probablement des niveaux élevés d’insécurité alimentaire aiguë entre avril et juin, signale l’Onu, précisant que cela comprend plus de 727.000 personnes susceptibles de faire face à des conditions catastrophiques.
En outre, poursuit-t-elle, environ huit millions de personnes n’ont pas accès à l’eau potable, aux services d’assainissement et d’hygiène. Les cas de choléra et de rougeole ont augmenté, ainsi que la malnutrition aiguë, tandis que les conflits et l’insécurité continuent de générer des besoins et d’entraver l’accès humanitaire.
L’année dernière, soulignent les Nations Unies, les organisations humanitaires, les communautés locales et les autorités gouvernementales ont intensifié leur réponse et atteint 7,3 millions de personnes, mais elles demandent maintenant des ressources supplémentaires et un accès sans entrave à ceux qui en ont besoin.
« Les gouvernements au niveau fédéral et des États, les communautés locales, le secteur privé et la diaspora somalienne travaillent avec la communauté internationale pour aider les personnes les plus vulnérables dans les zones où les besoins sont les plus grands », a affirmé M. Jama. Il « exhorte tous les partenaires à soutenir ces efforts qui sauvent des vies ».
Le Coordonnateur humanitaire des Nations unies a également appelé davantage de donateurs à « intensifier et à accélérer leur soutien », avertissant que tout retard dans l’assistance est vraiment une question de vie ou de mort.
« Nous devons également investir dans les moyens de subsistance, la résilience, le développement des infrastructures, l’adaptation au climat et les solutions durables pour briser le cycle des crises humanitaires chroniques et récurrentes en Somalie et faire en sorte que les personnes touchées puissent s’adapter et prospérer », a-t-il conclu.