Un Appel à la Paix : Le Dispositif du Centre de Perfectionnement aux Actions post-conflictuelles au Bénin

Introduction

"On ne naît pas héros, on le devient." Cette citation célèbre résonne particulièrement dans le contexte actuel, où les héros sont souvent ceux qui travaillent en coulisses pour apporter sécurité et paix dans des zones troublées. Imaginez un monde où chaque jour, des millions de personnes vivent dans la peur d’explosions et de conflits armés. Chaque jour, les agents de déminage, des techniciens hautement qualifiés, se battent pour redonner aux communautés leur terre, leur sécurité et leur dignité. Au Bénin, un petit pays d’Afrique de l’Ouest, un pas essentiel a été réalisé grâce à la coopération qui unit le Japon et le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) pour soutenir le Centre de Perfectionnement aux Actions post-confllictuelles de Déminage et de Dépollution (CPADD). Ce centre, pierre angulaire de la lutte contre les engins explosifs et le déminage humanitaire, a récemment réceptionné un ensemble de matériels roulants qui va transformer son fonctionnement.

Le Renforcement des Capacités : Une Initiative Cruciale

Le 13 février 2025, une cérémonie mémorable a célébré l’engagement du Japon envers la paix mondiale. Lors de cet événement, des véhicules d’intervention, des ambulances, et un groupe électrogène de 500 KVA ont été remis au CPADD. Ces dons représentent bien plus que de simples équipements ; ils symbolisent un soutien stratégique au gouvernement béninois dans sa quête pour renforcer la sécurité et la stabilité dans la région. Le lieutenant-colonel Djimon Sahgui, directeur du CPADD, ne pouvait cacher sa satisfaction : ces matériels mettront un terme à de graves défis logistiques qui avaient entravé les opérations de déminage. Auparavant, les interventions devaient se faire à l’aide de pousse-pousse, un système rudimentaire pour un travail de cette envergure.

Le CPADD : Une École d’Excellence

Créé en 2003 avec l’assistance de la France, le CPADD n’est pas simplement une école, mais un bastion de formation et de savoir-faire. Sa mission initiale était d’enseigner les techniques de base de déminage et de dépollution. Aujourd’hui, ce centre a élargi son champ d’action en offrant des formations sur la gestion sécurisée des stocks de munitions, le déminage humanitaire, et la lutte contre les engins explosifs improvisés (EEI). Ces actions visent à restaurer des terres sûres et habitables pour les communautés touchées par des conflits armés, permettant ainsi la reprise des activités socio-économiques.

La Lutte Contre les Engins Explosifs Improvisés : Un Défi Énorme

La menace des engins explosifs improvisés est particulièrement pressante dans le Sahel, où des groupes armés terroristes cherchent à étendre leur influence et leurs opérations vers les pays côtiers du Golfe de Guinée, y compris le Bénin. Les statistiques sont alarmantes : selon un rapport du PNUD, les EEI représentent une menace sérieuse pour la sécurité dans cette région, affectant non seulement les soldats mais aussi les civils qui se retrouvent pris dans la tourmente. La formation spécialisée dispensée par le CPADD est donc d’une importance vitale pour contrer cette menace.

Une Cérémonie Remplie d’Émotion et de Reconnaissance

Le général de division Fructueux Gbaguidi, chef d’état-major général des Forces armées béninoises, a présidé cette cérémonie, entouré de dignitaires tels que S.E.M. Uezono Hideki, l’ambassadeur du Japon près le Bénin, ainsi que d’autres représentants du PNUD et du Système des Nations Unies. Lors de son discours, Gbaguidi a insisté sur l’importance de cette coopération internationale. Il a félicité le Japon pour son engagement envers la paix et a mis l’accent sur la nécessité de lutter contre la circulation des armes et d’encourager des projets qui contribuent à la consolidation de la paix dans la région.

Un Soutien Constant : Les Contributions du Japon

Le Japon joue un rôle central dans cette lutte. Depuis 2009, il soutient le CPADD non seulement en fournissant des ressources matérielles, mais aussi en partageant son expertise. Selon l’ambassadeur Uezono Hideki, la coopération japonaise au Bénin est vaste et vise non seulement à sauver des vies, mais aussi à contribuer à la disparition des mines sur le continent africain. Ce soutien continu est essentiel pour développer les compétences locales en matière de déminage et renforcer l’efficacité opérationnelle des équipes sur le terrain.

Une Réflexion sur l’Avenir

La remise de ces matériels roulants est un événement qui ne doit pas être pris à la légère. Elle représente un tournant majeur dans la lutte contre les engins explosifs improvisés et le déminage humanitaire au Bénin et au-delà. Cependant, il est important de reconnaître que des défis subsistent. La question de la formation continue des techniciens est primordiale pour faire face à l’évolution des menaces en matière de sécurité.

Une Critique Constructive

Bien que cette initiative soit à saluer, certaines critiques peuvent être portées à l’égard des méthodes de déminage conventionnelles. En développant des technologies plus avancées et moins dangereuses, il est possible de réduire les risques pour les techniciens sur le terrain. En outre, il serait bénéfique de renforcer les collaborations avec des ONG locales et internationales qui ont une expérience de terrain, afin d’optimiser les stratégies de déminage.

Conclusion : Un Pas de Plus vers la Paix et la Sécurité

En conclusion, la remise de matériels roulants au CPADD est un symbole fort de l’engagement du Japon et de la communauté internationale dans la lutte contre les conséquences dévastatrices des conflits armés au Bénin et dans la région. Chaque véhicule, chaque ambulance, chaque groupe électrogène représente une vie potentiellement sauvée. Avec plus de 4.800 techniciens formés à ce jour, le CPADD s’affirme comme un modèle pour d’autres pays en matière de déminage alléguant le respect des normes de sécurité.

Le travail ne fait que commencer, mais avec de telles initiatives, le espoir d’un avenir sans mines et sans terreur devient de plus en plus tangible. Ce chemin est encore long, mais avec des efforts concertés et une volonté politique forte, il est possible de restaurer la paix et la dignité des populations affectées. Alors, engageons-nous à soutenir ces efforts, car chaque action compte et chaque vie mérite d’être protégée.