malgré une population quatre fois inférieure, l’Algérie devrait dépasser le Nigeria en 2024
Une projection surprenante pour l’Algérie : les Perspectives économiques de 2024
Introduction : Un tournant économique en vue
À la lumière des dernières prévisions du Fonds Monétaire International (FMI), l’Algérie semble s’engager sur une trajectoire économique prometteuse. Alors que l’Algérie prévoit d’atteindre un Produit Intérieur Brut (PIB) nominal de 266,78 milliards de dollars en 2024, le Nigeria, qui détient traditionnellement une position de leader sur le continent, se retrouve en recul avec une estimation de 252,74 milliards de dollars. Cette évolution pourrait marquer une étape cruciale dans la redistribution des cartes économiques en Afrique, même si elle soulève d’importantes questions quant aux dynamiques de population et aux mesures de développement économique que l’on pourrait espérer. En effet, malgré un double handicap : une population bien moins nombreuse qu’au Nigeria, mais également un cheminement vers plus de dynamisme et d’attractivité, l’Algérie dévoile un potentiel économique considérable.
Les implications de cette évolution sont vastes. La réalité démontre que, dans des conditions de développement équivalentes, une population plus nombreuse génère mécaniquement un PIB plus élevé. Ainsi, un pays comme le Nigeria, avec une population estimée à près de 190 millions d’habitants, se retrouve dans une situation où la taille de sa population alimente une activité économique plus massive. Ce paradoxe économique souligne à quel point la taille démographique influence souvent le classement international des nations, même dans des environnements où la diversité économique et la productivité doivent également être prises en compte.
Un dynamisme supérieur pour l’Algérie
La montée en puissance de l’Algérie
La performance projetée de l’Algérie est d’autant plus impressionnante lorsqu’on considère que son peuplement est quatre fois inférieur à celui du Nigeria, avec 47 millions d’habitants contre 190 millions pour ce dernier. Ce contraste démographique est exacerbé par l’idée que les données officielles nigérianes pourraient offrir une image embellie de la réalité. De récentes études suggèrent que la population réelle du Nigeria pourrait ne pas dépasser 150 millions d’habitants, un écart flagrant qui poserait questions voire controverses sur la gestion des statistiques démographiques du pays.
La situation faite à l’Algérie offre un éclairage sur une économie qui, bien que moins peuplée, dispose de systèmes industriels et tertiaires qui lui permettent d’être économique plus compétitive. Dans un objectif d’atteindre une diversification plus grande et un développement socio-économique accru, l’Algérie a amorcé des réformes significatives visant à réduire sa dépendance vis-à-vis des hydrocarbures. Ces mesures sont vitaux, car actuellement, près de 90 % de ses exportations s’appuient sur les ressources de l’énergie. Le contexte de la baisse des prix du pétrole et le besoin créé par l’évolution du marché mondial amènent l’Algérie vers une orientation plus diversifiée, en intégrant des investissements tant nationaux qu’étrangers.
Des investissements étrangers en hausse
C’est dans cette veine que l’Algérie a attiré des investissements étrangers, notamment dans des secteurs tels que l’agriculture, l’industrie agroalimentaire, et les infrastructures. Des organisations privées ainsi que des acteurs des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) s’intéressent à l’appel croissant à la modernisation de l’économie algérienne. Ces collaborations pourraient être la clef pour explorer de nouvelles voies économiques, soutenues par une politique de soutien à l’investissement, parfois en réponse directe aux défis posés par la mondialisation.
La situation contrastante avec le Nigeria est frappante. Ce dernier, malgré ses ressources abondantes, peine à maintenir un flux d’investissements étrangers durables en dehors du secteur pétrolier. Le climat d’insécurité et les préoccupations liées à la corruption freinent le désir d’investissement, notamment après que de nombreuses entreprises étrangères aient quitté le pays. Selon l’indice de perceptions de la corruption de Transparency International, le Nigeria se hisse à la 145e place mondiale, alors que l’Algérie se place au 104e rang, témoignant d’une gouvernance qui, bien que perfectible, apparaît comme relativement plus stable.
Une réalité économique contrastée
Les indicateurs socio-économiques en faveur de l’Algérie
Les différences de performance économique entre les deux nations sont également faciles à cerner à travers divers indicateurs socio-économiques. L’Algérie a montré des signes de progrès significatifs en matière d’inflation, avec un taux annuel se chiffrant à 5,4 % au cours de la période 2014-2023, contre un taux alarmant de 14,6 % pour le Nigeria. En cette année 2023, l’inflation au Nigeria explosait même jusqu’à 24,7 %, démontrant un malaise économique qui s’exprime clairement à travers la dévaluation de sa monnaie, le naira, dont la valeur a chuté vertigineusement depuis sa création.
Les taux d’électrification en Algérie, qui atteignent presque 100 %, contrastent fortement avec les 60,5 % du Nigeria. Cette avancée dans l’électrification est un moteur essentiel pour l’industrie et le développement économique, assurant un accès plus large aux services essentiels pour la population. L’espérance de vie, un indicateur clé du développement humain, révèle également un écart remarquable : 77,1 ans en Algérie contre seulement 53,6 ans au Nigeria. Ce dernier fait écho à des taux de mortalité infantile parmi les plus élevés au monde, confinant le Nigeria à des défis sanitaires difficiles à surmonter.
Les défis à relever : l’impact d’un éventuel passage à l’anglais
Un changement linguistique problématique
À une époque où l’Algérie amorce enfin un décollage économique mystérieusement lent, certaines voix plaident pour un passage à l’anglais comme première langue étrangère au détriment du français. Cependant, cette transition pourrait avoir des répercussions néfastes sur l’expansion de l’économie algérienne. En cherchant à se libérer de l’influence historique du français, l’Algérie pourrait plutôt se couper de l’accès à un réseau francophone dynamique et bien établi qui est, en réalité, l’une des régions les plus performantes du continente.
L’Afrique francophone, qui combine 22 pays, est en pleine expansion économique. Ses taux de croissance, nettement supérieurs à ceux des autres nations d’Afrique subsaharienne, mettent en évidence sa position en tant que moteur économique. En 2023, l’Afrique francophone a réalisé le taux de croissance le plus élevé de la région pour la dixième année consécutive, atteignant 3,9 %. Comparativement, la croissance est restée stagnante à 2,0 % pour le reste du continent.
De plus, les dynamiques observables en Afrique francophone confirment qu’un changement brutal de paradigme linguistique pourrait isoler l’Algérie sur un plan géopolitique, entravant les opportunités d’investissement et rendant son industrie moins compétitive face aux nations voisines.
Une stratégie linguistique inspirante
Il serait donc sage pour l’Algérie de s’inspirer d’approches adoptées par ses voisins, qui ont su préserver leur identité francophone tout en intégrant l’anglais comme seconde langue. Les expériences du Maroc et de la Tunisie, qui ont donné la priorité au français tout en insérant l’anglais avec succès dans leurs systèmes éducatifs, démontrent que l’approche synergique est potentiellement la plus avantageuse et frugale.
Si l’Algérie choisit d’adopter un cadre similaire, s’il lui est permis de se doter à la fois d’un solide bagage linguistique francophone tout en offrant davantage d’opportunités d’apprentissage de l’anglais, cela ne fera qu’enrichir ses capacités économiques, culturelles et diplomatiques.
Conclusion : Un avenir radieux pour l’Algérie
En conclusion, alors que l’Algérie se profile comme un challenger sérieux sur la scène économique africaine, les choix stratégiques qu’elle effectuera dans les années à venir seront cruciaux. Le potentiel de croissance, les ambitions de diversification et les enjeux du développement socio-économique sont tous en jeu. Le défi sera d’équilibrer la modernisation avec la préservation des atouts traditionnels, notamment la langue et la culture, pour assurer une transition fluide vers un avenir prometteur.
Alors que la communauté internationale scrute l’évolution de l’Algérie, il est essentiel que ses dirigeants et citoyens prennent conscience de l’opportunité qui se présente. L’identité économique doit être envisagée à travers une perspective ouverte, proactive, et innovante qui permet de tirer parti de la richesse historique du pays tout en intégrant les avantages de l’ouverture internationale. À ce titre, l’Algérie pourrait bel et bien devenir une référence de développement sur le continent, inspirant d’autres nations à embrasser leurs propres chemins vers la prospérité.