Massakory : L’Atelier Zonal Transforme le Code Pastoral pour une Inclusion Moderne – Découvrez les Enjeux Essentiels !

Massakory : Urgence d’un nouveau Code pastoral pour l’avenir de l’élevage au Tchad

Le 10 juin 2025, la ville de Massakory a été le théâtre d’un atelier zonal marquant, visant à réévaluer le projet de Code pastoral du Tchad. Cette initiative, issue des recommandations du Dialogue National Inclusif de 2022, incarne une réponse urgente aux défis grandissants du secteur pastoral dans un contexte de tensions politiques et sociétales. Dans un pays où l’élevage constitue un pilier économique, il devient essentiel de doter ce secteur d’un cadre juridique moderne et adapté.

La nécessité d’un cadre légal pour un secteur vital

Le Tchad, avec plus de 70% de sa population engagée dans l’élevage, fait face à une crise de régulation de son secteur pastoral. Historiquement, le Code pastoral en vigueur, hérité de l’époque coloniale, ne répond plus aux aspirations contemporaines des éleveurs et des agriculteurs. Selon des experts, ce vide juridique a favorisé des conflits récurrents autour des terres et des itinéraires de transhumance, mettant en péril la coexistence pacifique entre les communautés.

Contexte de tensions politiques
Le retrait du précédent Code pastoral, suite à la mort du président Idriss Déby, a aggravé la situation. Les tensions politiques ont révélé l’importance d’un cadre légal solide capable de réguler l’accès aux ressources, tant pour les éleveurs que pour les agriculteurs. Cette préoccupation a été au cœur des discussions lors du Dialogue National, où la nécessité d’une réforme du Code pastoral a été unanimement reconnue.

Un projet inclusif pour tous les acteurs

Visibilité et participation des parties prenantes
Sous le patronage du ministre de l’Élevage et de la Production animale, cet atelier a rassemblé divers acteurs, notamment des autorités coutumières, traditionnelles et des représentants de la société civile. En favorisant une approche collaborative, cet événement a permis la création de plusieurs groupes de travail, permettant à chacun d’apporter son expertise sur les différentes dispositions du projet de Code pastoral.

Ahmat Abdoulfathi, secrétaire général de la Confédération des Organisations Professionnelles de Pasteurs, souligne que "l’objectif est d’harmoniser les idées et de parvenir à un code consensuel, accepté par tous". Il insiste sur la nécessité de bâtir un cadre légal qui réponde aux défis actuels et aux besoins des acteurs du terrain.

La voix des professionnels

Pour de nombreux acteurs du secteur, cette initiative représente une réelle avancée. Des voix comme celle de Youssouf Ali Djarkodé, directeur général du Développement pastoral, plaident pour un projet réfléchi et inclusif qui prenne en compte les préoccupations des quatre principales provinces concernées : Hadjer-Lamis, Kanem, Lac et Bahr El-Gazel. "Le premier projet de Code pastoral, bien qu’adopté, n’a jamais été promulgué. Nous devons actualiser ce code pour qu’il reflète les évolutions de notre société", déclare-t-il.

Analyse des enjeux du Code pastoral

Les défis de l’élevage au Tchad
Au Tchad, l’élevage est confronté à de multiples défis, y compris des conflits d’usage des terres, une pression démographique accrue et des pratiques souvent archaïques. Les enjeux liés à l’eau, à l’accès aux couloirs de transhumance et à la gestion des ressources naturelles nécessitent une approche moderne et adaptée.

Il est impératif que le nouveau Code pastoral intègre des dispositions claires pour réguler ces questions. "Ce vide juridique alimente des conflits qui auraient pu être évités," observe Abdoulfathi. Il précise qu’un Code moderne contribuerait à instaurer une coexistence pacifique entre communautés, tout en renforçant la sécurité alimentaire dans le pays.

Perspectives d’avenir

Un plan d’action ambitieux
Cet atelier de Massakory n’est qu’un premier pas dans un cycle de rencontres zonales qui inclura les provinces d’Ennedi Ouest, de Ouaddaï, de Mayo-Kebbi Est et de Moyen-Chari. Chaque session permettra de découvrir et d’enrichir le projet de Code pastoral, mener des discussions précises sur les articles à inclure et évaluer leur impact sur le terrain.

La synthèse de ces ateliers permettra non seulement de finaliser un texte législatif robuste, mais également de bâtir un consensus autour de ses dispositions, nécessaires pour garantir la paix et la réglementation du secteur pastoral. "Nous avons une opportunité incroyable de repenser notre cadre juridique pour qu’il corresponde à nos réalités," conclut Youssouf Ali Djarkodé.

Conclusion : Une réforme porteuse d’espoir

La révision du Code pastoral est cruciale pour l’avenir de l’élevage au Tchad. Ce processus, s’il est bien réalisé, pourra non seulement apporter des solutions durables aux problèmes actuels, mais également favoriser le développement économique et social des communautés rurales. La promesse d’un cadre juridique clair, garantissant une coexistence pacifique entre tous les acteurs du monde rural, est aujourd’hui plus que jamais à portée de main.

Le chemin vers un Code pastoral qui soit à la fois inclusif et moderne est parsemé de défis, mais avec l’engagement des autorités et des acteurs locaux, le Tchad peut espérer un avenir meilleur pour son secteur pastoral. Les prochains mois seront déterminants pour voir si les ambitions exprimées lors de cet atelier trouveront écho dans les décisions politiques futures et dans la vie quotidienne des éleveurs.

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