Miski, au Cœur de la Lutte Politique

Le 8 janvier 2023, le gouvernement de transition et le comité d’autodéfense de Miski ont signé un accord de paix. Cet accord ordonne sans condition le départ des troupes stationnées dans la zone. Cependant, l’accord est décrit comme une trêve de dupes. Pour Yaya Diallo Betchi, cette milice armée faisait régner la terreur en brûlant les biens privés et les commerces et en obligeant les mineurs à travailler dans des conditions d’esclavage.

« Il est totalement inacceptable qu’en 2023 des citoyens tchadiens soient traités comme des esclaves dans leur propre pays, sous les yeux du monde entier », déclare Diallo. Il s’interroge sur la crédibilité de l’accord de paix signé entre le gouvernement et le comité d’autodéfense, compte tenu de la situation de la population.

Aux yeux de M. Dillo, le Comité d’Autodéfense de Miski est considéré comme une milice appartenant à la junte, qui poursuit un homme politique. « Nous considérons la junte comme le seul responsable de ces actes criminels organisés dans le but de dresser la population locale contre leurs frères tchadiens. Nous demandons à la population du Grand Tibesti et à celle de Miski de rejeter cette offre empoisonnée de la junte, qui veut les utiliser comme boucliers humains pour exploiter l’or de Miski », déclare Diallo.

D’après lui, dans un état normal, l’exploitation des ressources naturelles se fait de manière transparente, avec la participation active de la population locale et des avantages pour la région. Il est important de noter que les ressources naturelles appartiennent d’abord à l’État et que tous les citoyens tchadiens ont le droit d’y accéder conformément au code minier. « Miski ne doit pas être un autre pays dans notre Tchad. Il est totalement inacceptable que les autorités signent des accords avec des individus armés se proclamant autodéfense civile, car cela pourrait se propager dans d’autres régions », déclare Diallo.

Les partis politiques opposés à la transition se sont questionnés sur la crédibilité de cet accord. Comment un pays peut-il être géré à un coût de compromis, transactions et achats de paix et de silence coûteux, qui ne tiennent que le temps de leur signature au lieu d’une solution politique globale et durable ? Pour eux, il est possible de déduire de ces compromis, notamment l’Accord de Miski, qui a été suivi d’images amalgamées et bassement institutionnelles. Les images terrifiantes d’exactions et de graves violations des droits de l’homme viennent confirmer l’absence d’autorité de l’État et l’incapacité des autorités de transition à sécuriser, surveiller et contrôler le territoire dans la partie nord du pays, devenue une zone de terreur.