Moundou : une capitale économique à l’agonie

La ville de Moundou, capitale économique du Tchad, souffre d’une économie en déclin et d’une absence d’électricité. Une ville où les infrastructures économiques sont en lambeaux, les industries presqu’à l’arrêt, et les habitants confrontés à de graves difficultés au quotidien.

Autrefois un centre économique prospère, Moundou, la capitale économique du Tchad, présente désormais un visage délabré et presque déserté par ses fils qui prennent d’assaut N’Djaména, la capitale politique. Ce qui fait que les rues autrefois animées sont maintenant calmes et laissent transparaître une atmosphère morose. Les bâtiments autrefois imposants sont délabrés, avec des fissures sur leurs murs et des fenêtres brisées. L’absence d’électricité se traduit par l’absence de lumières dans les rues, renforçant l’aspect sombre de la ville quand le soleil se couche.

La ville de Moundou qui était, juste après l’indépendance du Tchad, un moteur économique pour le pays ne l’est plus. Les nombreuses industries et entreprises prospères sont maintenant à l’agonie en dehors des Brasseries du Logone qui tiennent encore debout. Les usines sont fermées à l’exemple de Cyclo Tchad qui fabriquait les vélos, la Manufacture des cigarettes du Tchad (MCT) et les entrepôts abandonnés. Et les marchés autrefois animés sont désespérément vides. Les habitants, jadis actifs et dynamiques, se retrouvent sans emploi et luttent pour survivre.

L’une des principales raisons de la situation économique déplorable de la ville de Moundou, selon Nodjikodem Djebande Marc, président du Parti pour le Rassemblement et le Développement Intégré du Tchad (PARADIT), est l’absence d’électricité. “Les coupures de courant sont devenues la norme, affectant toutes les facettes de la vie quotidienne, de la production industrielle aux soins de santé. Les hôpitaux fonctionnent avec des générateurs qui ne peuvent qu’à peine maintenir les services les plus nécessaires”, déplore le président du PARADIT.

Les bâtiments, les rues (à l’exemple de l’avenue Ngarta Tombalbaye, quittant la BEAC vers l’École Normale est impraticable) et les installations industrielles de la capitale économique sont en mauvais état, témoignant d’une négligence et d’un manque d’investissement dans la maintenance et les réparations. Les infrastructures de base, comme les réseaux d’approvisionnement en eau potable et les systèmes d’assainissement, sont elles également défaillantes.

La population de la ville de Moundou est de plus en plus désespérée, confrontée à un avenir incertain. Les familles luttent pour subvenir à leurs besoins les plus élémentaires, tels que l’accès à une alimentation adéquate et aux soins de santé. L’agonie économique de la capitale, selon Nodjikodem Djebande Marc, peut être le résultat d’un manque d’investissement dans des secteurs clés tels que l’énergie, l’industrie et les infrastructures. “Le manque de vision à long terme et de mesures politiques appropriées pour promouvoir le développement économique a contribué à cette situation”, analyse-t-il.