Musique : Wake UP Tchad, un projet pour la valorisation des sonorités tchadiennes
L’association culturelle Koravy, à sa tête l’artiste musicien, chorégraphe et conteur Guedoum Djimbaye Razolo, a lancé, il y a de cela 4 ans le projet Wake Up Tchad. Une initiative qui valorise les sonorités et les chants traditionnels tchadiens. Comment évolue le projet?
Lancé depuis plus de quatre ans, le projet Wake UP Tchad (Tchad debout) est une initiative de l’association culturelle Koravy. Le projet réunit les comédiens, humoristes, conteurs, poètes, danseurs et artistes. L’objectif visé à travers Wake UP Tchad est la valorisation et la promotion des sonorités, danses et les rythmes du Tchad afin de mettre en circulation et à la consommation du public. Sur du balafon, tam-tam et autres, ils chantent, content et récitent. Dans le répertoire, on retrouve les musiques rituelles, initiatiques et bien d’autres. « Le constat a été fait par rapport à toutes ces cultures qui sont en train de nous inonder au Tchad. Nous nous sommes dit, celui qui ne produit pas consomme et celui qui consomme est destiné à mourir. Nous sommes le berceau de l’humanité, la trace du premier homme sort de chez nous donc nous pensons que la place de la première culture humaine peut aussi sortir de chez nous », a indiqué le directeur artistique du projet Wake UP Tchad Guedoum Djimbaye Razolo.
La résidence de création a débuté il y a 4 ans à N’Djamena. Cependant, la première collecte de données a débuté en 2006 où Razalo a entrepris un travail de recherche et de collecte des chansons en audiovisuel dans plusieurs localités. « Les collectes des données culturelles ont démarré autour des années 2006 où personnellement j’ai eu à sillonner les villages et j’ai fait des collectes en domaine culturel et audiovisuel. J’ai repéré aussi des sites culturels. Donc c’est à partir de ces données de 2006 que nous sommes en train de faire le travail».
La première restitution de Wake UP Tchad intitulé rythme et sonorité a lieu en 2020 dans deux sites à savoir la maison de quartier de Chagoua et le Campement de Gassi. Une autre prestation s’est faite en 2021 en France suivi d’un concert à Accra. Aujourd’hui, de plus en plus, la troupe est sollicitée dans divers évènements culturels dans la capitale tout comme dans les autres villes dont Abéché, Mongo, Sarh, Moundou et autres. Cependant quelques difficultés ralentissent l’évolution du projet. Elles sont d’ordre humain, technique et structurel. « Les difficultés sont d’abord d’ordre humain. Nous avons des étudiants des élèves qui sont pris par les cours. Nous avons aussi les difficultés d’ordre technique parce que nous n’avons pas une école de musique, de théâtre, de danse et les bourses de formations sont de plus en plus rares. Nos difficultés sont aussi d’ordre structurel parce que nous n’avons pas de structure telle que les centres et les lieux de répétition qui peuvent nous permettre de répéter en toute intimité pour sortir un travail assez soutenu», a détaillé le directeur artistique de Wake Up Tchad.
Il appelle ceux qui sont en charge de la culture d’appuyer financièrement, techniquement et matériellement le projet et demande au public tchadien d’être ouvert à la consommation du produit.