N’Djaména : quand les embouteillages défient l’absence de rues

N’Djaména, la capitale tchadienne, est très animée ces derniers temps dès l’aube. Cependant, une réalité frappante se dessine : des embouteillages incessants et chaotiques se forment chaque jour du fait que la ville dispose de peu de rues bitumées. Une situation qui a transformé la circulation en un véritable défi pour les résidents et les visiteurs, mettant en lumière les conséquences d’une urbanisation rapide et d’une planification urbaine insuffisante.

Capitale du Tchad, pays exportateur de pétrole depuis 20 ans, N’Djamena est une ville florissante. Cependant, la ville est confrontée à un épineux problème. Elle compte peu de rues adaptées à la densité de sa population et à la croissance exponentielle de véhicules, surtout des grosses cylindrées.

L’urbanisation rapide de N’Djaména a été à la fois une bénédiction et une malédiction. D’une part, elle tente de favoriser le développement économique et l’essor de divers secteurs. D’autre part, elle a conduit à une augmentation spectaculaire du nombre de véhicules dans la ville, créant un goulot d’étranglement dans les rues étroites et mal conçues.

Le manque de planification urbaine adéquate a exacerbé cette situation en ne prévoyant pas suffisamment d’infrastructures routières pour répondre à la demande croissante. “Ce qui rend la situation de N’Djaména unique, c’est la diversité des engins de transport utilisés au quotidien. Outre les voitures et les motos, on trouve des vélos, des tuk-tuks, des cyclo-pousses, des charrettes tirées par des animaux et même des piétons. Cette diversité de moyens de transport crée un enchevêtrement de véhicules de tailles et de vitesses différentes, rendant la circulation encore plus difficile”, explique l’architecte-urbaniste Djasngar Roger Boriata.

Selon l’architecte-urbaniste, chaque type d’engin a ses propres défis en termes de circulation. Les voitures et les motos, souvent utilisées par les classes moyennes et aisées, sont confrontées à des problèmes de stationnement et d’engorgement des rues. Et Roger Boriata de poursuivre que les tuk-tuks et les cyclo-pousses, largement utilisés par les habitants à faible revenu, sont plus agiles mais moins rapides, ce qui les rend vulnérables aux embouteillages. Les piétons et les cyclistes, bien que ne créant pas de congestion directe, doivent naviguer avec prudence parmi les autres engins, ajoutant une couche supplémentaire de complexité à la circulation.

Les embouteillages ont un impact significatif sur l’économie tchadienne surtout dans la ville capitale. Les retards dans les déplacements augmentent les coûts logistiques pour les entreprises, découragent les investissements et entraînent une baisse de productivité. De plus, la congestion routière chronique affecte la qualité de vie des habitants, augmentant le stress, réduisant le temps passé avec la famille et les amis, et détériorant la santé en raison de la pollution atmosphérique”, explique un observateur de la scène politique, économique et sociale.

Le constat est clair. Les embouteillages incessants à N’Djaména entraînent une augmentation de la pollution de l’air. Les véhicules en attente dans les embouteillages émettent des quantités importantes de gaz, ce qui contribue à la détérioration de la qualité de l’air et à des problèmes de santé publique tels que les maladies respiratoires. Les autorités reconnaissent l’urgence de résoudre les problèmes de circulation. Des plans d’expansion des rues et de construction de nouvelles infrastructures sont en cours, bien que leur mise en œuvre soit confrontée à des défis liés à la disponibilité foncière limitée et aux contraintes budgétaires.

N’Djaména est confrontée à un défi de taille : des embouteillages quotidiens malgré le manque de routes adaptées à son volume de trafic croissant. La coexistence d’une multitude d’engins de transport dans les rues étroites de la ville crée un enchevêtrement complexe de véhicules et de modes de déplacement, entravant la fluidité de la circulation et ayant un impact négatif sur la qualité de vie des habitants. En plus, la majorité de ceux qui ont de véhicules n’ont pas de permis de conduire ou soit ont acheté avec méconnaissance du code de la route”, analyse Jean, diplômé reconverti en chauffeur de taxi.

Cependant, selon des observateurs, avec des projets d’expansion routière, il faut des investissements dans les transports en commun et la promotion de modes de déplacement durables, afin que notre capitale puisse résoudre le problème d’embouteillage et améliorer la mobilité de ses citoyens.