Opinion : sortie honorable pour le ministre Haliki Choua

Dans la sphère politique tchadienne, il est rare de voir des personnalités prendre des décisions aussi courageuses que celle de démissionner, comme l’a fait Haliki Choua. C’est une action qui mérite d’être saluée, car il rappelle à tous le sens profond du service public et le devoir d’exemplarité qui l’accompagne.

Chaque poste ministériel est une représentation de la confiance que le peuple place en ses dirigeants. Lorsqu’un ministre se trouve pris dans une controverse, que ce soit lié à des affaires de mœurs, à des manquements politiques graves ou des détournements, il est de son devoir de penser d’abord à l’intérêt supérieur du pays. La démission en de pareilles circonstances n’est pas une fuite, mais une preuve d’intégrité, une démarche honorable pour ne pas entraver les actions du gouvernement ni ternir l’image du pays.

Il est triste de constater que dans notre culture politique tchadienne, beaucoup préfèrent “jouer à l’autruche”, espérant que les polémiques s’essoufflent avec le temps. Ce genre d’attitude est non seulement préjudiciable à la crédibilité du gouvernement en place, mais contribue également à affaiblir la confiance du peuple en ses leaders. L’inaction face à des allégations sérieuses laisse une impression d’impunité et de complaisance. Cela peut donner lieu à une perception erronée selon laquelle nos dirigeants sont dépourvus de moralité et d’éthique.

Bien que l’affaire qui concerne M. Haliki soit personnelle, puisqu’elle met en scène sa propre épouse, elle sert d’exemple pour d’autres situations similaires. Au-delà des faits, c’est l’attitude d’un homme face à la tempête qui est à saluer. La décision de démissionner, même face à une rumeur, montre une volonté de ne pas embarrasser le gouvernement et de sauvegarder son honorabilité.

Ce geste, au-delà de l’affaire elle-même, devrait inspirer d’autres personnalités politiques à adopter une posture de responsabilité. Car, à la fin de la journée, il ne s’agit pas seulement de l’individu, mais de l’ensemble de la nation. Et c’est ce dévouement au service du bien commun que nous devons tous saluer.