Drame de Pala : Un appel urgent à la mobilisation pour éviter de futures tragédies

Un coup de semonce pour le Tchad : la tragédie de Pala comme miroir de la négligence

C’est avec une intense émotion que la communauté tchadienne et internationale a appris l’effondrement tragique de l’école EGTH de Pala, qui a coûté la vie à de jeunes élèves et en a blessé d’autres. Ce drame, survenu le 4 avril 2025, a ému et indigné bien au-delà des frontières du Tchad. La situation met tragiquement en lumière la situation désespérée des infrastructures éducatives dans la région du Mayo-Kebbi Ouest, depuis longtemps en proie à un inquiétant abandon.

Ce désastre a rappelé à tous la réalité d’une province qui souffre d’un manque chronique d’investissements, à l’image de nombreuses régions rurales du Tchad. Cette situation n’est pas nouvelle : en 2018 déjà, un rapport de l’Assemblée nationale pointait du doigt le sous-équipement chronique des écoles de la région, sans que cela ne provoque des changements notables. Les conséquences de cette négligence sont aujourd’hui graves, voire mortelles.

Un appel à la responsabilité : le plaidoyer du CRAJ-MKO

Un cri d’alarme de longue date

Le Cercle de Réflexion et d’Action des Jeunes du Mayo-Kebbi Ouest (CRAJ-MKO) a exprimé sa "profonde indignation" face à cet événement tragique. Lors d’une conférence de presse tenue à N’Djamena, Gombo Breye Houzibé, le coordonnateur de l’organisation, a dénoncé une tragédie évitable dans une province trop souvent laissée à l’abandon. "Nous avons alerté les autorités depuis plus de dix ans sur l’état dangereux du bâtiment de l’école," a-t-il rappelé, soulignant le mépris institutionnalisé dont fait l’objet cette région.

Des autorités sous le feu des critiques

Le CRAJ-MKO n’a pas hésité à adresser de sévères critiques à l’encontre du gouvernement tchadien, dénonçant une attitude hypocrite. Selon eux, il est inconcevable que les autorités se disent surprises alors que de nombreux rapports, alertes et signalements circulent depuis des années. Pour Gombo Breye Houzibé, ignorer ces avertissements revient à tourner le dos aux besoins fondamentaux du pays, compromettant ainsi la sécurité et l’avenir de milliers d’enfants.

Mobilisation générale et actions à entreprendre

Enquête et réparations immédiates

Le Cercle appelle à une enquête approfondie pour établir clairement les responsabilités de ce tragique événement. Il exige également que les blessés soient pris en charge de façon complète et que les familles endeuillées reçoivent une indemnisation équitable. Les travaux de réhabilitation des infrastructures scolaires doivent devenir une priorité, pour prévenir de futurs accidents.

Appel à la solidarité tchadienne

Le CRAJ-MKO exhorte également les cadres et natifs de la province à se mobiliser, à la fois financièrement et moralement, pour soutenir les efforts d’urgence et aider les victimes à traverser cette épreuve. Une levée de fonds a été lancée pour venir en aide aux familles impactées, et une délégation se rendra à Pala dans les heures à venir pour évaluer la situation sur place et apporter un soutien direct.

Vers une prise de conscience nationale

Des infrastructures à la dérive

Le drame de Pala est révélateur de l’état précaire des infrastructures à travers le pays. Si un tragique accident attire souvent l’attention, il est important de se souvenir que de nombreuses écoles, hôpitaux et routes sont également dans des états critiques. Il est donc impératif que le gouvernement et les partenaires internationaux redoublent d’efforts pour moderniser et sécuriser ces infrastructures vitales.

L’avenir en question

Le gouvernement a un rôle crucial à jouer pour redresser la barre, non seulement en réhabilitant les infrastructures actuelles, mais aussi en planifiant des investissements à long terme dans l’éducation et le développement rural. La communauté internationale peut également jouer un rôle en apportant un soutien logistique et financier, mais c’est avant tout à nous, en tant que nation, de prendre les devants.

Conclusion : Un tournant crucial pour le Tchad

La tragédie de Pala doit marquer un tournant dans la gestion des infrastructures scolaires au Tchad. Elle ne doit pas simplement être une énième catastrophe inscrite dans une liste déjà trop longue, mais un appel à l’action. En réagissant de manière adéquate et proactive à cette crise, le Tchad peut non seulement sauver des vies, mais aussi ouvrir la voie à un avenir plus sûr et prospère pour ses générations futures. L’urgence est là, et chaque action compte pour éviter qu’un tel drame ne se reproduise.

Cette situation nous rappelle l’importance de notre engagement collectif et individuel. Nous devons travailler main dans la main, car il en va de la responsabilité de chacun de bâtir un Tchad plus résilient. Nos enfants comptent sur nous, et nous ne pouvons pas nous permettre de les décevoir.