peut-on dire que la jeunesse tchadienne est égarée en politique ?
Dans le cadre du retour à l’ordre constitutionnel entamé par les autorités, au cours des trois dernières années de Transition au Tchad, à la suite du décès tragique du Maréchal du Tchad, Idriss Deby Itno, en avril 2021, on a observé un engagement remarquable, voire fracassant, de la jeunesse tchadienne dans la sphère politique. Pendant la campagne présidentielle qui s’est déroulée du 14 avril au 04 mai 2024, de nombreux jeunes ont activement fait campagne pour leurs candidats respectifs. Même si leurs actions n’ont pas été visibles sur le terrain, les réseaux sociaux leur ont suffi amplement pour mener cette campagne, et ou d’influencer au moins l’opinion publique sur les projets de société de leurs candidats. Cette soudaine implication de la jeunesse relève-t-elle du militantisme, de l’opportunisme ou de l’hypocrisie ? La réponse serait inéluctablement complexe. En politique, ces concepts vont souvent de pair. Cependant, il est indéniable que le fait de s’engager avec un parti politique porte ses fruits tôt ou tard. À cet effet, nous aimerions souligner qu’on ne s’engage pas en politique parce qu’on est au chômage, à la recherche d’une promotion ou d’une récompense quelconque, mais on s’engage parce qu’on a un projet de société à défendre, un programme politique porteur pour le bien-être de ses compatriotes. Malheureusement, c’est le cas de plus d’un jeune Tchadien, être récompensés après les élections. Bien que certains jeunes se soient engagés activement en politique pour apporter peut-être des changements positifs, afin que les jeunes puissent explorer leurs potentiels, améliorer leurs conditions de vie et augmenter leur représentativité adéquate aux institutions de l’État, d’autres par contre ont agi par pur opportunisme ou égoïsme. Ils attendent un gain de cause en fin de compte. Certes, l’engagement en politique peut viser à promouvoir une idéologie et à œuvrer pour le bien-être de TOUS. Cependant, au Tchad, il est clair que les récompenses politiques sont souvent immédiates à court et moyen terme. Il semble que c’est ce facteur qui pourrait expliquer l’implication massive de cette jeunesse désœuvrée en politique, dans le but d’être récompensée dans un pays où elle est souvent dupée, maltraitée et largement négligée. Avec cet engagement de la jeunesse que nous qualifions aujourd’hui d’égarée dans la sphère politique, peut-on espérer un jour assister à la prise de conscience de la jeunesse tchadienne pour qu’elle prenne finalement le courage d’assumer toutes ses responsabilités, afin de rompre avec cette politique mesquine et égoïste, en vue de défendre des idéaux, dans l’intérêt supérieur de leurs pairs et celui de toute la Nation Tchadienne ?