Plaidoyer du CESCE du Tchad en Amérique du Nord : Ce que revêt le Code de la famille pour l’avenir des droits sociaux

Urgence d’une Réforme : Le plaidoyer du CESCE du Tchad pour l’adoption du Code de la Famille

Le besoin d’un cadre légal qui protège les droits des femmes et des enfants au Tchad n’a jamais été aussi pressant. Lors de la clôture de la 69ème session de la Commission de la condition de la Femme aux Nations-Unis, Olivier Noudjalbaye Dedingar, représentant permanent de la société civile tchadienne auprès de l’ECOSOC, a fait entendre la voix de son pays. Son intervention a mis en avant les aspirations du Tchad face aux inégalités persistantes et a rappelé l’importance cruciale de l’adoption du Code de la famille, un projet en attente depuis trois décennies.

L’urgence de cette réforme trouve un écho particulier alors que des chiffres récents indiquent une augmentation alarmante des mariages précoces et des violences basées sur le genre au Tchad. Le pays fait face à des défis majeurs, et il est impératif d’agir pour protéger les droits des plus vulnérables.

La Nécessité d’une Réforme Législative

Pourquoi l’adoption du Code de la Famille est-elle cruciale ?

Le Code de la famille est envisagé comme un instrument fondamental pour établir des droits clairs et équitables concernant le mariage, la filiation et la succession. Dans un contexte où les droits des femmes et des enfants continuent d’être bafoués, un cadre légal robuste pourrait renforcer leur protection. Sans un tel texte, de nombreuses familles, et surtout les jeunes filles, continuent de vivre des situations précaires, marquées par des mariages sans consentement, des conditions de divorce inéquitables et des discriminations dans les successions.

L’absence de ce code a des implications graves, notamment en matière de droits de l’enfant, exacerbant la vulnérabilité des enfants nés hors mariage ou des enfants adultérins. Ces derniers se trouvent souvent exclus des droits de succession, ce qui aggrave les inégalités socio-économiques.

Les obstacles à l’adoption du Code

Malgré l’importance de cette réforme, de nombreux obstacles subsistent. Les divergences d’opinions au sein de divers groupes socio-communautaires freinent la progression de ce projet. Olivier Noudjalbaye Dedingar a appelé tous les acteurs politiques à lever ces blocages pour aller de l’avant.

Les discussions doivent inclure toutes les parties prenantes pour aboutir à un consensus. Certaines craintes, souvent liées à des considérations culturelles et religieuses, doivent être abordées de manière sensible afin de développer une législation qui respecte les valeurs culturelles tout en promouvant l’égalité des droits.

Un Cadre Inspiré des Meilleures Pratiques

L’exemple du Sénégal : une source d’inspiration

À l’échelle régionale, le Code de la famille sénégalais est souvent cité comme un modèle. Sa structure permet de mieux définir les droits et devoirs des membres de la famille, y compris les questions de filiation et d’héritage. Un tel projet pourrait bien être le modèle que le Tchad doit suivre.

L’établissement d’une législation claire inspirée de conseils et de bonnes pratiques d’autres nations pourra faciliter l’acceptation et l’implémentation de cette réforme au Tchad. Cela nécessitera un dialogue ample et inclusif qui prenne en compte les réalités locales tout en bâtissant sur des exemples de réussite.

La dimension des droits humains

Il est essentiel de rappeler que l’adoption du Code de la famille ne concerne pas seulement le droit local mais s’inscrit dans une dynamique internationale en faveur des droits humains. La Déclaration et le Programme d’action de Beijing, adoptés en 1995, visent à promouvoir les droits des femmes en tant que droits humains. Ces instruments sont des références majeures pour l’élaboration de politiques publiques et doivent inspirer les efforts du Tchad.

La mise en œuvre des Résolutions adoptées lors de la CSW69 doit constituer un sursaut pour les dirigeants tchadiens afin qu’ils deviennent actrices de changement.

L’engagement des acteurs de la société civile

Un rôle central dans la promotion des droits

Le rôle de la société civile est crucial dans ce processus. Des milliers de défenseurs des droits des femmes et des enfants travaillent sur le terrain pour sensibiliser les communautés et promouvoir l’égalité des genres. Olivier Noudjalbaye Dedingar a salué leurs efforts, les exhortant à poursuivre leur lutte avec courage et détermination.

Ces acteurs méritent un soutien accru de la part du gouvernement et des institutions internationales. La puissance des mouvements sociaux est un levier fondamental pour faire avancer les droits des femmes et enfants au Tchad.

La nécessité d’un dialogue constructif

Il est impératif d’instaurer un dialogue continu entre le gouvernement et la société civile. Ce dernier doit inclure les femmes, les jeunes et les groupes marginalisés pour garantir que les préoccupations de tous les segments de la société soient entendues et intégrées dans la rédaction du Code de la famille.

Conclusion : Vers un avenir plus équitable

La situation actuelle appelle à une action conjuguée pour adopter enfin ce Code de la famille essentiel au Tchad. Les répercussions d’un tel texte pourraient transformer la vie de millions de femmes et d’enfants, leur permettant de jouir pleinement de leurs droits.

Les prochaines échéances politiques, notamment la consolidation des progrès réalisés lors de la CSW69, doivent servir de tremplin pour cet engagement. Il est temps pour les dirigeants tchadiens de faire preuve de détermination et d’oser un changement qui profitera à l’ensemble de la société.

Les espoirs d’un avenir meilleur reposent sur la capacité du Tchad à s’adapter à l’appel des temps modernes et à embrasser une législation qui célèbre l’égalité et respecte les droits de tous. L’engagement actuel doit se traduire par des résultats tangibles, car le bien-être des femmes et des enfants est une responsabilité collective qui nous engage tous.