pour la campagne cacaoyère en cours, le prix minimum est fixé à 5000 Fcfa/Kg
Lancement de la Campagne Cacaoyère 2024/2025 à Mvengue : Une Nouvelle Ère pour le Cacao Camerounais
Le 8 août 2024, la charmante localité de Mvengue, nichée dans le département de l’Océan en région du Sud, a vibré au rythme d’une effervescence sans précédent. Ce jour marquait le lancement officiel de la campagne cacaoyère 2024/2025, un événement célébré avec optimisme et enthousiasme, soulignant un tournant significatif dans l’essor du secteur du cacao au Cameroun. Pour revenir sur les événements récents, nous entendons souvent le cri de ralliement des acteurs de la filière : « Le cacao, c’est bien plus qu’une simple fève, c’est notre avenir ! » Cette phrase résume parfaitement les enjeux cruciaux qui sont désormais en jeu.
Contexte et Perspectives Favorables
Cette nouvelle campagne est lancée sous des auspices particulièrement prometteurs. Celle-ci s’inscrit dans la continuité d’une saison précédente marquée par une embellie inédite des prix du cacao. Au cours de l’année écoulée, le Cameroun a non seulement consolidé sa position sur le marché international, mais il est également devenu une référence en matière de qualité et de rémunération des producteurs.
Les producteurs de cacao camerounais figurent dorénavant parmi les mieux rémunérés au monde. Cela résulte d’efforts constants en matière de qualité, renforçant ainsi la place du pays sur la scène mondiale. Avec une augmentation significative des prix du cacao, les producteurs peuvent espérer un meilleur avenir.
Une Célébration Collective
Le lancement de cette campagne a réuni l’ensemble des acteurs clés de la filière cacaoyère sous le patronage du ministre du Commerce, Luc Magloire Mbarga Atangana. À ses côtés, d’autres figures emblématiques, comme le ministre de l’Agriculture et du Développement rural, Gabriel Mbaïrobé, le ministre des Forêts et de la Faune, Jules Doret Ndongo, ainsi que Michel Arrion, le directeur exécutif de l’Organisation internationale du cacao (OIC).
Monsieur Arrion a profité de cette occasion pour exprimer sa gratitude envers le Cameroun pour sa coopération dans le dialogue international. Il a exhorté les producteurs à se concentrer sur la production de fèves de haute qualité, soulignant l’importance du renforcement des capacités face aux exigences du marché mondial.
Chiffres Éloquents : Production et Exportation
En se penchant sur les chiffres fournis par l’Office national du cacao et du café (ONCC), la production nationale commercialisée pour l’exercice 2023/2024, allant du 1er août 2023 au 15 juillet 2024, s’élève à 266 725 tonnes, marquant ainsi une augmentation de 1,17 % par rapport à la campagne précédente de 263 613 tonnes. Cette progression est un signe tangible de la vitalité de l’industrie cacaoyère.
Concernant les exportations, pas moins de 17 pays et 20 ports ont enregistré le cacao camerounais, avec une prédominance sur le marché européen (79,96 %), suivie de près par l’Asie (19,61 %) et l’Afrique (0,43 %). La masse monétaire résultant des transactions de cacao a atteint près de 489 milliards de FCFA, contre 265,3 milliards l’année dernière. Cette augmentation notable s’explique par la flambée des prix à la production, qui ont varié entre 1150 et 6300 FCFA.
La Voix des Producteurs
Lors de cette cérémonie, Luc Magloire Mbarga Atangana, ministre du Commerce, a pris la parole pour mettre en garde contre une éventuelle baisse des prix en dessous des niveaux actuels, estimés autour de 5000 à 6000 FCFA/kg. Pour les producteurs présents, cette déclaration a suscité des applaudissements nourris, témoignant de leur préoccupation face aux instabilités du marché.
Le ministre a également affirmé leur volonté d’aligner leurs pratiques sur les exigences du marché, notamment en matière de durabilité et de préservation de l’environnement. Toutefois, il a insisté sur le fait que la durabilité économique, garante des revenus des producteurs, doit être une priorité incontournable.
La Transparence du Marché : Une Nécessité
Le combat pour la transparence sur le marché du cacao reste une colonne vertébrale pour les acteurs du secteur. Bien que les perspectives de marché soient encourageantes, les producteurs n’ont pas manqué de soulever plusieurs doléances, dont la nécessité de construire de nouveaux centres d’excellence pour le traitement du cacao et l’accès facilité aux intrants agricoles. Ces demandes doivent être prises en compte par les ministères concernés.
Par ailleurs, la lutte contre la vente illicite de cacao et le vol de produits demeurent une priorité pour les autorités administratives et les forces de l’ordre. La mise en place de mesures sécuritaires adéquates peut contribuer à stabiliser le marché et à garantir aux producteurs un cadre de travail favorable.
Soutien aux Producteurs
En réponse aux attentes des producteurs, le ministre de l’Agriculture et du Développement rural a fait don de matériels agricoles aux cultivateurs de Mvengue. Parallèlement, le ministre du Commerce a inauguré un nouveau magasin de stockage dans la localité, un espace qui sera crucial pour les opérations de ventes groupées de cacao programmées dans les semaines à venir.
Ces initiatives visent à encourager la collecte et la vente en gros, permettant ainsi aux producteurs d’optimiser leurs bénéfices tout en garantissant une meilleure gestion des récoltes.
Le Cacao Camerounais : Une Réputation Solide
L’avenir s’annonce radieux pour la fève camerounaise, de plus en plus prisée sur le marché international. En raison de ses qualités aromatiques et de son goût exceptionnel, elle continue de se faire une place de choix dans l’industrie chocolatière mondiale. Les gourmets et les chocolatiers du monde entier reconnaissent la valeur indéniable du cacao camerounais, plaçant ainsi le pays sur la carte du cacao de luxe.
Une Vision Critique et Constructive
Cependant, tout en célébrant ces avancées, il est essentiel de rester vigilant. La durabilité du secteur du cacao ne se limite pas à la simple augmentation des prix ou à la production massive. Elle requiert une approche holistique qui inclut des pratiques agricoles durables, des soutiens financiers adéquats et une infrastructure solide pour le stockage et la distribution.
Il est nécessaire d’élargir le débat pour inclure les voix les plus vulnérables de la chaîne de valeur – les petits producteurs – souvent oubliés dans les discussions. En leur fournissant la formation, les ressources et le soutien nécessaires, nous pouvons garantir une pérennité à long terme de l’industrie du cacao au Cameroun.
Conclusion : Un Appel à l’Action
En somme, le lancement de la campagne cacaoyère 2024/2025 à Mvengue représente non seulement un moment de célébration, mais aussi une opportunité d’engagement collectif pour construire un avenir plus radieux pour tous les acteurs concernés. Il est impératif que chacun prenne conscience de l’importance de ce secteur, non seulement en matière économique, mais aussi en tant que pilier de la culture et de l’identité camerounaise.
En tant que consommateurs, acheteurs et investisseurs, nous avons la responsabilité de soutenir les initiatives visant à promouvoir un cacao de qualité tout en garantissant des revenus équitables pour les producteurs. Investissons dans l’avenir du cacao camerounais, car c’est bien plus qu’un simple produit—c’est un héritage, une passion et un avenir.
En nous unissant pour promouvoir des pratiques durables et équitables, nous pouvons faire en sorte que la fève camerounaise brille dans le monde entier, porteur de promesses et de succès pour les générations futures. Monnayer notre engagement pour le chocolat, c’est aussi faire le choix d’agir pour un avenir meilleur. N’attendons plus, engageons-nous dès aujourd’hui pour la durabilité et l’excellence du cacao camerounais !