Pourquoi un hippopotame quitte-t-il son environnement naturel ?
Il vous souvient que dans la journée du 13 mars 2023 un couple d’hippopotames s’est promené dans la rue à Farcha, dans le 1er arrondissement de N’Djamena. Pour comprendre les raisons qui peuvent pousser un hippopotame à sortir de l’eau, nous sommes partis à la rencontre de Madangah Ngamgassou, directeur adjoint de la faune et des aires protégées au ministère de l’Environnement.
Des hippopotames aperçus en pleine capitale. Si, habituellement, c’est dans certains quartiers du 9e arrondissement que le constat est fait, hier, dans le 1er arrondissement, l’errance d’un couple d’hippopotames a fait sensation.
La sortie d’un hippopotame de son milieu de vie est un ‘’cas rare”, avance Madangah Ngamgassou, directeur adjoint de la faune et des aires protégées au ministère de l’Environnement.‘’ Si un hippopotame sort, c’est sûrement lié au surpeuplement. Il sort comme ça pour trouver là où il va manger l’herbe. Il y a également les mâles dominants qui ne veulent pas voir les autres mâles toucher les femelles. Ça crée un climat de méfiance entre eux. Et le plus faible préfère se retirer’’, donne-t-il d’hypothèses.
Le cas d’hier, où il n’y a pas eu de dégâts, le technicien observe que les pachydermes étaient ‘’surpris’’ et ont pris ‘’peur’’. ‘’Sûrement, ils sont sortis tard la nuit. Dans leur errance, le jour s’est levé. Et ils ne se retrouvaient pas et cela a surpris tout le monde. En soit, un hippopotame ne constitue pas un danger’’, relève-t-il, avant de nuancer ses propos. ‘’Il peut constituer un danger dans le cas où avant de sortir, il s’est battu et que s’il trouve une personne devant lui, il ne pourrait pas la laisser. C’est pour se défendre. Les femelles sont les plus dangereuses. Surtout quand c’est leur période d’accouplement ( généralement en juillet-août), il y a un rayon qu’il faut éviter’’, explique le directeur adjoint de la faune et des aires protégées.
Le nombre des hippopotames a progressé. Même si récemment leur recensement n’a pas été effectué, Madangah Ngamgassou les estime entre 20.000 à 30.000. ‘’Le conseil qu’on donne aux gens qui viennent au fleuve, c’est de faire attention parce que les hippopotames ne vont pas en profondeur’’.