près de 4500 agents déjà radiés de la Fonction publique

Assainissement de la Fonction publique : Un vaste nettoyage nécessaire pour l’État

Introduction

Imaginez un immense navire en pleine mer, dont les compartiments sont constamment inondés. L’équipage, bien que nombreux, ne parvient pas à maintenir le cap, car il se débat avec une surcharge de passagers fictifs et de ballasts inefficaces. Ce scénario évoque la réalité de nombreuses administrations publiques à travers le monde, où la question de l’absentéisme, des démissions non déclarées et des agents fictifs devient cruciale pour la bonne gouvernance. En effet, selon des sources gouvernementales, la récente opération de nettoyage des effectifs de la Fonction publique a permis de radier près de 4 500 agents de l’État des registres, un chiffre qui mérite toute notre attention. Ce processus, lancé sous l’impulsion du président de la République et lié à l’élaboration du budget de l’État de 2025, soulève des questions fondamentales sur l’efficacité et l’intégrité du service public.

Le Comptage Physique des Personnels de l’État : État des lieux

Une opération qui date de 2018

Le Comptage physique des personnels de l’État (Coppe) a été mis en œuvre en 2018 avec pour objectif d’assainir le fichier solde de l’État. Ce programme ambitieux vise à identifier les agents qui ne devraient pas figurer dans les listes de la Fonction publique, qu’ils soient absents de manière injustifiée, démissionnaires sans notification, ou malheureusement décédés sans que cela soit enregistré.

Cette initiative s’inscrit dans une dynamique nécessaire pour alléger le poids financier de l’État et optimiser son fonctionnement. En effet, le ministère des Finances a indiqué que le Coppe a permis de supprimer environ 10 000 agents publics fictifs, entraînant une économie budgétaire d’environ 30 milliards de FCFA par an, dès 2019.

Des radiations récentes et significatives

Les nouvelles radiations annoncées par le gouvernement recoupent les directives du président. L’une des cibles principales concerne les enseignants du secondaire, ainsi que les médecins et ingénieurs. En février dernier seulement, 297 agents de l’État ont été exclus du fichier solde, un signal fort envoyé par les autorités sur l’importance d’avoir des effectifs réels et justifiés. Le président Biya, dans sa circulaire signée le 23 octobre 2024, a insisté sur la nécessité de finaliser cette opération de manière rigoureuse, en demandant à son gouvernement d’éliminer les agents reconnus absents, suspendus, ou en situation irrégulière.

Vers une gestion plus transparente des finances publiques

L’importance d’un fichier solde épuré

Un fichier solde dépouillé de ses éléments non conformes est essentiel pour assurer la transparence et la bonne gestion des finances publiques. Il ne s’agit pas uniquement de réduire les coûts ; il s’agit avant tout de restaurer la confiance des citoyens dans leur administration. Un État qui affiche un budget sain est plus en mesure de satisfaire les besoins de sa population en matière de santé, d’éducation et de sécurité.

Les conséquences des radiations

Les conséquences de ces radiations ne se limitent pas à la seule amélioration des finances publiques. Elles touchent également le moral des agents en poste qui, conscients de cette rigueur, sont incités à s’impliquer davantage dans leurs missions respectives. En insistant sur l’honnêteté et la transparence, le gouvernement espère insuffler une nouvelle dynamique au sein des services publics, ce qui pourrait, à terme, influencer positivement l’image du service public aux yeux des citoyens.

Une nécessité d’accompagnement et de communication

Les défis à relever

Malgré ces mesures, l’opération de radier les agents non conformes doit être menée de manière réfléchie. En effet, la mise en œuvre de telles directives nécessite un accompagnement certain pour les agents qui peuvent se retrouver dans des situations vulnérables du fait de leurs absences pour raisons médicales, familiales, ou d’autres circonstances.

Le gouvernement doit également veiller à communiquer de manière claire et transparente sur les critères de radiation. Une meilleure communication pourrait prévenir des malentendus et permettre aux agents concernées de régulariser leur situation avant toute décision définitive.

La formation comme levier

Outre les communications, une formation ciblée des responsables de gestion des ressources humaines dans les administrations publiques peut également être un levier pour améliorer la gestion des agents. C’est l’occasion de sensibiliser ces responsables aux enjeux de la transparence, mais aussi aux conséquences d’une mauvaise gestion des effectifs.

Conclusion

En définitive, l’opération de nettoyage des effectifs de la Fonction publique est une étape cruciale pour l’État, visant à restaurer la confiance entre les citoyens et leur administration. Le défi est immense, mais les bénéfices potentiels d’une telle approche sont indéniables. Alors que près de 4 500 agents ont été radiés, il est essentiel d’insister sur l’importance d’une gestion saine des ressources humaines, pour garantir meilleurs services aux citoyens et une utilisation efficace des ressources publiques.

Ces efforts doivent se traduire par un véritable retour sur investissement, tant pour l’État que pour ses fonctionnaires en place. En somme, un État en bonne santé, ce sont des finances publiques assainies, une administration plus efficace, et des citoyens satisfaits. La route est encore longue, mais les premiers pas vers un renouveau sont décidément engageants et prometteurs pour l’avenir. Réfléchissons alors ensemble à l’importance de cette démarche et à la place que chacun d’entre nous peut y occuper pour contribuer à l’édifice d’un service public exemplaire.