Quel avenir pour une capitale en déclin ?

En ce qui concerne l’insalubrité, la ville produit chaque jour 1 200 tonnes d’ordures, selon un rapport de la Banque mondiale. Malheureusement, les services d’assainissement demeurent très médiocres, avec pour seul effort visible le nettoyage des voies bitumées. En effet, le manque de systèmes de drainage pour les eaux usées et pluviales, combiné à l’incapacité des caniveaux construits au bord des routes bitumées à drainer les eaux, entraîne une accumulation de déchets qui représente un véritable danger pour la santé publique. N’Djaména est ainsi classée au quatrième rang des villes les plus sales d’Afrique, juste après Brazzaville, au Congo.

Bien que certaines associations et jeunes de différents quartiers aient initié des journées de nettoyage pour rendre leur environnement plus sain et agréable à vivre, N’Djaména ne donne pas l’image d’une ville propre et salubre, tel que souhaité par les autorités. La prolifération de constructions illicites dans les zones périphériques, où l’on se demande comment les propriétaires ont obtenu les permis de construire, ne fait qu’accentuer le problème.

Quant à l’insécurité, la population de N’Djamena vit dans la peur, de jour comme de nuit. Les agressions sont monnaie courante, allant de l’arrachage de téléphones et de sacs à main au vol de motos ou aux agressions physiques. Malgré les dénonciations des médias locaux et des réseaux sociaux, l’inefficacité de la justice et des forces de sécurité accentue ce sentiment d’insécurité grandissant. Le budget de la sécurité est même plus élevé que celui de l’éducation, ce qui pose un problème de priorité et de gestion des ressources.

N’Djamena souffre d’autres problèmes, tels que les coupures fréquentes d’électricité et l’absence d’eau potable, qui ont un impact considérable sur la qualité de vie des habitants. En outre, la question de l’urbanisation est un enjeu important : les quartiers périphériques sont encore construits en banco, donnant l’image d’un village plutôt que d’une capitale. Les autorités doivent prendre leurs responsabilités et agir efficacement pour résoudre ces problèmes, au lieu de se contenter de discours incantatoires.