quelles conséquences économiques et sécuritaires ?

Le premier type de conséquences envisagées est lié aux affrontements qui pourraient avoir des effets indésirables dans les pays voisins tels que la République Centrafricaine (RCA) et le Tchad. En effet, la circulation des hommes armés et des armes de guerre pourrait renforcer l’insécurité dans ces pays, entraîner un afflux massif de réfugiés et le retour de certains combattants appartenant à la milice de FSR. Le conflit soudanais pourrait également s’importer à la frontière tchadienne grâce à l’implication de groupes ethniques vivant à cheval entre le Soudan et le Tchad. Les conséquences économiques pourraient également être importantes dans l’est du Tchad, où les marchandises et les denrées alimentaires proviennent généralement du Soudan ou à travers le port du Soudan. Actuellement, environ un millier de camions chargés de marchandises sont bloqués entre le Port Soudan, Khartoum, Fachir et Eldjenana, incapables de traverser la frontière tchadienne, relève Dr. Ahmat Mahamat Yacoub, président du CEDPE.

Le deuxième type de conséquences est régional, le RSF (Forces de soutien rapide) peut renforcer ses moyens humains dans des pays tels que le Mali, le Niger, la Mauritanie et le Tchad. Des renforts pourraient poser un grave problème à moyen et long terme en cas d’accord de paix au Soudan.

Le troisième type de conséquences est au niveau international, où l’on craint une résurgence des foyers du groupe État islamique. Les pays fragiles sont souvent des cibles pour le terrorisme et l’extrémisme. Israël a déjà émis un avertissement en la matière. Il convient de rappeler qu’AlQaida a été formé à partir du Soudan et d’autres foyers ont été découverts à Khartoum après la chute du Président Omar Elbéchir.

Il est important de noter que les interférences extérieures peuvent alimenter les conflits en apportant un soutien aux belligérants. Parmi les pays cités, on retrouve l’Égypte, le Tchad et le Qatar qui digéreront différemment la victoire du général Hemetti. De l’autre côté, il y a le maréchal Hafta de Libye, l’Éthiopie, la RCA, Wagner et les Emirats arabes unis dont le cœur bat pour les FSR.

L’évacuation des ressortissants étrangers du Soudan laisse présager que les deux généraux ne sont pas encore prêts à respecter un cessez-le-feu et qu’une solution négociée n’est pas pour demain. Cependant, une des solutions que la communauté internationale « unie » peut imposer aux deux généraux, est de les convaincre à transmettre le pouvoir à un gouvernement civil à travers la signature d’un accord de paix dans un pays étranger.