renforcement des compétences en santé sexuelle, une formation sur le genre à N’Djamena

La formation sur le genre et la santé sexuelle : un pas décisif pour l’avenir des soins au Tchad

Introduction

Dans un monde en constante évolution, la santé sexuelle et les droits liés au genre sont des questions essentielles qui transcendent les frontières et touchent tous les aspects de la vie humaine. Au Tchad, le 4 mars 2025, une initiative significative a vu le jour grâce à une collaboration entre le ministère de la Santé publique et de la Prévention et l’Agence Française de Développement (AFD). Ce jour-là, une formation inédite sur le genre et les droits en santé sexuelle a été lancée, offrant aux sages-femmes et maïeuticiens une occasion précieuse de renforcer leurs compétences et d’approfondir leur compréhension des enjeux qui impactent directement la vie de milliers de femmes et d’adolescents au Tchad.

Imaginez un instant : chaque jour, des sages-femmes apportent non seulement la vie au monde, mais elles deviennent également des porte-paroles des droits des femmes dans les structures de santé. Selon les données de l’Organisation mondiale de la santé, l’accès équitable aux services de santé est primordial pour réduire les inégalités de genre. Cette formation est donc une étape indispensable pour garantir un accès aux soins sans discrimination.

Un programme conçu pour encourager les professionnels

Cette formation, organisée dans le cadre du Projet d’Appui au Secteur de la Santé au Tchad (PASST3), cible spécifiquement les sages-femmes et maïeuticiens des centres de santé revitalisés de N’Djamena. Elle inclut également les membres de l’Association Tchadienne des Sages-Femmes et Maïeuticiens. Cette démarche souligne une volonté collective d’améliorer la qualité des soins prodigués et d’assurer que les droits humains soient intégrés dans chaque intervention.

Dans son allocution, Mohamed Alassane Toure, chef d’équipe d’assistance à la maîtrise d’ouvrage PASST3 de l’AFD, a rappelé le caractère sacré du travail des sages-femmes. Il a déclaré : « Votre travail, bien que noble, sera encore plus valorisé lorsque vous évoluerez dans un cadre qui respecte les droits de chaque individu, où les femmes, les filles et les adolescents se sentent encouragés à accéder aux services de santé. » Ces mots résonnent comme un appel à l’action pour l’amélioration des conditions de travail et de l’accès aux soins.

Une formation pour comprendre les enjeux de genre

Approfondir la connaissance des droits en santé sexuelle

Le coordonnateur de la Cellule Nationale de Gestion de Projet (CNGD) PASST3, Dr Djabar Hamid, a mis l’accent sur l’importance de cette formation en tant qu’opportunité unique d’approfondir la compréhension des enjeux de genre dans le domaine de la santé reproductive. La formation est conçue pour aider les participants à comprendre les dimensions éthiques des soins, garantissant ainsi que chaque patient soit traité avec respect et dignité.

Dans un pays où les normes de genre jouent un rôle crucial dans l’accès aux soins, il est impératif que les professionnels de santé soient équipés pour répondre aux besoins variés de la population. La sensibilisation à ces enjeux est capitale pour encadrer les interactions entre soignants et soignés d’une manière qui favorise l’écoute et le respect des droits.

L’approche sensible au genre

L’intégration d’une approche sensible au genre dans les soins de santé ne se limite pas à l’égalité entre les sexes. Elle vise également à identifier et à éliminer les inégalités persistantes qui empêchent certaines populations, notamment les femmes et les adolescentes, d’accéder à des services de santé de qualité. En prenant en compte ces inégalités, les professionnels de la santé peuvent contribuer à bâtir un système de santé plus équitable et performant, capable de répondre aux besoins de tous.

Dr Hamid a précisé : « En intégrant cette approche, nous avons la possibilité de transformer notre système de santé en un espace plus juste et plus accessible pour tous, où chaque individu peut bénéficier d’un accès équitable aux soins. » Ce changement commence par une formation adaptée, où les participants auront l’occasion de renforcer leurs compétences, d’échanger des idées et d’explorer des façons concrètes d’intégrer ces concepts dans leur pratique quotidienne.

Une formation enrichissante et interactive

Un programme diversifié sur trois jours

La formation se déroule sur trois jours, du 4 au 6 mars 2025, et se tient dans un hôtel de N’Djamena. L’événement est non seulement une occasion d’apprentissage, mais également un espace d’échanges fructueux entre professionnels. Les participants auront l’opportunité d’assister à des ateliers interactifs, des séances de question-réponse et des discussions en groupe, leur permettant de partager leurs expériences et d’apprendre des meilleures pratiques.

Chaque jour sera rythmé par des activités conçues pour engager les participants et leur fournir des outils pratiques pour intégrer les enjeux de genre dans leur travail. Ces échanges permettront de renforcer les capacités locales et d’encourager les sages-femmes et maïeuticiens à être des acteurs de changement au sein de leurs communautés.

Les bénéfices d’une telle initiative

Les retombées de cette formation ne se limiteront pas à la seule augmentation des compétences des participants. En effet, les sages-femmes formées seront davantage à même de garantir des services de santé qui respectent les droits humains et qui répondent efficacement aux besoins des femmes, des filles et des adolescents. Les implications sont vastes : en améliorant la qualité des soins, on augmente la confiance des communautés envers les services de santé, ce qui entraîne une fréquentation accrue des structures sanitaires.

De plus, ce type de formation contribue à sensibiliser la population sur l’importance de l’accès à des services de santé appropriés, indépendamment du genre. En favorisant une intégration des droits en santé sexuelle, le Tchad pourrait voir une amélioration significative des indicateurs de santé reproductive à moyen et long terme.

Une réflexion sur l’avenir

Critiques et défis à relever

Bien que cette formation soit un pas dans la bonne direction, il est nécessaire d’adopter une approche critique et de reconnaître les défis persistants. Le chemin vers l’égalité des droits en santé sexuelle au Tchad est semé d’embûches. Les pratiques culturelles ancrées, les stéréotypes de genre et les barrières socio-économiques continuent de limiter l’accès des femmes et des adolescentes à des soins de santé adéquats.

Il est crucial d’accompagner cette formation d’actions concrètes sur le terrain. La sensibilisation des communautés, l’amélioration des infrastructures sanitaires et la formation continue des professionnels de santé sont autant d’éléments à considérer pour cristalliser les progrès réalisés lors de cette initiative.

Propositions pour un impact durable

Pour que cette formation porte ses fruits à long terme, plusieurs recommandations peuvent être mises en place :

  1. Suivi et Évaluation : Mettre en place des mécanismes de suivi pour évaluer l’impact de la formation sur les pratiques des sages-femmes et des maïeuticiens et s’assurer que les compétences acquises sont appliquées sur le terrain.

  2. Sensibilisation communautaire : Lancer des campagnes de sensibilisation pour informer les communautés sur les droits en santé sexuelle et l’importance de l’égalité de genre, afin de réduire les stéréotypes qui persistent.

  3. Ressources et matériels : Fournir des ressources adéquates, y compris des manuels pédagogiques, des outils numériques et un accès à des formations continues, afin que les participants puissent continuer à apprendre et à se développer.

Conclusion

La formation sur le genre et la santé sexuelle lancée au Tchad représente un tournant potentiel pour l’avenir des soins de santé dans le pays. En élevant les compétences des sages-femmes et maïeuticiens et en promouvant une approche sensible au genre, cet événement pave la voie vers un système de santé plus juste et équitable.

Alors que le Tchad s’engage sur ce chemin, il est impératif que les participants se voient comme des acteurs de changement au sein de leurs communautés. En intégrant ces concepts dans leur pratique quotidienne, ils ne feront pas qu’améliorer la qualité des soins, mais contribueront également à un avenir où chaque femme, chaque fille et chaque adolescent peut accéder à des soins de santé dignes et respectueux de leurs droits.

Ensemble, nous avons le pouvoir de transformer le paysage sanitaire du Tchad. Prenons ce moment comme une lumière d’espoir et un appel à l’action. Les droits de chaque individu sont précieux, et il appartient à chacun d’entre nous de défendre ces droits au sein des structures de santé. Puissions-nous avancer avec détermination sur ce chemin vers l’égalité, la dignité et le respect des droits de tous.