réorganisation agraire et foncière, vers une reprise en main par l’État

Réformes décisives au Burkina Faso : Un Conseil des ministres sous le signe du changement

Le 5 février 2025, une nouvelle page se tourne dans l’histoire administrative du Burkina Faso. Le capitaine Ibrahim Traoré, président du Faso, a présidé un Conseil des ministres qui pourrait bien se révéler déterminant pour l’avenir du pays. En effet, à travers les rapports examinés et les décisions prises, c’est l’avenir d’une nation en pleine mutation qui s’écrit. Avec des enjeux cruciaux concernant la gestion des ressources foncières et minières, les choix opérés lors de cette réunion viennent affirmer une volonté claire : celle de renforcer le leadership de l’État et de développer l’expertise nationale.

Des décisions clés pour la gestion foncière

Une réorganisation agraire et foncière ambitieuse

Le ministre de l’Économie et des Finances, Dr Aboubakar Nacanabo, a ouvert le bal en présentant un projet de loi sur la réorganisation agraire et foncière au Burkina Faso. Ce projet, dont l’importance est difficile à sous-estimer, vise à apporter des améliorations notables à la gestion du foncier, un sujet sensible dans de nombreuses régions du pays.

« À travers ce projet de loi, il est prévu que la terre appartienne désormais à l’État », a précisé le ministre. En effet, cette réforme vise non seulement à redéfinir la propriété foncière, mais aussi à sécuriser les droits des agriculteurs et à favoriser une gestion responsable et équitable des terres. Parmi les mesures phares, on trouve l’implantation de baux de longue durée, allant de 18 à 99 ans, pour les exploitations agricoles, permettant ainsi aux agriculteurs d’investir en toute sérénité.

Protection des droits coutumiers et limitation de la propriété étrangère

Une autre dimension essentielle de cette réforme est la reconnaissance des droits coutumiers, ce qui constitue un geste fort envers les communautés locales, souvent marginalisées dans les débats sur la gestion des terres. En parallèle, ce projet de loi prévoit que les étrangers ne pourront plus détenir de titres de propriété sur les terres rurales au Burkina Faso, une mesure qui vise à protéger les ressources nationales contre une éventuelle exploitation abusive.

Ces changements témoignent d’une réelle volonté de redresser les injustices passées et d’affirmer un contrôle national sur des ressources vitales, tout en renforçant la sécurité juridique des agriculteurs burkinabè.

Vers une expertise nationale dans le secteur minier

Modernisation de la sous-traitance et de la co-traitance

Outre les réformes foncières, le Conseil des ministres a également porté son attention sur le secteur des mines, où deux décrets ont été adoptés. Le premier dicte des conditions claires pour la sous-traitance, la co-traitance, ainsi que pour la fourniture de biens et services liés aux opérations minières. Ce décret institue une nouvelle dynamique, en ouvrant le secteur à des entreprises nationales et locales, tout en garantissant un agrément spécifique pour la sous-traitance.

Le ministre de l’Énergie, des Mines et des Carrières, Yacouba Zabré Gouba, a souligné l’importance d’encourager la participation de nouvelles entreprises aux marchés miniers. « Dorénavant, le secteur sera ouvert pour permettre à d’autres entreprises de prétendre aux marchés lancés dans le secteur minier », a-t-il affirmé. Cette initiative est d’autant plus pertinente dans un pays où le potentiel minier est immense et sous-exploité.

Priorisation des biens et services locaux

Une autre avancée significative inscrite dans ces décrets est la promotion de l’utilisation prioritaire des biens et services fournis localement. En favorisant les entreprises de droits moraux burkinabè, le gouvernement espère non seulement stimuler l’économie locale, mais aussi réduire la dépendance aux importations, apportant ainsi une bouffée d’oxygène à de nombreuses entreprises locales.

Développement des compétences et création d’emplois locaux

Le second décret du Conseil des ministres se concentre sur la réglementation des emplois locaux et le développement des compétences dans le secteur minier. Cette initiative vise à établir des quotas pour favoriser l’emploi local, créant ainsi de nouvelles opportunités pour les Burkinabè dans un secteur clé de l’économie.

En intégrant une disposition sur le contenu local, ce décret s’inscrit dans le cadre d’une volonté de garantir que les bénéfices liés à l’exploitation minière profitent directement à la population. De plus, en priorisant l’expertise nationale, il ouvre la voie à un développement durable et inclusif des ressources naturelles du pays.

Critique constructive des réformes

Ces réformes, bien que louables, ne sont pas exemptes de défis. La mise en œuvre effective de ces lois nécessitera un suivi rigoureux et une implication active des acteurs nationaux. Les mécanismes de contrôle devront être renforcés pour éviter toute forme de corruption ou de détournement.

De plus, il sera crucial d’accompagner ces réformes avec des programmes éducatifs qui permettront d’améliorer les compétences des acteurs locaux dans les secteurs concernés, notamment pour garantir qu’ils puissent réellement tirer parti des nouvelles opportunités offertes par ces législations.

Perspectives d’avenir

L’avenir du Burkina Faso passera par une implication active de la société civile et des entreprises dans la mise en application de ces réformes. Un dialogue constructif entre le gouvernement, les acteurs économiques et les communautés locales sera essentiel pour faire de la réussite de ces initiatives une réalité palpable.

Conclusion : Un cap vers l’avenir

Le Conseil des ministres du 5 février 2025, sous la présidence du capitaine Ibrahim Traoré, a marqué un tournant significatif pour le Burkina Faso. Avec une volonté affirmée de réorganiser le secteur foncier et de prioriser l’expertise nationale dans le secteur minier, le pays affiche son ambition de bâtir un avenir meilleur pour ses citoyens.

Ces réformes ouvrent la voie à une gestion plus justifiée et équitable des ressources, tout en favorisant le développement des compétences locales. Pour réussir cette transition, l’adhésion et l’implication de toutes les parties prenantes seront essentielles. En somme, le Burkina Faso semble résolument engagé sur la voie du changement, avec l’espoir d’une prospérité partagée à l’horizon. Le chemin sera semé d’embûches, mais la détermination affichée lors de ce Conseil des ministres offre un aperçu prometteur d’un avenir radieux pour la nation.

Il est donc temps pour chaque Burkinabè de participer, de s’informer et de s’impliquer dans ce processus de transformation afin de contribuer à bâtir un pays qui leur ressemble et qui répond à leurs aspirations. Ensemble, construisons le Burkina Faso de demain.