Révolution de l’État Civil au Moyen-Chari : L’ANATS et le PAG2 Équipent les Acteurs Locaux pour un Avenir Durable

Modernisation de l’état civil : L’ANATS et le PAG2 unissent leurs forces pour renforcer les capacités locales du Moyen-Chari

Une transformation majeure se profile à l’horizon du système d’état civil au Tchad, symbolisée par la tenue d’un atelier inédit à Sarh. Prévu du 3 au 5 juin 2025, cet événement, orchestré par l’Agence Nationale des Titres Sécurisés (ANATS) en collaboration avec le Programme d’Appui à la Gouvernance (PAG2), vise à doter les acteurs clés des compétences nécessaires pour une gestion plus efficace des faits d’état civil. Ce changement est d’autant plus impératif dans un pays où la question de l’identité civile s’accompagne de défis profonds.

Un enjeu crucial pour les Tchadiens
La nécessité de renforcer l’enregistrement des naissances et des actes d’état civil s’impose avec acuité, alors que des statistiques récentes révèlent que près de 50 % des enfants âgés de 0 à 15 ans au Tchad ne possèdent pas d’acte de naissance. Cette absence de reconnaissance formelle limite non seulement l’accès à des droits fondamentaux, mais compromet également l’avenir de toute une génération. Dans ce contexte, l’atelier de Sarh se présente comme une occasion en or pour repenser le rapport des Tchadiens à la déclaration des faits d’état civil.

Vers une approche moderne de l’état civil

La digitalisation, clé de la transformation

La modernisation en cours du système d’état civil est intimement liée à l’appropriation des nouvelles technologies. L’atelier à Sarh s’inscrit dans une stratégie de digitalisation systématique qui vise à améliorer la qualité des services offerts. En mettant l’accent sur la formation et le recyclage des acteurs locaux, le gouvernement tchadien, avec l’appui du PAG2, cherche à pallier les insuffisances historiques qui ont longtemps affecté ce secteur.

Un impact sur la vie quotidienne des citoyens

En facilitant l’accès des citoyens, notamment en milieu rural, aux services d’état civil, cette initiative promet des répercussions notables sur une population encore largement marginalisée par des obstacles administratifs. Le représentant de l’ANATS, Breye Gouloua, souligne : « Professionnaliser les intervenants est impératif pour garantir que chaque Tchadien puisse disposer d’une identité légale. » Les mesures proposées visent donc à renforcer la confiance des citoyens envers les institutions, espérant ainsi inciter davantage de parents à déclarer la naissance de leurs enfants.

Un appel à l’action collective

La déclaration des naissances, un droit fondamental

Fidèle Kodé Ngolo, secrétaire général de la province du Moyen-Chari, rappelle avec force que l’état civil ne se limite pas à un acte administratif : « Il constitue le fondement juridique de l’identité d’un individu. » Son rôle est d’une importance cruciale pour l’accès à l’éducation, aux soins de santé et à la pleine citoyenneté. Il s’insurge contre la négligence persistante en matière de déclaration des naissances, appelant à un sursaut collectif.

La sensibilisation, un devoir partagé

Les enjeux soulevés par l’atelier de Sarh vont bien au-delà de la simple formation. Ils font appel à la responsabilité collective des acteurs engagés sur le terrain. Selon les propos de Kodé Ngolo, il est essentiel d’intensifier les campagnes de sensibilisation dans les zones rurales. « L’état civil est un droit fondamental, inscrit dans les lois nationales et les instruments juridiques internationaux. Il est de notre devoir de garantir son effectivité », affirme-t-il.

Perspectives et impacts à long terme

Une transformation en profondeur

Cet atelier représente une opportunité unique de faire évoluer le système d’état civil tchadien, vers plus de transparence et de responsabilité. Grâce aux nouvelles technologies, il est envisageable d’améliorer la fiabilité, la sécurité, et la rapidité du traitement des données personnelles. En réduisant les cas d’oubli ou de falsification, les autorités espèrent rétablir la confiance des citoyens envers leurs institutions.

Vers une société plus inclusive

Si les objectifs de cette réforme semblent ambitieux, les pistes d’amélioration sont nombreuses. Les bénéfices à long terme incluent non seulement un meilleur accès aux services d’état civil, mais également une amélioration des indicateurs sociaux, notamment en matière d’éducation et de santé. Cet atelier pourrait ainsi s’avérer être le catalyseur d’un changement significatif, favorisant une meilleure inclusion sociale et un accès équitable à la citoyenneté.

Conclusion : Un avenir prometteur pour l’état civil au Tchad

L’atelier de formation à Sarh ne représente qu’une première étape dans la transformation du système d’état civil au Tchad. En mettant l’accent sur la digitalisation et sur l’amélioration des compétences des agents, les acteurs s’engagent dans une voie prometteuse. À court terme, des résultats visibles pourraient transformer le paysage administratif, tandis qu’à long terme, cette réforme fondamentale pourrait redéfinir la relation entre l’État et ses citoyens.

Alors que le pays se prépare à cet événement crucial, les regards sont tournés vers l’avenir, avec l’espoir que ce renouveau dans la gestion de l’état civil ne soit qu’une première étape vers un Tchad plus inclusif et plus juste. La question demeure : ce chantier ambitieux parviendra-t-il à matérialiser les promesses d’une identité accessible pour tous ? Les mois à venir seront déterminants pour le pouvoir et la légitimité de cette réforme essentielle.