Alarme sur la consommation de "bongo" à N’Djamena : Un phénomène en pleine expansion chez les jeunes

La consommation de cannabis, connu localement sous le nom de "bongo", s’étend de manière inquiétante parmi les jeunes de N’Djamena. Comment cette tendance affecte-t-elle la société tchadienne, et que signifie-t-elle pour l’avenir ? Les experts, dont le Dr Djimtolnan Yeungar Étienne, tirent la sonnette d’alarme.

Un danger croissant au cœur de la capitale

Le "bongo" n’est pas seulement un terme local, c’est un symptôme des défis sociétaux auxquels fait face N’Djamena. Alors que l’on estime que la consommation de cannabis a augmenté de 30 % au cours des deux dernières années, les jeunes cherchent souvent dans cette pratique une échappatoire à une réalité difficile. Dr Djimtolnan Yeungar Étienne, psychiatre-addictologue, explique que l’accès facile à cette drogue aggrave les problèmes de santé mentale et sociaux déjà présents.

Facteurs d’une tendance inquiétante

L’attrait du "bongo" chez les jeunes

Le cannabis attire principalement une jeune génération en quête de sensations fortes et de rébellion. "Les jeunes voient le bongo comme un moyen de s’affirmer et d’échapper à un quotidien souvent marqué par l’instabilité économique et sociale," déclare le Dr Étienne. Cette consommation est souvent couplée à des fêtes et à des rassemblements qui brisent la monotonie de la vie quotidienne.

Causes sociales et économiques

L’augmentation du chômage et le manque d’opportunités éducatives sont des catalyseurs majeurs de cette tendance. Les experts notent que l’absence de soutien familial et communautaire renforce également cette situation, poussant les jeunes à chercher refuge dans cette substance. En parallèle, le marché noir, difficilement contrôlable, rend le bongo à la fois accessible et abordable.

Conséquences et implications graves

Impact sur la santé mentale et physique

La consommation régulière de bongo peut entraîner des problèmes de santé mentale considérables, notamment l’anxiété, la dépression et, dans certains cas, la psychose. "Nous observons une corrélation directe entre l’usage du bongo et une augmentation des consultations psychiatriques," confirme Dr Étienne. Les complications physiques, telles que les maladies respiratoires, augmentent également avec l’usage prolongé.

Répercussions sociales et familiales

La dépendance au bongo crée des tensions au sein des familles et nuit aux relations sociales. Les jeunes consommateurs ont souvent du mal à maintenir des relations stables, ce qui mène à un isolement social accru. Ce phénomène exacerbe les tensions intergénérationnelles, alors que les adultes tentent de comprendre et de gérer le comportement des jeunes consommateurs.

Stratégies pour endiguer la tendance

Initiatives locales et régionales

Les autorités locales, en collaboration avec des organisations internationales, lancent diverses campagnes de sensibilisation pour éduquer la population sur les dangers du bongo. Des programmes de réhabilitation sont également en cours de développement pour aider les jeunes à surmonter leur dépendance.

Campagnes de sensibilisation et éducation

"Éduquer les jeunes sur les dangers de la drogue est crucial," insiste le Dr Étienne. Des campagnes dans les écoles et les communautés visent à informer les jeunes sur les risques associés à la consommation de cannabis.

Renforcement des infrastructures de santé mentale

Augmenter le nombre d’unités de traitement en santé mentale est essentiel. Le Dr Étienne suggère que l’investissement dans la formation et le recrutement de professionnels de la santé mentale ferait une différence significative.

Appels à l’action pour une collaboration multipartite

Les experts soulignent la nécessité d’une approche collaborative impliquant le gouvernement, les éducateurs, les parents et les jeunes eux-mêmes. Une telle coopération pourrait faciliter la création de politiques de contrôle plus efficaces et la mise en place de mesures préventives.

Conclusion : Vers un avenir plus sain

La consommation de bongo à N’Djamena est une question complexe nécessitant une attention immédiate. En associant éducation, soin et politique, il est possible de freiner cette tendance inquiétante. Il est crucial d’anticiper les futurs développements et de rester vigilant pour assurer un environnement plus sain pour les jeunes tchadiens, avec des espoirs renouvelés pour l’avenir.