Revue de presse : la colère de Timan Erdimi, quel bilan d’un an du dialogue national inclusif et souverain ?

La sortie médiatique faite le 2 octobre dernier par Timan Erdimi, patron de l’ancien mouvement rebelle Union des forces de la résistance (UFR) et l’évaluation du premier anniversaire du dialogue national inclusif et souverain (DNIS) sont les sujets qui ont retenu l’attention de la presse tchadienne.

Timan Erdimi n’est pas content

L’Union des forces de la résistance (UFR) est l’un des mouvements signataires de l’accord de Doha. Cet accord a permis le retour au bercail de certains chefs rebelles et leur participation au dialogue national. Mais plus d’un an après la signature de l’accord, des voix s’élèvent.

« Les menaces voilées de Timan Erdimi », titre L’Observateur. Ce journal rapporte que le leader de l’UFR a surtout dénoncé le retard dans la mise en œuvre du processus DDR (désarmement, démobilisation et réinsertion). « Pour lui, sans le DDR, l’organisation du référendum et celle des élections futures ne seront pas plausibles et crédibles », relaie L’Obs. Timan met donc les autorités tchadiennes face à leurs responsabilités. « Depuis la signature de l’accord de Doha, nous avons fait preuve de retenue et de souplesse que d’aucuns prennent pour une certaine faiblesse au point même de dire que l’UFR n’a pas de combattants sur le terrain, alors que nous sommes les premiers à être concernés par le DDR. Notre attitude est basée solennellement sur le choix que nous avons fait, celui de la paix », clame-t-il. Le journal fondé par Mme Sy Koumbo Singa Gali voit donc en ces déclarations des menaces voilées. Cela veut dire, en des termes clairs, croit l’hebdomadaire, que « l’UFR peut, à tout moment, recourir à ses anciennes habitudes, celles de la lutte armée, si rien n’est fait pour la mise en œuvre du programme DDR ».

Le Visionnaire pense la même chose lorsqu’il placarde à sa Une : « Timan Erdimi menace ». Et de renchérir qu’à travers cette sortie, l’ex-chef rebelle voudrait faire passer « un message très fort » au président de transition.

DNIS, un an après, quel bilan ?

Cela fait un an que le dialogue national inclusif et souverain (DNIS) ayant réuni 1.500 Tchadiens s’est tenu à N’Djamena. Ouvert le 20 août, il a été clôturé par le chef de l’Etat le 8 octobre 2022.

Le Visionnaire estime que ce DNIS est la « source de tous les maux ». La distribution « fantaisiste » des postes de responsabilité en guise de récompense, les événements du 20 octobre 2022 et les « graves violations des droits de l’homme » qui s’en sont suivies, les élévations « claniques » à des grades supérieurs dans l’armée, la question de la forme de l’Etat qui divise, les multiples tueries de masse, les conflits intercommunautaires, la crise énergétique, la crise sociale globale, bref, pour le journal d’Atrone, « tous les maux que traversent les Tchadiens sont le fruit du DNIS ».

De ce dialogue est issu le gouvernement dit de la deuxième phase de transition dirigé par l’ancien opposant Saleh Kebzabo. Un gouvernement dont L’Observateur dénonce les décisions « à l’emporte-pièce ». Le journal souligne son « incapacité » à résoudre des problèmes urgents comme la question de la cherté de vie alors qu’il excelle dans des décisions « allant à l’encontre des attentes du peuple » comme celles de l’augmentation des frais de scolarité et l’adoption du nouveau code de la route avec l’obligation du port de casque par les motocyclistes. Des décisions qui ont finalement été annulées respectivement par le chef de l’Etat et le ministre de la Sécurité publique.