Rewrite this title 380 membres du FACT graciés recouvrent leur libertéin French

Une trentaine de personnes portant leur uniforme de prisonnier ont successivement reçu leur certificat de libération des différents responsables présents lors de cette cérémonie officielle.

Le ministre de la Justice, Mahamat Ahmat Alabo, a serré la main de son ancien compagnon de lutte dans l’opposition, l’ex-secrétaire exécutif national du Mouvement Africain pour la Nouvelle Indépendance et la Démocratie au Tchad (MANID-TCHAD), Oueikonga Guelmine Kemdah, qui avait été capturé dans les affrontements entre armés et FACT dans le Kanem. Il lui a recommandé de ne plus rejoindre la lutte armée. Le message semble avoir été bien reçu par l’ancien opposant au régime d’Idriss Déby Itno.

« Nous pouvons appeler tous les Tchadiens à s’engager dans la paix par leur comportement. J’appelle le gouvernement à discuter sincèrement avec l’opposition pour un retour définitif de la paix au Tchad », a répondu Oueikonga Guelmine Kemdah au ministre.

À chaque remise de certificat, il est conseillé au bénéficiaire de ne plus reprendre le chemin de la rébellion.

Mardi, plus de 400 rebelles avaient été condamnés à la prison à perpétuité, notamment pour « atteinte à la vie » de l’ancien président Idriss Déby Itno, tué au front en 2021 lors de leur offensive, avait annoncé le procureur général de N’Djamena, Mahamat El-Hadj Abba Nana.

« Permettez-moi de féliciter les 380 personnes qui ont bénéficié de cette grâce présidentielle et de leur souhaiter un bon retour dans leur famille respective. En ce mois béni de Ramadan, mois de pardon et de piété, vous irez rompre le jeûne ces 13ème jours de Ramadan en famille. Les personnes aujourd’hui graciées par le président de la République sont celles qui ont participé au combat au cours duquel le président Idriss Déby Itno a trouvé la mort. C’est un fait inédit dans l’histoire contemporaine », a déclaré Mahamat Ahmat Alhabo, officiant la cérémonie de libération des prisonniers.

Selon le ministre de la Justice, 259 condamnés pour des faits d’attroupement non autorisé, de destruction de biens, d’incendies volontaires et de trouble à l’ordre public, qui sont à Moussoro, retrouveront incessamment leur liberté.

« Le président de la république a amnistie 259 condamnés pour de faits d’attroupement non autorisé, de destruction de biens, d’incendies volontaires et de trouble à l’ordre public. Ces personnes qui sont à Moussoro, retrouveront incessamment leur liberté, leur famille et reprendront le cours normal de leur vie. Ces démarches magnanimes constituent sans nul doute un gage de rétablissement de la confiance entre les fils du Tchad dans la paix sociale », ajoute le ministre.

Ils avaient également été reconnus coupables d' »acte de terrorisme, mercenariat, et atteinte à la sécurité du territoire national ».

Au printemps 2021, le FACT, le plus puissant alors des groupes rebelles, avait lancé à partir de ses bases arrières en Libye, une offensive en direction de la capitale N’Djamena. Les rebelles du FACT ont exprimé leur joie de recouvrer leur liberté après en avoir été privés depuis plusieurs mois.

« Je suis très content de recouvrer la liberté. J’appelle mes frères à regagner la légalité pour participer au développement du pays. Nous sommes partis en rébellion pour combattre l’injustice », a déclaré un rebelle gracié, Izadine Chaltoute.

Le 20 avril, l’armée annonçait que le maréchal Déby, qui dirigeait le Tchad depuis plus de 30 ans d’une main de fer, avait été tué au front par les rebelles et nommait un de ses fils, le jeune général Mahamat Idriss Déby Itno, président de la République pour une période de transition, à la tête d’une junte militaire de 15 généraux.

Il a été reconduit à la tête de l’Etat à l’issue d’une période de transition de 18 mois, finalement repoussée de deux ans en octobre 2022, au terme d’un dialogue de « réconciliation nationale » boycotté par l’opposition et les rebelles les plus actifs.
À l’issue de ce dialogue, il avait réitéré son engagement pris dans le cadre d’un accord de paix signé à Doha le 8 août avec certains groupes rebelles de libérer des « prisonniers de guerre ».