routes délabrées à N’Djamena, un cri d’alarme pour l’infrastructure routière

Sur l’avenue 10 octobre, par exemple, du marché à Dembé jusqu’au rond-point, la route est impraticable en raison des nombreux nids-de-poule. Les usagers sont contraints de circuler sur les accotements, ce qui entraîne parfois des accidents. De plus, des nuages de poussière accueillent les conducteurs, ce qui peut avoir des conséquences néfastes sur la santé et l’usure des véhicules.

Il est difficile d’imaginer qu’on circule dans la capitale pour la première fois dans un pays. Pourtant, c’est la réalité pour de nombreux fonctionnaires du pays qui empruntent ces routes pour se rendre à leur travail. Il est même choquant de voir des voitures de luxe circuler sur des routes dans un état aussi déplorable.

En ce qui concerne l’avenue Charles de Gaulle, la plus ancienne de toutes les avenues du pays, malgré plusieurs réfections, elle donne l’impression d’un chantier abandonné, parsemée de nids-de-poule géants qui peuvent immobiliser des voitures. Les intersections avec le boulevard sont particulièrement dangereuses aux heures de pointe, pouvant causer des accidents.

Face à cette situation, Djekormon Anicet, commerçant au marché de Dembé et empruntant quotidiennement cette voie, n’a pas mâché ses mots : « C’est un pays de misère, ceux qui empruntent cette voie laissent leur sort entre les mains de Dieu. Chaque jour, il y a des querelles sur la route, la route est mauvaise et tout le monde est pressé, personne ne respecte même un simple coup de klaxon », a-t-il déclaré.

Le pire est peut-être l’avenue Gougouny Weddeye, récemment construite mais déjà en état avancé de détérioration. Des nids-de-poule sont présents partout, laissant penser à certains observateurs que la route a été construite avec des matériaux de qualité médiocre. Cela semble être le résultat d’une mauvaise planification de la maintenance routière.

Quant à l’avenue Jacques Nadingar, le bitume a cédé la place à une surface en terre battue, rendant la circulation difficile. Les nuages de sable accueillent les usagers quotidiennement. De plus, les gros véhicules continuent de créer des problèmes sur le tronçon en face de l’espace réservé pour la construction de la basilique.

Pourtant, c’est la route que les conseillers nationaux empruntent pour se rendre au Palais de la démocratie. Cette situation rend la circulation et les activités commerciales difficiles en dehors de la capitale, entravant le développement social. Il est triste de voir encore au Tchad des routes construites dans un état aussi déplorable, sans espace réservé aux piétons ni pour garer les véhicules, et sans panneaux de signalisation.

Cependant, la dégradation rapide de certaines avenues de la capitale a suscité de nombreuses réactions. Le président de la transition, Mahamat Idriss Déby, a promis de rénover certaines routes bitumées de la capitale lors de son message du Nouvel An. Malheureusement, cette promesse tarde encore à se concrétiser, laissant la population de N’Djaména dans le désarroi le plus total.

Comment pouvons-nous parler d’un pays en voie de développement lorsque le réseau routier est en ruine ? Comment pouvons-nous reconstruire un pays sans une politique efficace en matière d’infrastructures routières ? Ce sont des questions qui nécessitent des réponses urgentes. Aucun pays au monde ne peut aspirer à la prospérité sans des infrastructures de qualité. L’Égypte en est un exemple frappant : elle a sacrifié plus de 2700 tombes de monuments historiques pour développer son réseau routier, reliant ainsi la nouvelle capitale administrative. Aujourd’hui, toute une capitale souffre à cause des routes boueuses.