Santé : hépatites B et C, un fléau mondial en expansion au Tchad
Au Tchad, le taux d’infection aux hépatites B et C progresse chez la population, mais le coût du dépistage et du vaccin reste un frein pour la population. Docteur Noubaïsseï Allagabaye conseille à la population de se faire dépister au préalable et rencontrer ensuite un médecin pour leur prescrire le vaccin ou les orienter vers une consultation du spécialiste en hépato-gastro-entérologie.
Au Tchad, les chiffres, même encore parcellaires et limités, restent toujours alarmants. Le pays fait partie des zones de haute prévalence de l’hépatite, selon les données récentes de l’Organisation mondiale de la Santé, une prévalence du virus de l’hépatite B qui tourne autour de 19 % au sein de la population. Chez les femmes vues en consultation prénatale, elle est autour de 4,6 % tandis que la séroprévalence du virus de l’hépatite est autour de 2,5 %.
La principale lacune à combler a trait à la faible couverture du dépistage et du traitement pour atteindre les buts mondiaux de l’élimination de l’hépatite d’ici à 2030. Cependant, il est possible d’envisager un avenir sans hépatite grâce à des efforts concertés.
“Non, il n’y a pas de vaccins pour tous les types d’hépatite. Il y en a uniquement pour les hépatites A et B qui ont fait leur preuve pour le moment. La vaccination contre les hépatites est tout aussi importante que les autres vaccinations en raison de sa contribution à empêcher l’introduction et le développement, vers la chronicité, du virus dans l’organisme du sujet normalement vacciné“, indique Dr Noubaïsseï Allagabaye.
Selon lui, les différents types de virus pouvant causer les hépatites sont principalement six : les virus des hépatites A, B, C, D (Delta), E et G. Cependant, ce sont les virus B et C (exceptionnellement le E) qui peuvent être responsables d’hépatite chronique à l’origine de grave morbi-mortalité liée à cette affection.
“Il existe plusieurs types d’hépatites : toxique, médicamenteuse, alcoolique, auto-immune et infectieuse, essentiellement virales. Je pense que c’est à ce dernier type que vous faites allusion, comme d’ailleurs le fait la population. Alors avant tout, il faut dire que l’hépatite virale est l’inflammation du foie secondaire aux virus dits hépatotropes“, dit-il.
“Les conseils que j’ai à l’endroit des patients ou de la population, c’est de ne pas négliger la vaccination, car prévenir vaut mieux que guérir, dit-on“, lance le médecin. Les enfants doivent suivre normalement les protocoles de vaccination du Programme élargi de Vaccination qui contient déjà le vaccin de l’hépatite B et est gratuit. Pour les adultes, il faut se faire dépister au préalable et rencontrer un médecin qui peut leur prescrire le vaccin ou les orienter vers une consultation du spécialiste en hépato-gastro-entérologie selon que le test est négatif ou positif, conclut Dr Noubaïsseï Allagabaye.