Santé : la lenteur dans la prise en charge des patients, un véritable problème dans les hôpitaux publics
Au Tchad, l’accès aux soins est encore un véritable défi. À N’Djamena, la capitale tchadienne, les patients doivent attendre longtemps avant d’être pris en charge.
L’hôpital polyclinique situé dans le 3ᵉ arrondissement de N’Djamena est animé ce matin, les patients assis sur les bancs et d’autres debout attendent impatiemment d’être pris en charge par le personnel soignant.
“Je suis ici depuis 6 heures, mais l’infirmière de garde m’a fait part du fait que ses supérieurs sont en réunion et qu’il faut d’abord attendre 8h30min pour effectuer le prélèvement. Et pourtant, je souffre“, lance Hélène, une patiente.
De l’autre côté du pavillon des urgences de l’hôpital central, une dame à terme attend d’être prise en charge. “Les agents dans nos hôpitaux sont vraiment nonchalants dans la prise en charge des patients. Il faut toujours attendre deux à trois heures. Ceux qui ont des moyens vont directement dans des cliniques. Nous, d’autres continuons d’attendre, car nous n’avons pas le choix“, se plaint cette dame.
Même pour de simples examens, l’attente des résultats varie entre 4 à 5 heures. Pourtant, dans des cliniques privées, il faut juste attendre cinq minutes pour entrer en possession du résultat. “Nous exhortons les plus hautes autorités de venir eux-mêmes faire le constat pour que les choses changent. Dans d’autres pays, il y a toujours des numéros verts dans les hôpitaux pour des suggestions. Mais ici rien“, relève Moustapha Hassan.
En raison des comportements peu orthodoxes du personnel soignant, Gilbert, habitant le quartier Kamnda a perdu son cadet. Il témoigne : “Après un accident de circulation, nous nous sommes rendus tard la nuit avec mon petit frère à l’hôpital, il saignait beaucoup. En attendant le chirurgien pour l’opération, il a rendu l’âme. Il y a des hôpitaux qui n’ont même pas d’ambulance ici à N’Djamena”, explique-t-il.
Selon Dr Kanabet Benoît, la situation socio-économique des patients est l’une des causes de longue file d’attente dans des hôpitaux. “L’hôpital public est accessible à tout le monde et les patients préfèrent attendre. Dans les cliniques privées, il faut débourser beaucoup d’argent pour être pris en charge. Nous recevons de nombre pléthorique de patients qu’il faut prendre en charge. Sinon les cas d’urgence sont automatiquement pris en charge sans attente”, fait-il savoir.