Science : une possibilité de prolonger la durée de vie
Un apport de taurine ralentit le vieillissement de certains animaux, selon une étude des scientifiques publié ce 9 juin.
Des chercheurs ont amélioré la durée de vie de souris et la santé de singes grâce à une supplémentation de la taurine, cet acide aminé connu comme ingrédient de certaines boissons énergisantes. Des essais cliniques devront encore démontrer son efficacité chez l’Homme.
La taurine (un acide aminé présent à plusieurs niveaux de l’organisme dont le cerveau, les muscles ou encore la rétine) pourrait-elle être la promesse de vivre plus longtemps et en meilleure santé ? C’est la piste explorée par une étude coordonnée par le biologiste indien spécialisé en physiologie moléculaire Vijay Kumar Yadav (université de Colombia, Etats-Unis), publiée le 9 juin dans la revue Science. Connue comme faisant partie de la liste des ingrédients de boissons énergisantes, la taurine est un acide aminé.
En testant ses effets sur divers animaux, les cinquante-six scientifiques signataires de l’étude ont observé qu’une supplémentation en taurine améliorait la santé tout en prolongeant la durée de vie, notamment chez la souris et le ver.
« Les souris d’âge moyen supplémentées en taurine avaient une durée de vie de 10 % à 12 % plus élevée que celles qui avaient reçu de l’eau. Mais on ne veut pas vivre plus longtemps avec une tonne de maladies », indique Vijay Kumar Yadav au Monde.
« On sait pas très bien comment ça marche ». En reproduisant l’expérience, toujours sur des souris, les chercheurs se penchent alors sur des marqueurs de bonne santé. Tous ceux qu’ils ont observé − les os, les muscles, le cerveau, le pancréas, l’intestin et le système immunitaire − indiquaient un meilleur état de santé chez les souris supplémentées en taurine. Au contraire, la prise de poids associée à l’âge était réduite.
Pour ce modèle d’expérience, les souris recevaient une dose de 0,5 gramme ou 1 gramme de taurine par kg de poids corporel et par jour pendant la seconde moitié de leur vie. « Chez l’humain, cela équivaudrait à 3 et 6 grammes de taurine par jour pour un humain de 80 kg », affirme Vijay Yadav, car les proportions ne sont pas transposables de la souris à l’homme.