Société : le Centre d’écoute et de réinsertion des victimes des VBG, une solution pour la prévention
Au Tchad, les violences basées sur le genre (VBG) ne cessent de se multiplier. Chaque année, des organisations de la société civile, des associations féministes s’engagent dans cette lutte. C’est dans ce sens que, le Centre d’écoute et de réinsertion des victimes des VBG est créé. Il est une structure qui fait partie des dispositifs organisationnels de la Maison nationale de la Femme qui prend en charge les victimes des violences basées sur le genre, les femmes tout comme les hommes.
C’est un centre de référence nationale qui existe depuis la création de la Maison nationale de la Femme en mars 2015. Elle est composée d’une équipe pluridisciplinaire qui regroupe les psychologues, sociologues, les sages-femmes et les juristes.
Pour mener à bien ses actions, le centre a mis sur pied plusieurs stratégies. «Nous mettons en place plusieurs sources de stratégies de proximité, qui consistent à faire des sensibilisations de porte à porte, les causeries-débats, les séances de causerie au sein des établissements. Nous avons préféré également associer les dignitaires traditionnels, les religieux, les médecins, les juristes. Il y a des cérémonies de plaidoyer qui se font mensuellement avec les différents techniciens du centre d’écoute», a indiqué Nangtoingué Ronel, Directeur d’appui psychosocial aux victimes des violences basées sur le genre (VBG).
Mango Koh Mbogo, une victime des VBG habitant le quartier Ndjari, est l’une des femmes qui ont bénéficié des services dudit centre. Aujourd’hui elle se dit épanouie et pleine de vie. « J’ai été violentée physiquement par mon mari. Étant une femme musulmane, selon la coutume, une femme au foyer doit toujours prendre son mal en patience et c’est ce qui m’a ruiné. On dit quand un fardeau devient insupportable il faut le déposer. C’est ainsi que je suis allé au centre pour expliquer mon problème. Dieu merci, aujourd’hui j’ai le moral. »
Par semaine, le centre enregistre plus de 5 à 6 cas de victime de violence, soit 20 à 25 cas le mois. Différentes gammes de service sont offertes pour accompagner les victimes notamment la phase d’écoute, l’ouverture de dossier, l’étude de cas avec les actions qui doivent les accompagner et la réinsertion socioéconomique. « Les victimes des violences basées sur le genre sont des personnes en majorité vulnérables qui sont exposées à une sorte de vie très précaire. Donc à l’issue de tout ce qui est actions de prise en charge se trouve maintenant la réinsertion socioéconomique qui va permettre d’acquérir une certaine autonomisation financière», a souligné le Directeur d’appui psychosocial aux victimes des VBG.
Pour plus de visibilité, le centre dispose également d’un numéro vert, le 1730 disponible 24H/24 qui fonctionne avec tous les dispositifs d’informations qui consiste à la dénonciation et à l’enregistrement des cas.