Abena : Le couloir Panama, entre ambiance nocturne et fief d’insécurité

Un couloir où l’obscurité règne

À N’Djamena, le couloir Panama, situé dans le quartier d’Abena, se distingue par son animation frénétique. Bien que bordé de bars, cabarets et boutiques, l’absence d’éclairage y masque une réalité inquiétante. Ce passage dépourvu d’électricité devient, à la nuit tombée, le théâtre d’activités criminelles grandissantes. L’augmentation récente des agressions met en lumière un problème persistant qui inquiète de plus en plus les habitants. Selon un récent rapport, les vols et agressions ont doublé au cours des six derniers mois, obligeant les citoyens et les autorités locales à réagir.

Un raccourci prisé mais risqué

La double face du couloir

Le chemin Panama, bien qu’alternatif et prisé par les résidents pour se rendre dans les buvettes ou rentrer chez eux, est devenu synonyme de danger. En soirée, il attire une foule de piétons venus chercher un raccourci. Cependant, cette fréquentation en fait une cible parfaite pour les malfaiteurs. Les événements tragiques survenus dans ce lieu, comme l’agression et l’assassinat de Mme Mendjipie Célestine en 2021, ont choqué la population. Depuis, plusieurs vols de motos et autres incidents criminels ont été enregistrés, soulignant une situation qui empire.

Le cri d’alarme des habitants

Les témoignages de résidents révèlent une détresse croissante. « L’insécurité est notre préoccupation majeure », déclare Djaoudouc Tao Ndackdaye, chef du carré n°8 d’Abena. En dépit des cris d’alerte, les criminels continuent d’opérer en toute impunité. Cette absence d’intervention des passants et des forces de l’ordre alimente un sentiment de peur et d’impuissance parmi la population. L’installation de l’éclairage public et le renforcement de la présence policière sont demandés de toute urgence pour restaurer un semblant de quiétude.

Un problème persistant : Incidents récurrents et solutions espérées

Les défis de la sécurité à Abena

La mésaventure de Mme Célestine n’est pas isolée. Ces dernières semaines, trois motos ont été volées, et les vols de sacs à main et téléphones portables sont devenus monnaie courante. Les riverains plaident pour une intervention accrue des forces de l’ordre afin de sécuriser davantage la zone. La mise en place de sous-postes policiers est vue comme une solution potentielle pour décourager les criminels et offrir un sentiment de sécurité renouvelé.

La voix des leaders communautaires

Les leaders communautaires appellent également à une action immédiate. Ils exhortent les autorités à agir de manière proactive. « Nous constatons des cas d’avortements et d’enfants abandonnés. Cela montre l’ampleur des problèmes sociaux qui se développent ici », souligne l’un des habitants. Une telle situation n’est pas seulement une question de sécurité physique, mais aussi une préoccupation sociale qui nécessite des solutions intégrées et durables.

Conclusion : Vers un avenir plus sûr

En conclusion, le couloir Panama d’Abena représente un microcosme des défis auxquels N’Djamena est confrontée en matière de sécurité publique. Pour inverser cette tendance inquiétante, une concertation entre autorités locales et résidents s’impose. À court terme, un renforcement de la présence policière pourrait dissuader les actes criminels, mais des stratégies à long terme, intégrant des solutions sociales et éducatives, seront essentielles pour transformer la dynamique de ce quartier. Les prochaines étapes incluront des discussions communautaires et l’élaboration de plans d’action, avec l’espoir renouvelé que le couloir ne soit plus une zone de peur, mais un espace de vie partagé en toute sécurité.