Société : le risque d’inondations est faible cette année
Le forum de la prévision saisonnière ayant regroupé fin avril 2023, à Niamey au Niger, des experts de 17 pays de la région sahélienne, dont le Tchad, prévoit une année humide à excédentaire dans la sous-région.
D’après le directeur des Applications Météorologiques et Climatologiques de l’Agence Nationale de la Météorologie (ANAM), Singambaye Djékounda, l’année sera humide à excédentaire dans la partie ouest de l’Afrique de l’Ouest jusqu’au Tchad, l’année sera moyenne à excédentaire, dit-il.
Pour les N’Djaménois, qui ont encore à l’esprit les inondations de l’année 2022, ce n’est pas évident cette année. Le Centre Régional AGRHYMET du comité permanent Inter-Etats de Lutte contre la Sécheresse dans le Sahel (CILSS), initiateur du forum de prévision saisonnière de Niamey, prévoit donc un démarrage précoce de la saison des pluies dans la bande sahélienne, y compris le Tchad.
« Au Tchad, le démarrage de saison des pluies sera précoce cette année. Mais il va y avoir des ruptures de pluies de deux à trois semaines, voir d’un mois, dans certaines localités. L’année sera moyenne à excédentaire dans toute la zone agricole du Tchad », informe M. Singambaye Djékounda.
Les experts ont observé que de janvier à nos jours, c’est une situation neutre à El Nino (réchauffement d’un immense réservoir d’eau superficielle qui s’étend du Pacifique central jusqu’aux côtes du Pérou et de l’Équateur) qui prévaut.
C’est à partir de juin à octobre qu’El Niño va s’installer. « ce sera une phase de réchauffement modéré de la surface de l’océan Pacifique. Quand c’est El Nino qui s’installe, normalement, on doit s’attendre à la sécheresse dans la sous-région. Mais comme la situation est moyenne, on s’attend à des pluies moyennes à excédentaire cette année », observe M. Singambaye Djékounda , par ailleurs, agro-météorologue, hydrologue et spécialiste en changement climatique.
Toutefois, la situation ne sera pas homogène sur tout le pays. Certaines parties du pays seront très humides et d’autres connaîtront des déficits. Il est prévu un déficit dans les deux Logone, alerte l’agro-météorologue. Par contre , l’année sera humide autour de N’Djamena. A ces jours, le Front international (FIT) est vers les 12e et 14e parallèles nord, vers l’axe Bol. Dans la partie sud du pays, la campagne agricole est en train de démarrer en ce mois de mai. Certains producteurs du Moyen-Chari préparent les champs et commencent à semer. « Pour qu’il y ait démarrage de la campagne agricole, il faut qu’on enregistre au moins trois pluies successives, d’au moins 20 millimètres. Et il ne faut pas qu’il y ait une rupture de 20 jours » , conseille Singambaye Djékounda .
Aux environs de N’Djamena, les producteurs doivent commencer à semer à partir de la première décade du mois de juillet. Par ailleurs, s’agissant de la chaleur très ressentie ces dernières semaines, le prévisionniste observe que c’est la période de l’année où la terre est plus proche du soleil. « Avec la forte évaporation dans l’air , l’humidité transmet la chaleur emmagasinée. C’est pourquoi, il fait excessivement chaud la nuit comme le jour », observe-t-il.
Source : Le Progrès