SOS Éléphants appelle à une action ferme de l’Etat

L’organisation SOS Éléphants du Tchad a déploré la reprise du braconnage des éléphants dans le pays et a appelé le chef de l’État Tchadien, Mahamat Idriss Deby, à prendre des mesures fermes pour empêcher que les éléphants ne disparaissent du Tchad. La semaine dernière, plusieurs éléphants ont été abattus par des braconniers dans la zone de Beinamar, dans le département de la Dodjé, dans le Logone Occidental. Leurs défenses ont été arrachées et leurs têtes coupées, ce qui indique clairement une activité de braconnage.

Les enquêtes menées sur le terrain suggèrent que ce sont des cavaliers armés qui sont responsables de ces crimes odieux. C’est une situation inquiétante pour SOS Éléphants, qui travaille à la protection des éléphants du Tchad depuis près de 15 ans sur l’ensemble du territoire Tchadien. La reprise du braconnage menace gravement la faune sauvage du Tchad.

Le braconnage avait diminué depuis environ 10 ans, lorsque le feu Maréchal du Tchad avait pris des mesures très strictes pour protéger les derniers éléphants du Tchad à partir de 2008. Ces mesures ont été prises après que des cavaliers armés venus du Soudan ont massacré plus de 90 % des éléphants du parc national de Zakouma en quelques mois seulement.

Cependant, la situation s’est aggravée ces dernières années et les éléphants sont en voie de disparition au Tchad. Il reste moins de 1500 éléphants aujourd’hui, alors qu’il y a 30 ans, ils étaient plusieurs dizaines de milliers. Le Tchad est historiquement un pays qui a toujours abrité des éléphants, qui sont un patrimoine historique pour le pays.

Les éléphants résident dans des zones protégées, mais aussi à l’extérieur de ces zones où ils sont très vulnérables au braconnage. Certaines populations d’éléphants sont même négligées par l’État Tchadien car elles ne sont pas dans des zones protégées, comme les éléphants du fleuve Chari. Ces troupeaux n’ont pas de sécurité adaptée et leurs habitats sont progressivement détruits, ce qui accroît les conflits hommes/éléphants et exacerbe les tensions communautaires sans solution en vue pour sauvegarder ces troupeaux de la perte de leur habitat.

Il est donc du devoir de l’État de tout mettre en œuvre pour que le braconnage cesse et pour protéger les éléphants du Tchad. SOS Éléphants en appelle au Chef de l’État et aux autorités compétentes pour faire preuve de la plus grande fermeté vis-à-vis du braconnage. Les éléphants du Tchad ont été sauvés in extremis ces dernières années, mais ils sont toujours menacés. Ils ne doivent pas disparaître du Tchad.