Takilal Ndolassem dénonce les chiffres du chef de l’État : un débat crucial sur la transparence économique
Le Président Mahamat Idriss Déby met en garde contre une masse salariale préoccupante au Tchad
Le chef de l’État tchadien, Mahamat Idriss Déby, a exprimé son inquiétude concernant la masse salariale du pays, qualifiée d’"insoutenable" dans le cadre du post-Plan national de développement (PND).
Lors d’une intervention publique récente, le Président Déby a souligné que le Tchad se confronte à une pression salariale particulièrement élevée qui dépasse ses capacités financières et les normes observées dans d’autres pays de la région. En effet, il a révélé que la masse salariale s’élève à 700 milliards FCFA, représentant près de 60 % du budget national, tandis que la norme dans des États voisins se situe autour de 35 %. Cette disproportion nécessite une réflexion approfondie sur l’équité budgétaire et la soutenabilité des dépenses publiques.
Le Président a également évoqué le paradoxe entre la situation salariale et les demandes syndicales. En effet, les syndicats réclament une augmentation des salaires ainsi que des statuts particuliers pour divers secteurs, alors que 200 000 fonctionnaires, représentant environ 1 % de la population tchadienne, absorbent une part considérable des ressources budgétaires. “Cela est-il juste ?” a-t-il questionné, insistant sur la nécessité de trouver des solutions adaptées à cette problématique.
Des chiffres contestés par un député
Peu de temps après les déclarations du Président, le député Takilal Ndolassem a contesté les chiffres avancés par le chef de l’État. Selon lui, les données officielles seraient erronées et pourraient générer des craintes infondées au sein de la population. Il a déclaré : "La population tchadienne a un peu peur en ce moment. D’après les faux chiffres que le chef de l’État a reçus, on dit qu’il y aura des ‘16 mesures’ bientôt." Le député, en se basant sur ses propres sources, notamment le FMI et la Banque mondiale, a affirmé que la proportion de la masse salariale absorbée par les fonctionnaires atteint plutôt 29 %.
Cet échange souligne non seulement des divergences importantes sur les chiffres relatifs à la fonction publique, mais également une nécessité de rigueur dans la présentation des données budgétaires. Le député appelle à une communication plus transparente et vérifiée afin d’éviter la désinformation parmi les Tchadiens.
Une mise en perspective nécessaire
La question de la masse salariale est d’une importance cruciale pour le Tchad, tant d’un point de vue économique que social. La répartition des dépenses publiques entre le secteur public et d’autres domaines reste un enjeu central dans le débat budgétaire. Dans un contexte où la population exprime de plus en plus de préoccupations face aux difficultés économiques et sociales, la gestion de la masse salariale pourrait jouer un rôle déterminant dans la stabilité sociale du pays.
Les problèmes budgétaires en Tchad ne sont pas nouveaux. Par le passé, le pays a dû faire face à des défis financiers majeurs, accentués par des fluctuations des prix des matières premières, principalement le pétrole, qui constituent une part essentielle de ses revenus. Cela a souvent conduit à des tensions entre le gouvernement et des organisations syndicales qui militent pour de meilleures conditions de travail.
En conclusion, la problématique de la masse salariale au Tchad soulève de nombreuses interrogations sur l’équité budgétaire et la nécessité d’établir des priorités claires pour le développement futur. Les échanges récents entre le Président Déby et le député Ndolassem témoignent des tensions et des enjeux qui entourent cette question essentielle, en ajoutant une dynamique de débat sur la gestion des ressources publiques dans un contexte économique difficile.