Tchad : Crise des Diplômés de l’ENA Formés à l’Étranger – Pourquoi la Fonction Publique les Exclut et Ce Que Cela Implique Aujourd’hui

Tchad : L’appel désespéré des diplômés de l’étranger face à leur exclusion persistante de la Fonction publique

Les diplômés tchadiens formés dans des institutions prestigieuses à l’étranger lancent un cri d’alarme. Leur mise à l’écart systématique de la Fonction publique menace l’avenir d’une génération pleine de potentiel.

Le 2 mai 2025 restera marqué par la détermination du Collectif des Diplômés Tchadiens des Écoles Nationales d’Administration et de Magistrature de l’Étranger (CODITENAME). Lors d’une conférence de presse organisée à N’Djamena, ces professionnels ont exprimé leur frustration face à une exclusion qui perdure, malgré des années d’efforts pour intégrer la Fonction publique. Cette situation souligne un problème plus vaste : celui de la reconnaissance des compétences acquises hors du pays.

L’urgence d’une intégration équitable des diplômés

Les diplômés du CODITENAME sont confrontés à un paradoxe. Bien qu’ils possèdent des qualifications provenant de institutions renommées, ils rencontrent des obstacles insurmontables pour accéder à des postes au sein de l’administration tchadienne. En 2024, une étude a révélé que seulement 25% de ces diplômés parviennent à intégrer le secteur public, une statistique alarmante pour un pays en quête de développement.

Un problème enraciné dans la bureaucratie

Selon les responsables du CODITENAME, le ministère de la Fonction publique serait à l’origine de cette mise à l’écart systématique. "Nous avons frappé à toutes les portes, mais en vain", déclare Adam Mahamat, porte-parole du collectif. Le manque de transparence et les pratiques bureaucratiques opaques perpétuent cette situation, obligeant de nombreux diplômés à accepter des postes bien en deçà de leurs qualifications ou à envisager l’exil.

Impact régional de l’exclusion des diplômés

La non-intégration des diplômés formés à l’étranger a des répercussions au-delà des carrières individuelles. Le Tchad, comme beaucoup de pays africains, bénéficie de l’expertise de sa diaspora pour stimuler l’innovation et le progrès économique. En écartant ces diplômés, le pays se prive d’une ressource précieuse qui pourrait revitaliser diverses administrations locales et nationales.

Le rôle des compétences étrangères dans le développement national

Les compétences acquises à l’étranger sont essentielles pour aborder les défis modernes, tels que la gestion efficiente des ressources, la transparence administrative et la gouvernance numérique. L’absence de ces experts dans la Fonction publique pourrait ralentir les réformes cruciales en cours et freiner la croissance économique.

Vers une solution durable : le dialogue avec les autorités

Face à l’urgence, des acteurs clés appellent à un dialogue constructif entre le ministère de la Fonction publique et les diplômés. "Il est temps de repenser les politiques d’embauche pour intégrer ceux qui ont tant à offrir", insiste Dr. Fatimé Douga, experte en politiques publiques.

Initiatives prometteuses pour l’avenir

Pour remédier à cette situation, plusieurs recommandations sont sur la table : création d’un comité de suivi pour l’intégration des diplômés, adoption de critères d’évaluation transparents, et mise en place de programmes de mentorat. Ces actions pourraient garantir une intégration plus juste et équitable, renforçant ainsi les capacités administratives du pays.

Conclusion : les perspectives à venir

Bien que les défis soient nombreux, la mobilisation des diplômés tchadiens de l’étranger pourrait conduire à des réformes profondes. L’avenir repose sur la capacité des autorités à reconnaître l’importance de ces talents et à faciliter leur intégration dans la Fonction publique. En adoptant des politiques inclusives, le Tchad pourrait tirer parti de ces compétences pour assurer un développement durable et harmonieux.

Les prochains mois seront décisifs pour évaluer les progrès et déterminer si la voix des diplômés sera enfin entendue par ceux qui détiennent le pouvoir de changer les choses.