TCHAD -NIGER : le Tchad sollicité pour le soutien du candidat du Niger à l’OMS AFRIQUE

Analyser la Politique Étrangère du Tchad : Le Cas du Soutien à la Candidature Nigérienne au Poste de Directeur Régional de l’OMS

Introduction

« La santé est la plus grande richesse. » Cette citation d’un sage anonyme résonne particulièrement dans le contexte actuel des défis sanitaires auxquels le continent africain est confronté. En ce début du 21ème siècle, l’Afrique subit de plein fouet les effets de crises sanitaires récurrentes, exacerbés par des systèmes de santé souvent fragilisés par des décennies de conflits et de négligence. Dans ce cadre, le Tchad, une nation de l’Afrique centrale, s’affiche comme un acteur clé sur la scène politique régionale, suggérant un tournant potentiellement déterminant dans ses relations diplomatiques.

Le cas de la rencontre au Palais Toumaï entre le Président Mahamat Idriss Déby Itno et la délégation nigérienne menée par le Colonel Major Garba Hakimi illustre les récents efforts du Tchad pour renforcer ses alliances en matière de santé publique. Plus récemment, le Niger a sollicité le soutien du Tchad pour sa candidature à la direction régionale de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), portée par Dr Boureima Hama Sambo. Ce démonstration d’entraide régionale suscite des réflexions sur la direction que prend la politique étrangère du Tchad sous la direction de Déby Itno.

Analyse

Actions du Gouvernement

Le Tchad s’inscrit dans une dynamique de solidarité régionale en ouvrant la porte à des alliances stratégiques avec ses voisins. La réception de la délégation nigérienne témoigne de l’engagement du Président Déby Itno non seulement à soutenir le Niger, mais à promouvoir une coopération africaine plus forte. Ceci est particulièrement pertinent dans le domaine de la santé, qui est un enjeu majeur pour les États africains.

En effet, la politique étrangère du Tchad, sous la direction de Déby Itno, s’est réorientée ces dernières années vers une plus grande coopération économique et sociale avec les pays voisins. Les enjeux sont multiples : d’une part, le soutien à un candidat régional à un poste clé à l’OMS montre une volonté de faire entendre la voix des nations africaines sur des plateformes internationales. D’autre part, cela permet également de renforcer les relations bilatérales avec des États comme le Niger, qui partagent des défis similaires.

Cette démarche n’est pas sans conséquences. Sur le plan économique, le soutien au Niger peut ouvrir d’autres perspectives commerciales à travers des initiatives sanitaires communes et le partage des ressources. Socialement, cela peut renforcer la cohésion régionale en promouvant l’échange d’expertises et le soutien mutuel face aux épidémies. Politiquement, la position de Déby Itno s’affirme comme un leader prêt à assumer ses responsabilités sur le continent africain.

Perspectives

Malgré ces considérations positives, l’horizon se teint également d’incertitudes. Les défis internes que rencontre le Tchad, tels que l’insécurité, la mauvaise gestion des ressources et les tensions politiques, pourraient nuire à l’impact positif de telles alliances.

Les pays amis du Tchad pourraient percevoir cet engagement comme un signe d’affaiblissement interne, ce qui pourrait nuire à l’image de leadership que le Tchad tente de projeter. De plus, beaucoup se demandent si le renforcement des liens régionaux pourra réellement se concrétiser par des actes tangibles sur le terrain, ou s’il s’agit simplement d’un exercice diplomatique dépourvu de suivi.

Impact

Conséquences sur les Tchadiens

Pour les citoyens tchadiens, l’impact direct de cette politique de soutien est palpable, surtout dans un secteur de la santé souvent sous-évalué. La possibilité d’accéder à des ressources et à des expertises partagées pourrait potentiellement améliorer la situation sanitaire du pays.

Des études récentes ont montré que l’accès à une meilleure santé, notamment en renforçant les structures sanitaires locales et en collaborant avec des entités fédérales comme l’OMS, pourrait réduire le fardeau des maladies contagieuses et améliorer la qualité de vie des Tchadiens. En apportant une assistance dans la mise en œuvre des politiques de santé publique, le Tchad pourrait également suggérer un modèle de coopération régionale efficace.

De plus, des témoignages de professionnels de la santé au Tchad font état d’un besoin urgent de renforcement des capacités locales. Si le soutien à la candidature nigérienne se traduira par une plus grande coopération, cela pourrait favoriser une dynamique de formation et d’échange bénéfique pour le personnel médical tchadien.

Critique

Points faibles et Défis

Néanmoins, plusieurs critiques doivent être adressées à cette politique étrangère. Tout d’abord, la question récurrente de la transparence et de la bonne gestion des ressources affleure dans les esprits. Les inquiétudes sur l’utilisation des fonds et l’efficacité des programmes de santé sont légitimes. Peut-on vraiment agir sur la plateforme internationale sans s’assurer d’un changement significatif au niveau local ? Des exemples passés de promesses non tenues par les dirigeants politiques tchadiens laissent planer le doute, notamment dans la mise en œuvre de politiques promises lors de forums internationaux.

De plus, les tensions politiques internes, exacerbées par des conflits armés et des tensions ethniques, pourraient créer des obstacles à une coopération fructueuse. Les dirigeants du Tchad peuvent-ils se permettre de placer leurs priorités à l’international au-dessus des besoins pressants de leur propre population ? Les ressources doivent d’abord bénéficier au développement local avant d’être projetées vers des enjeux internationaux.

Enfin, la question se pose : quelles alternatives existent pour bâtir une politique étrangère plus équilibrée, qui ne néglige pas les réalités internes du pays ?

Propositions

Solutions Constructives

Une voie d’action constructive pourrait être de diversifier les partenariats internationaux en engageant non seulement des discussions avec des pays voisins, mais aussi en impliquant des organisations non gouvernementales et des fondations qui travaillent dans le domaine de la santé. Cela pourrait garantir une approche plus inclusive qui répond mieux aux besoins spécifiques de la population tchadienne.

De plus, renforcer la synergie entre les divers ministères du gouvernement tchadien pour maximiser l’impact des actions engagées à l’international pourrait se révéler judicieux. Par exemple, une approche qui allie la santé à l’éducation ou à l’économie pourrait permettre de créer des programmes d’impact plus large et plus durable.

Enfin, s’appuyer sur des modèles de succès d’autres pays africains qui ont développé des politiques de santé publique robustes pourrait inspirer une transformation positive au Tchad. Le Rwanda par exemple, avec ses initiatives de santé publique commune, a su évoluer de manière significative malgré des défis initiaux.

Conclusion

La politique étrangère élaborée par le Président Mahamat Idriss Déby Itno, à travers l’exemplarité de soutien à la candidature nigérienne pour un poste clé à l’OMS, démontre une volonté d’engagement sur la scène internationale. Cependant, cette dynamique doit s’accompagner d’un soutien accru aux besoins locaux pour être réellement bénéfique au Tchad.

Il y a un besoin pressant d’un regard critique sur cette politique pour s’assurer qu’elle serve non seulement les intérêts diplomatiques du pays, mais améliore également la qualité de vie des Tchadiens. Comme le dit si bien un adage : « Un bateau bien dirigé n’oublie pas de jeter l’ancre. » Il est temps pour le Tchad d’ancrer sa politique étrangère dans des fondations solides, qui favorisent tant le développement international que local.