Tchad : « Un modèle de gouvernance à créer », estime Badono Daigou, leader écologiste

En un an de présidence, Mahamat Idriss Déby Itno se voit critiqué par Badono Daigou, président de l’Union des écologistes tchadiens. Au cœur de cette critique : une gestion jugée autocratique et orientée vers le maintien du pouvoir, plutôt que vers le bien-être du peuple tchadien.

Un bilan d’une année de gouvernance sous critique

Le 23 mai marque un an depuis que Mahamat Idriss Déby Itno a été élu président de la République. Sa gouvernance, qualifiée de cauchemardesque par certains acteurs, suscite des inquiétudes parmi les citoyens et les analystes politiques.

Un climat d’insécurité persistant

La première année de mandat de Déby Itno est décrite comme marquée par une insécurité endémique. Les actes de violence et de banditisme demeurent un défi majeur, accroissant l’angoisse des Tchadiens. Cette situation est aggravée par une gestion des ressources et des fonds publics entachée de corruption et de détournements.

Des promesses non tenues

Les promesses électorales de Déby Itno sont critiquées pour être restées lettre morte. Malgré les intentions affichées de redresser le pays, aucun des « douze chantiers » annoncés n’a réellement été lancé, souligne Daigou. Cette inaction reflète une politique davantage focalisée sur la consolidation du pouvoir plutôt que sur le progrès national.

Un système politique monopolisé

Assemblée nationale et Sénat : institutions sous contrôle

L’Assemblée nationale actuelle ne regroupe aucun député élu, mais des individus triés sur le volet par le président, ce qui soulève des doutes sur l’indépendance législative. Quant au Sénat, sa composition doublement désignée ne permet pas une représentation équitable du peuple tchadien.

Gouvernance clanique et partisane

Le système politique est perçu comme orienté vers les intérêts d’un groupe restreint. Les nominations au sein du gouvernement et de l’armée suivent souvent des lignes claniques et confessionnelles, renforçant la perception d’un État peu inclusif.

Leadership continental auto-proclamé

Un souverainisme de façade

Sur la scène africaine, Déby Itno se présente comme un panafricain et souverainiste. Pourtant, cette image est contestée par Daigou, qui estime que le président dépend fortement de soutiens extérieurs tant sur le plan médical qu’économique.

Une gouvernance en manque de légitimité

L’organisation d’élections jugées truquées compromet la légitimité des institutions actuelles. Toutes sont marquées par des résultats qui n’ont pas reçu l’approbation populaire, rendant difficile l’instauration d’une véritable gouvernance représentative.

Vers une transformation démocratique du Tchad

La nécessité d’une démocratie intégrale

Pour redresser le pays, l’évolution vers une démocratie intégrale est indispensable. Daigou préconise un dialogue national inclusif, permettant à tous les segments de la société de participer à la refonte institutionnelle du pays.

Un appel à une gouvernance inclusive

Afin de construire un Tchad équitable, une Constitution au service de tous et une armée véritablement nationale sont essentielles. La lutte contre la corruption et l’impunité doit devenir une priorité pour assurer une justice sociale et une cohésion nationale.

Un nouveau souffle pour le Tchad

Pour espérer un avenir meilleur, il est crucial de renforcer la transparence électorale et de garantir que les élections soient justes et crédibles. Seule une gestion participative impliquant toutes les couches de la société tchadienne permettra de replacer le pays sur la voie de la prospérité.

Perspectives et ouverture

En conclusion, la première année de Mahamat Idriss Déby Itno à la tête du Tchad reste controversée. La transformation vers un modèle de gouvernance plus équitable et démocratique pourrait changer la donne. Les mois à venir seront décisifs pour évaluer les réformes qui seront initiées et leur impact sur le quotidien des Tchadiens. Les enjeux sont grands, et un engagement inclusif est plus que jamais nécessaire pour construire un avenir prometteur.