Tchad : Un système éducatif qui bat de l’aile
La bourse universitaire est rarement un allié sur les orientations professionnelles, elle accentue plutôt le phénomène de choix de circonstance. Animés par le désir d’indépendance, la découverte de l’étranger, le bachelier peut être incité à accepter une bourse qui est parfois diamétralement opposé à sa vocation. Les conséquences directes de ces incohérences sont : une augmentation du taux d’échec universitaire, un abandon de formation, un changement de spécialité en cours de parcours. En outre, un cycle universitaire qui devait durer deux, trois ou cinq ans d’étude dans un cas idéal se trouve en fin de course multiplié par un facteur deux ou trois. Sachant que l’aide forfaitaire est de 75 Euros soit 50,000 XFA et que chaque année les pays partenaires avec le Tchad octroient une dizaine de bourse. On notera ici une perte de temps et d’énergie pour l’étudiant et une perte financière pour le Tchad. Le solde est aussi négatif sur le plan national. L’élève, livré à lui-même, ne peut compter que sur les conseils de ses proches.
Le choix logique d’orientation ne devrait pas être dissocié de l’environnement, des opportunités de travail, des centres d’intérêts et des facultés cognitives de l’élève. Les spécialités les plus sollicitées sont les sciences sociales en général. Les longues études ne sont pas une priorité ; pour la plupart ils sont pressés de finir leurs études et d’intégrer le monde du travail. Ils préfèrent les cycles courts diplômant car il est plus facile d’être embauché.
Les étudiants, durant leur formation sont pris en charge soit par l’Etat soit par leur famille. La question que l’on peut se poser est combien d’étudiants sont financés par l’Etat ? Il est difficile de chiffrer ce nombre ; il arrive souvent que la liste des boursiers ne soit pas mise à jour. On ne sait pas qui est en train de réellement faire ses études ? Quelle spécialité fait-il réellement ? Voilà autant de questions qui resteront sans réponse. L’élément flagrant de cette ignorance est le versement de l’aide forfaitaire à des étudiants diplômés et qui sont rentrés au pays. Le manque de système de suivi des étudiants pousse ces derniers à ne présenter aucun document qui justifie qu’ils sont régulièrement inscrits à l’université. La bourse d’étude se résume à une inscription à l’université. Pour les plus chanceux d’entre eux, ils perçoivent occasionnellement une aide forfaitaire de 50.000 XFA / an.