Tchad : Un tournant décisif pour la paix et la gestion durable des ressources naturelles — Les enjeux clés à connaître

Un tournant décisif pour la paix et la gestion durable des ressources naturelles au Tchad

Dans un contexte où la tension sociale et environnementale est à son paroxysme au Tchad, la relance du Code pastoral s’affiche comme un enjeu majeur pour la stabilité du pays. Ce projet ambitieux vise à réguler l’utilisation des ressources naturelles tout en promouvant le bien-être des communautés rurales. En effet, selon des études récentes, environ 80 % de la population rurale tchadienne dépend de l’élevage, un secteur crucial sur lequel repose l’économie nationale.

Un appel urgent à l’action pour une agriculture durable

Les enjeux d’une agriculture paysanne

Lors d’une récente allocution, Soumaine Albachar, représentant du Conseil National de Concertation des Producteurs Ruraux du Tchad (CNCPRT), a souligné la nécessité d’adopter une vision durable de l’agriculture. « La mise en œuvre d’une agriculture paysanne dynamique peut offrir des solutions à la sécurité alimentaire et à la souveraineté du Tchad », a-t-il déclaré. Ce plaidoyer se situe au cœur d’un mouvement plus large visant à revitaliser le secteur agrosylvo-pastoral et halieutique à travers le pays.

Les enjeux de la gestion des ressources

Le Code pastoral, qui avait été élaboré à l’issue de vastes concertations entre 2009 et 2011, souffre d’une absence de mise en œuvre à cause de contestations multiples. Le fait est que les conflits liés à l’utilisation des terres et des ressources sont en recrudescence, mettant à mal la cohabitation pacifique entre les communautés. L’absence de cadre légal et formel participe à la montée des tensions et à la violence, entraînant des pertes humaines violentes au quotidien.

Favoriser la paix par des politiques de gestion durable

La nécessité d’un cadre légal solide

Ahmat Abdoulfathi, secrétaire général de la Confédération des Organisations Professionnelles de Pasteurs et Acteurs de la Filière Bétail au Tchad, a mis en lumière le besoin urgent de relire le Code pastoral. « Une relecture salutaire doit avoir lieu, centrée sur l’équilibre entre les différents usagers des ressources naturelles », a-t-il affirmé. Ce cadre doit être soutenu par des campagnes de sensibilisation pour aboutir à son adoption et sa vulgarisation afin d’instaurer une véritable paix durable.

Les défis de la province de Hadjer-Lamis

Le général Ahmat Kardayo Hissein, délégué général du gouvernement dans la province de Hadjer-Lamis, a également signalé que cette région, avec une population d’environ 562 957 habitants, fait face à des défis considérables. Les conflits liés à l’eau, les pressions foncières croissantes et les conséquences du changement climatique aggravent la situation des éleveurs et des agriculteurs, rendant la relance du Code budgétaire d’autant plus primordiale.

L’importance d’un dialogue inclusif

Construire des ponts entre les différentes parties prenantes

Il est crucial de mettre de côté les différences sociales et politiques pour favoriser un dialogue constructif autour de la gestion des ressources. L’objectivité et le patriotisme doivent guider les débats pour que les résultats obtenus soient à la hauteur des enjeux. Cela inclut l’implication active des acteurs ruraux, des décideurs politiques, et des experts en développement.

Le rôle central du ministère de l’Élevage

Le ministre de l’Élevage et de la Production Animale, le Pr Abderahim Awat Atteib, a affirmé que l’élevage constitue un pilier de l’économie nationale, représentant 18 % du PIB et assurant la subsistance de 40 % de la population rurale. « Les autorités sont conscientes de l’urgence de soutenir ce secteur vital pour assurer une croissance durable », a-t-il précisé. Cela nécessite des politiques publiques qui prennent en compte les réalités du terrain.

Des solutions à court et long terme pour le développement

Un levier pour la prospérité rurale

La révision du Code pastoral ne représente pas seulement une mesure administrative, mais un véritable levier pour améliorer les conditions de vie des populations rurales. Si l’ensemble des acteurs s’engage, ce processus peut conduire à une meilleure gestion des ressources naturelles, à l’instauration d’un climat de paix et à un développement inclusif.

Implications régionales et locales

Les répercussions de ces mesures seront tant locales que régionales. Un environnement plus stable favorise non seulement la sécurité alimentaire, mais renforce également l’économie régionale. Ainsi, la prospérité des agriculteurs et des éleveurs pourra contribuer à souder davantage les liens entre les différents groupes ethniques et sociaux au Tchad.

Conclusion : un avenir prometteur en gestation

En somme, le retour et la finalisation du Code pastoral sont essentiels pour promouvoir un avenir de paix et de développement au Tchad. Ce projet représente une chance inestimable pour revitaliser le secteur agro-pastoral tout en consolidant les acquis sociaux. Alors que des initiatives de sensibilisation se mettent en place, il est crucial que tous les acteurs prennent part à ce processus idéalement pour garantir la pérennité des ressources naturelles et le bien-être des générations futures.

En encourageant une gestion responsable et collaborative, le Tchad peut non seulement faire face à ses défis actuels, mais également tracer une voie vers une prospérité durable qui servira d’exemple pour d’autres nations de la région.