Tchad : une association des personnes handicapées défie la misère
Face à la mendicité que pratique une bonne partie des personnes vivant avec un handicap, l’Association pour la réhabilitation des personnes handicapées au Tchad, se lance dans le développement des activités professionnelles et génératrices des revenus.
1995, c’est l’année où l’Association pour la réhabilitation des personnes handicapées au Tchad a vu le jour. Situé au centre social numéro 4, dans le deuxième arrondissement de la capitale, ce centre « vient combler un vide fortement constaté par ses membres d’une part et le reste de Tchadiens d’autre part », fait savoir son président Ousman Orché.
Handicapés moteurs, visuels, et auditifs, tous trouvent leur compte dans ce centre. Lutter contre le chômage et la mendicité occupe une place de choix dans la philosophie du centre. Pour ce faire, plusieurs activités professionnelles et génératrices de revenus ont été développées par les handicapés eux-mêmes.
Grâce à son centre d’apprentissage et de fabrication de tricycle et autres produits, l’association et ses membres parviennent à échapper à la misère. Créé en 2023, le centre a pu fabriquer 49 tricycles et a vendu 42. En plus de cela, le centre a aussi fabriqué des portes-tout, vélos, des motos et des lits pico. « Par jour, nous fabriquons trois vélos et une moto tricycle », renseigne Hissein Mahamat Chaib, chef d’atelier du centre.
Pour atteindre les objectifs qu’elle s’est fixés, l’association qui se trouve limitée par les moyens est obligée de se tourner vers le gouvernement et des organisations à caractère humaniste. Mais toujours est-il que les difficultés ne manquent pas. Surtout celles d’ordre financier et humain, d’après le président.
Couvrir l’ensemble du territoire national à travers la mise en place des sous centres de formation et d’insertion dans les différentes provinces est la grande ambition du centre de réhabilitation des personnes handicapées au Tchad mais cette ambition reste jusque-là une utopie, faute d’argent. « Nous souhaitons que les plus hautes autorités mettent en pratique le plutôt que possible des recommandations et résolutions prise en notre faveur pendant le dialogue national inclusif et souverain», émet Ousman Orché.