Un entrepreneur offre une formation à des détenus à Amsinéné, mais se fait saisir son équipement.

Brahim Beassem Mbayambé est un entrepreneur qui se soucie du devenir des jeunes Tchadiens. Son centre créé en 2008, situé dans le 1er arrondissement, a formé des jeunes personnes en soudure, couture, broderie et autres, conformément à un accord. Ayant obtenu son autorisation de fonctionnement du ministère de l’Administration du Territoire en 2014, il a proposé d’aider les prisonniers de la maison d’arrêt d’Amsinéné à s’intégrer dans la vie active après avoir purgé leurs peines. Sa proposition a été acceptée par les prisonniers et le ministère de la justice, qui lui a délivré une autorisation d’accès à la maison d’arrêt en 2014.

Le ministère lui a octroyé une parcelle de 15 mètres carrés au sein de la prison où il a installé ses matériels de travail, investissant de son propre moyen à hauteur de plus de 20 millions FCFA. Tout semblait fonctionner au début, mais juste deux ans plus tard, il s’est vu refuser l’accès à la maison d’arrêt et à ses propres matériels. Pour quelle raison ?

Brahim s’explique : « comme je vous l’ai expliqué, après avoir obtenu l’autorisation du ministère de l’Administration du territoire pour accéder à la ùaison d’Arrêt d’Amsinéné, je me suis installé à l’intérieur de la prison pour former gratuitement les prisonniers, afin qu’à la fin de leur peine, ils ne retombent plus dans les mêmes erreurs. Et c’est ce qui s’est produit. »

« En 2015, le centre a formé 6 filles et 14 garçons qui avaient une peine d’un an et demi en couture, broderie et soudure. Après la formation, le ministère les a soumis à un test avant de leur délivrer des attestations de fin de formation. Cette cérémonie s’est déroulée en présence des autorités de l’époque, dont le représentant du ministre de la Justice, Djimadjibaye Katangar, Abba Ahmat Sidick, directeur adjoint de la réinsertion sociale au ministère de la Justice et des droits de l’Homme, ainsi que le maire de la ville de N’Djamena, Ali Haroun. Cette initiative a été félicitée par le ministre de la justice, précise Brahim.

Le ministère ayant été très sollicité, il a donné à Brahim la latitude d’étendre son action. En 2016, il a formé 70 autres prisonniers en menuiserie, couture et soudure. Juste après la formation de ces 70 personnes, son contrat d’un an renouvelable a expiré. À cette date, le ministre de la Justice et le directeur pénitentiaire de la maison d’arrêt ont été remplacés. Brahim accuse le nouveau directeur pénitentiaire de lui avoir demandé de verser une somme d’argent avant de renouveler son contrat. « Une proposition que j’ai refusée », indique l’entrepreneur.

Refusant de payer la somme demandée, son contrat de renouvellement lui aurait été refusé par le directeur pénitentiaire, assure l’entrepreneur. À ce jour, Brahim Beassem Mbayambé n’a ni accès à ses équipements ni accès à la maison d’arrêt pour vérifier ses biens. Plusieurs requêtes écrites à chaque ministre de la Justice pour récupérer les biens sont restées vaines. L’entrepreneur affirme avoir été arrêté à plusieurs reprises, des forces de sécurité venant le chercher en pleine nuit. Il a fui à Kousseri pour se protéger, avant d’être soutenu par un haut responsable de l’époque et actuel ministre de la Sécurité publique.

Brahim réclame juste la restitution de ses équipements confisqués depuis 2017 jusqu’à nos jours. Il appelle le ministre de la Justice et celui de la Sécurité publique à s’impliquer pour la restitution de ses équipements.