Un médecin accusé d’avoir enlevé un nouveau-né dans un hôpital : une affaire qui soulève des questions sur la sécurité des bébés.

Un médecin de N’Djamena au cœur d’une affaire d’enlèvement d’enfant

Le tribunal de grande instance de N’Djamena a récemment été le théâtre d’une audience troublante concernant un médecin accusé d’avoir soustrait un enfant à ses parents juste après sa naissance.

Le mardi dernier, le juge a présidé une séance dédiée à cette affaire qui suscite une vive émotion et de nombreuses interrogations. L’incident remonte au jour où une femme, à terme de sa grossesse, se rend à l’hôpital pour accoucher. D’après les dires du père de l’enfant, c’est là qu’un médecin lui aurait annoncé la mort de son nouveau-né, le déclarant mort-né. Les parents auraient ensuite reçu un corps pour les rites funéraires, un acte déjà tragique en soi mais dont la véracité est maintenant mise en cause.

Un élément troublant a immédiatement retenu l’attention du juge : le certificat médical stipulait que l’enfant supposé mort à la naissance était âgé de cinq mois, alors même que la mère était arrivée à l’hôpital en fin de grossesse. Cette incohérence soulève des doutes quant aux circonstances entourant cette situation dramatique et à la version fournie par le personnel médical.

La jeune mère, interrogée par le tribunal, a affirmé ne pas connaître l’identité de la personne ayant donné le feu vert à la procédure pratiquée par le médecin, ajoutant ainsi une couche supplémentaire de flou à cette affaire déjà complexe. À l’opposé, le médecin concerné a vigoureusement défendu sa position, affirmant avoir restitué le corps de l’enfant aux parents et soutenant que lui et son équipe avaient agi dans le but de sauver la vie de la mère, un argument qui, pour l’instant, reste contesté.

Face à ces affirmations contradictoires, les juges d’instruction ont ordonné la comparution de ceux qui avaient autorisé la procédure ainsi que de ceux impliqués dans l’inhumation de l’enfant. Cette demande souligne la volonté des autorités judiciaires de faire la lumière sur une affaire qui ne cesse de susciter des réactions au sein de la population et des professionnels de la santé.

Cet incident soulève des questions plus larges sur la vigilance et l’éthique au sein des établissements médicaux du pays, alors même que des cas précédents de négligence médicale mettent en lumière les dysfonctionnements au sein du système de santé. La date du 16 octobre a été fixée pour la reprise des délibérations, une échéance qui pourrait apporter de nouveaux éléments au dossier.

En attendant, l’affaire continue d’être suivie de près tant par les médias que par des associations de défense des droits de l’enfant, révélant ainsi la sensibilité des citoyens face à la protection de la vie des plus vulnérables. Le tribunal se prépare à recevoir les témoignages de nouveaux interlocuteurs, en espérant que ces révélations permettront de clarifier cette tragédie et d’éviter qu’un tel drame ne se reproduise à l’avenir.