un mythe coûteux qui freine le développement d’un continent

Afrique : Un Continent Plein d’Opportunités pour les Investisseurs

À l’heure où le monde globalisé se heurte à une multitude de défis économiques et environnementaux, un lieu émerge comme un véritable phare d’opportunités : l’Afrique. Souvent perçu à tort comme une terre de risques, ce continent s’affirme comme l’un des endroits les plus prometteurs pour les investisseurs avertis. Ce fut le message fort et limpide que les dirigeants africains ont délivré lors du dernier Sommet mondial des gouvernements à Dubaï. Plutôt que de se fier aux stéréotypes réducteurs ou aux craintes infondées, le panel d’experts a mis en avant la réalité actuelle des investissements en Afrique, fondée sur des chiffres et des expériences concrètes.

Une Réalité Économique Remise en Question

Akinwumi Adesina, président du Groupe de la Banque africaine de développement, a ouvert le bal avec des révélations qui ont fait tomber bien des préjugés. Selon lui, « Le risque en Afrique n’est pas différent de celui de n’importe quelle autre région du monde ». Plutôt que d’être une zone d’insécurité, l’Afrique révèle un taux de perte d’investissement étonnamment bas de 1,7%, selon une étude commandée à Moody’s Analytics. À titre de comparaison, ce chiffre est de 13 % en Amérique latine et de 10 % en Europe de l’Est. Ces statistiques devraient inciter les investisseurs à reconsidérer leurs stratégies et à explorer davantage les possibilités qu’offre le continent.

À travers ce tableau, il est évident que les perceptions négatives, souvent alimentées par les médias et les idées reçues, distordent la réalité. Parfois, l’opportunité se cache derrière la peur, et il faut savoir débusquer ces trésors économiques.

Les Retours sur Investissement en Afrique

Tony Elumelu, éminent homme d’affaires africain et fondateur de la Fondation qui porte son nom, a également partagé ses expériences pour illustrer ce point. Son constat est sans appel : « Nulle part ailleurs, nous n’obtenons le type de retour sur investissement que nous réalisons en Afrique ». Ces propos laissent entrevoir que le continent n’est pas seulement une terre d’opportunités, mais qu’il offre également des retours sur investissement qui peuvent largement dépasser ceux observés ailleurs.

Il est ici essentiel d’ajouter que cette capacité à générer d’importants rendements repose sur une vision claire des marchés et de la résilience à voir les opportunités là où d’autres ne voient que des obstacles. Elumelu a souligné l’importance de structurer ses investissements de manière à gérer les risques tout en capitalisant sur les avantages que l’Afrique a à offrir.

Des Initiatives Structurantes pour Attirer les Investisseurs

Reconnaissant l’importance de rassurer les investisseurs potentiels, la Banque africaine de développement prépare une nouvelle agence de garantie des investissements. Cette initiative innovante vise à couvrir les risques climatiques, boursiers, politiques et de change, qui ont historiquement freiné l’investissement international sur le continent. En créant un environnement où les investisseurs peuvent opérer avec plus de sécurité, cette agence pourrait changer la donne.

Les Transitions Mondiales et le Potentiel Africain

Il ne fait aucun doute que l’Afrique se trouve à un tournant décisif de son histoire, avec des transitions majeures sur le plan démographique, énergétique et agricole. Avec une population jeune, où 75 % des habitants ont moins de 35 ans, le continent n’est pas seulement un marché de consommation, mais un véritable vivier de talents pour les années à venir. De plus, l’Afrique possède des réserves minérales inestimables, notamment des métaux rares indispensables pour les technologies vertes, telles que les véhicules électriques.

À ce sujet, Adesina a rappelé l’importance de ces ressources : « Qu’il s’agisse de batteries lithium-ion, de véhicules électriques, de platine, de cuivre, de graphite ou de tout autre élément de ces batteries, tout se trouve en Afrique ». Ce constat fait réfléchir sur la manière dont le continent pourra façonner l’avenir économique global.

Réinventer le Discours sur la « Malédiction des Ressources »

L’idée selon laquelle les ressources abondantes entraînent souvent une « malédiction » pour les pays riches en ressources a également été mise en question lors de ce sommet. David Moinina Sengeh, ministre en chef de la Sierra Leone, a proposé de remplacer ce discours par celui des « concessions accordées avec conscience ». Cela signifie établir des accords qui profitent non seulement aux investisseurs, mais également aux gouvernements et aux communautés locales.

M. Sengeh a souligné que, bien souvent, les matières premières partent vers l’étranger en laissant les populations locales dans l’oubli. Il a plaidé pour des accords plus justes qui apportent une valeur ajoutée tant économique que sociale. En se concentrant sur les bénéfices pour toutes les parties prenantes, l’Afrique peut renverser le récit autour de ses ressources naturelles.

Investissements et Succès : Des Exemples Concrets

Les événements récents, tels que les Market Days de l’Africa Investment Forum (AIF) ont démontré que des investissements significatifs peuvent être réalisés quand les bonnes conditions sont réunies. Au Maroc, en décembre 2024, la plateforme a permis de sécuriser 29,4 milliards de dollars d’accords d’investissement en seulement 72 heures. Ce succès témoigne de l’appétit croissant des investisseurs pour le marché africain, surtout lorsque les obstacles à l’entrée sont levés.

De plus, des investissements notables se concentrent sur des initiatives visant à diversifier l’économie africaine au-delà de l’exportation de matières premières. Le président Adesina a affirmé : « L’exportation de matières premières est un vecteur de pauvreté. L’exportation de produits manufacturés, en revanche, est la voie vers la prospérité ».

Vers une Industrialisation de l’Afrique

Pour réaliser cet objectif, des projets ambitieux voient le jour, tels que l’investissement de trois milliards de dollars de la Banque africaine de développement dans des zones spéciales de transformation agro-industrielle et le partenariat « Mission 300 » visant à fournir un accès à l’électricité à 300 millions de personnes en Afrique. Ces initiatives ne sont pas simplement des chiffres sur le papier, mais des opportunités robustes pour les investisseurs privés désireux d’innover et de participer à un avenir durable.

Une Zone de Libre-Échange pour un Marché de 3 400 Milliards de Dollars

Un autre levier important pour l’avenir économique de l’Afrique est la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf). Avec un marché potentiel de 3 400 milliards de dollars et une population d’environ 1,5 milliard d’habitants, cette zone représente une opportunité sans précédent de renforcer les échanges commerciaux intra-africains. Comme l’a souligné Akinwumi Adesina, « L’Afrique ne va pas mendier pour se développer. L’Afrique se développera grâce au commerce et aux investissements ».

Conclusion : Un Appel à l’Action pour les Investisseurs Internationaux

Le message qui a résonné à Dubaï est limpide : ignorer les possibilités que l’Afrique a à offrir pourrait se révéler être le vrai risque pour les investisseurs. Alors que le destin économique de l’Afrique se dessine, les chefs d’État et les investisseurs doivent unir leurs forces pour transformer cette vision en réalité.

Le continent est en pleine mutation et s’achemine vers un avenir où il sera non seulement le moteur de sa propre croissance, mais aussi un acteur clé dans la dynamique économique mondiale. Comme l’a affirmé Samura Kamara, Premier ministre de la Sierra Leone, « Les Africains seront dominants en Afrique ». Ce fort sentiment d’autodétermination appelle à une nouvelle ère de développement, basée sur les valeurs de justice, d’inclusion et d’opportunités partagées.

Ainsi, pour ceux qui ont l’esprit d’initiative et le désir d’explorer de nouveaux horizons, l’Afrique est le continent du futur. Le temps est venu de saisir ces opportunités. C’est le moment ou jamais !