
Un nouveau rapport révèle que les lois sexistes persistent dans le monde entier
Les Droits des Femmes : Un Combat de Longue Hauteur
Introduction
Imaginez un instant qu’une partie significative de votre identité, de vos droits, et de votre dignité, soit déterminée par votre genre. C’est la réalité vécue par des millions de femmes et de filles à travers le monde. En 1995, lors de la quatrième Conférence mondiale sur les femmes à Beijing, 189 pays avaient promis de mettre en œuvre des politiques favorables à l’égalité entre les sexes. Cependant, un nouveau rapport mondial met en lumière un constat alarmant : bien que des progrès aient été réalisés depuis cinq ans, les avancées en matière de droits des femmes restent lentes et inégales, menacées par une résurgence préoccupante des attaques sur leurs droits.
Les recherches menées par l’organisation Equality Now soulignent que la discrimination systémique et croisée continue de toucher les femmes et les filles, les exposant à de multiples formes de préjudices, souvent sans protection juridique. Ce rapport n’est pas qu’un simple document, mais un cri d’alarme qui appelle à l’action.
Des Progrès à Relativiser
Une Émission de Chiffres
Le rapport d’Equality Now révèle que malgré des avancées juridiques louables au cours des cinq dernières années, rien n’est acquit. Aucune nation n’a encore atteint la pleine égalité juridique. Les lois en vigueur continuent d’entraver le progrès, et dans de nombreux pays, les droits des femmes sont soit menacés, soit carrément régressés. Par exemple, les règles concernant l’avortement ont été durcies dans certains états, alors même que les législations sur ce sujet se libéralisent ailleurs. Ces changements ne sont pas simplement théoriques, ils ont des implications réelles et immédiates sur la vie quotidienne des femmes et des filles à travers le monde.
Le Programme de Beijing : Une Promesse Non Tenue
La Déclaration et le Programme d’action de Beijing, signés par 189 pays en 1995, établissent un cadre pour promouvoir les droits des femmes. Les États se sont engagés à abroger toutes les lois discriminatoires. Cependant, plus de 25 ans plus tard, la plupart des pays restent loin d’honorer cet engagement. Antonia Kirkland, co-auteure du rapport d’Equality Now, fait entendre une voix forte en déclarant que « les femmes et les filles méritent la protection pleine et entière de leurs droits civils, politiques, économiques, sociaux et culturels ». Ce constat met en lumière l’urgence de l’abrogation des lois discriminatoires.
Un Recul Alarmant
Les Attaques aux Droits des Femmes
Le rapport souligne avec force l’augmentation des mesures législatives régressives à travers le monde. Certains gouvernements édictent des lois discriminatoires basées sur des justifications religieuses, culturelles, ou nationalistes. En Afghanistan, par exemple, des restrictions sévères empêchent les femmes et les filles de participer à la vie publique et d’accéder à l’éducation. En Iran, la répression des femmes opposées aux lois discriminatoires est brutale, menant parfois à l’arrestation, à la détention et même à la torture.
En Bolivie et en Uruguay, des projets de loi rétrogrades visant à réduire les protections pour les victimes de violences sexuelles sont à l’examen. Heureusement, en Gambie, une forte mobilisation a empêché l’adoption d’une loi menaçant des années de progrès contre les mutilations génitales féminines. Mais le chemin à parcourir reste semé d’embûches.
Les Droits Reproductifs Sous Pression
Les droits reproductifs, qui sont souvent les premières cibles lorsque l’on revient en arrière sur les droits des femmes, subissent des attaques incessantes. En Pologne, par exemple, l’un des rares motifs d’accès à l’avortement a été abrogé en 2021, et aux États-Unis, le droit à l’avortement n’est plus considéré comme un droit constitutionnel depuis une décision de la Cour suprême en 2022.
Les lois sur l’avortement varient fortement selon les régions, reflétant non seulement les valeurs culturelles, mais une résistance systématique à voir les droits des femmes évoluer. À ce jour, en République dominicaine, l’avortement est totalement interdit, et des projets de loi en cours pourraient encore restreindre davantage l’accès aux soins en cas de violences sexuelles.
Des Lois Discriminatoires : Un Héritage Persistant
Les Discriminations Systématiques
Il est accablant de constater que de nombreux pays maintiennent des lois explicitement discriminatoires. Au Soudan et au Yémen, par exemple, les femmes sont privées de l’autonomie juridique et du soutien familial que leurs époux leur doivent. Dans des pays comme l’Arabie saoudite, la loi impose une obéissance à l’époux, tandis que le concept du viol conjugal n’est pas reconnu. Ces lois biaisées renforcent le cycle de la violence et de la soumission.
La Banque mondiale a révélé que l’Arabie saoudite fait partie des 45 pays où les règles de divorce diffèrent selon le sexe. Cela dessert essentiellement les femmes, qui doivent prouver une faute pour obtenir le divorce, alors que les hommes peuvent divorcer à leur convenance. Dans d’autres pays, comme le Cameroun, le rôle du mari s’étend à la gestion des biens de son épouse, ce qui les place dans une situation de désavantage social et économique.
L’Enjeu des Mariages d’Enfants
Le mariage d’enfants reste un sujet préoccupant qui tiraillent les droits des filles. Dans 139 pays, il n’existe pas de lois interdisant ce type de pratique, et aux États-Unis, 37 États n’ont toujours pas réglementé cette question. Le mariage précoce est souvent perçu comme une solution à la pression économique, exposant les filles à de graves abus. Par exemple, après la sécheresse de 2022 en Éthiopie, les mariages d’enfants ont doublé en un an.
Cependant, la situation n’est pas désespérée. Des pays comme la Colombie, Cuba, et la Zambie ont récemment adopté des lois interdisant le mariage des enfants, démontrant qu’un changement est possible. Cela souligne l’importance d’une mobilisation continue au sein des sociétés pour l’émancipation des femmes.
La Réponse des Gouvernements : Un Appel à l’Action
L’Exigence de Responsabilité
Antonia Kirkland et d’autres militants insistent sur le fait que l’élimination de la discrimination fondée sur le sexe est une responsabilité fondamentale des États. Equality Now appelle les gouvernements à revoir, modifier, et abroger mettant fin à toutes les lois discriminatoires qui entravent les droits des femmes. Des garanties constitutionnelles doivent être établies pour assurer l’égalité pour toutes les femmes, indépendamment de leur situation sociale ou de leur origine.
Le Rôle des Citoyens et des Collectifs
Outre les actions des gouvernements, il est essentiel que les citoyens prennent part à cette lutte. Les collectifs de femmes doivent être soutenus et les voix des femmes écoutées. Cela peut passer par un engagement communautaire, des campagnes de sensibilisation et l’éducation des jeunes sur l’égalité des sexes. Chaque voix compte et contribue à la grande lutte pour des droits égaux.
Conclusion
Les avancées vers l’égalité des sexes doivent se faire avec diligence et conviction. Alors que nous célébrons les réussites comme la suppression des lois discriminatoires dans certains pays, nous ne pouvons pas ignorer les défis qui subsistent. L’égalité des sexes n’est pas qu’un idéal, mais une nécessité pour un avenir prospère. Chaque personne, chaque voix, et chaque action compte dans ce combat.
Réfléchissons à comment nous pouvons tous devenir des agents du changement en soutenant les droits des femmes, car un monde où les droits des femmes sont respectés est un monde où la dignité humaine est honorée. L’avenir dépend de nous tous, et il est temps d’agir. Le changement est possible, et il commence ici, avec vous.