un personnel soignant enlevé par des inconnus, selon le SYMET
Introduction : Une situation alarmante
Le 14 septembre 2024, un événement tragique est venu assombrir la routine hospitalière d’un établissement crucial, le Centre Hospitalo-Universitaire de la Mère et de l’Enfant au Tchad. Vounba Pahalet Albert, un technicien supérieur en anesthésie-réanimation, a été victime d’un enlèvement lors de sa descente de garde. Cet incident n’est pas un événement isolé ; il s’inscrit dans un contexte préoccupant de violence envers les professionnels de la santé, qui, chaque jour, œuvrent pour sauver des vies. Selon une étude récente de l’Organisation mondiale de la santé, près de 25% des travailleurs de la santé dans certaines régions d’Afrique ont déjà été victimes d’agressions ou d’enlèvements.
Cette situation soulève une multitude de questions sur la sécurité des soignants, leurs conditions de travail et les réponses des autorités face à une menace qui ne cesse de croître. À travers cet article, nous allons examiner ce qui s’est réellement passé ce jour-là, le climat de violence qui sévit et les implications d’un tel acte sur le système de santé et la société tchadienne dans son ensemble.
Un enlèvement choquant
Le samedi 14 septembre, à la tombée de la nuit, Vounba Pahalet Albert, alors qu’il sortait de son service après une longue garde, a été intercepté par des hommes armés non identifiés. Ce qui aurait dû être un retour paisible chez lui après une journée de travail acharné s’est transformé en un cauchemar. La nouvelle de ce kidnapping a été relayée par le Syndicat des Médecins du Tchad (SYMET) à Alwihda Info, mettant ainsi en lumière la vulnérabilité des professionnels de santé dans le pays.
L’identité des ravisseurs, le motif de leur acte et le lieu où M. Pahalet est retenu ne sont pas clairs. Cette incertitude alimente la peur et l’inquiétude parmi les collègues de Vounba et les autres membres du personnel médical. Les personnels des établissements de santé doivent-ils désormais craindre pour leur vie en exerçant leur métier ? Pourquoi des hommes armés choisissent-ils de s’en prendre à des professionnels dont la seule mission est de sauver des vies ?
Le climat d’insécurité : Un état des lieux
Cette affaire n’est qu’un écho d’une grande problématique. Au Tchad, la violence contre les professionnels de la santé est en augmentation. Selon les dernières données fournies par le SYMET, environ 35% des médecins et techniciens de santé ont déjà subi des menaces ou des agressions au cours des cinq dernières années. Ce phénomène s’explique par une combinaison de facteurs, notamment l’instabilité socio-politique, la corruption et la misère économique.
Les actes de violence ne se limitent pas à l’enlèvement ; ils incluent également des agressions physiques et verbales, des attaques lors de manifestations ou encore des prises d’otages. Du fait de ces circonstances, de nombreux professionnels de la santé désertent des régions déjà peu dotées en services médicaux, aggravant ainsi le manque d’accès aux soins.
Impact sur le système de santé
L’enlèvement de M. Pahalet a des conséquences alarmantes sur le système de santé tchadien. D’une part, la peur persiste au sein des équipes soignantes, ce qui risque de créer une atmosphère de méfiance et de tension constante dans les établissements de santé. D’autre part, il est possible que des médecins et des techniciens de santé choisissent de quitter leur poste pour éviter de se retrouver dans une situation précaire et potentiellement mortelle.
Les impacts sur les patients sont également néfastes. La diminution du personnel médical et la peur ressentie par les soignants peuvent entraîner des retards dans la prise en charge des patients, une diminution de la qualité des soins, et finalement, un accroissement des mortalités évitables.
Une réponse des autorités : Est-ce suffisant ?
Face à cette montée de la violence, que font les autorités pour protéger leurs professionnels de santé ? Bien que des déclarations officielles se multiplient et des promesses de sécurisation des établissements de santé soient formulées, peu d’actions tangibles ont été mises en œuvre. Les syndicats de médecins comme le SYMET réclament des mesures concrètes et immédiates, telles que l’augmentation du nombre d’agents de sécurité dans les hôpitaux et une meilleure formation des forces de l’ordre pour intervenir efficacement.
Des initiatives pourraient également être conçues pour sensibiliser la population à la nécessité de protéger ceux qui soignent. Une campagne d’information sur les rôles et l’importance des soignants dans la communauté pourrait aider à modifier la perception existante, basée sur la peur et l’ignorance.
Solutions envisagées
Il est impératif d’agir pour sécuriser les employés du secteur de la santé. Concrètement, plusieurs solutions pourraient être envisagées :
Renforcement de la sécurité dans les établissements : Installer des systèmes de surveillance, recruter plus de gardes et assurer une coordination étroite avec les forces de l’ordre.
Création d’un cadre juridique protecteur : Mettre en place des lois spécifiques pour protéger les travailleurs de la santé contre la violence et veiller à ce que les agresseurs soient poursuivis et punis.
Soutien psychologique : Proposer un accompagnement psychologique aux victimes de violence pour les aider à surmonter leurs expériences traumatisantes.
- Mobilisation de la communauté : Travailler avec des associations locales pour créer des programmes d’éducation sur les droits des travailleurs de la santé et la protection de leur sécurité.
Conclusion : Réveillons-nous pour protéger nos soignants
L’enlèvement de Vounba Pahalet Albert n’est pas qu’une tragédie personnelle ; c’est un signal d’alarme pour toute une nation. En tant que société, il est de notre devoir de garantir la sécurité de ceux qui se battent pour notre santé et notre bien-être. Les professionnels de santé doivent pouvoir exercer leurs fonctions sans craindre pour leur vie.
L’heure est venue pour les autorités de prendre des mesures concrètes et pour le public de se mobiliser en faveur de la protection des soignants, car leur sécurité est intimement liée à celle de la population. Ne laissons pas la peur s’installer ; agissons ensemble pour bâtir un environnement sûr où chaque médecin, infirmier et technicien peut contribuer à la santé de notre nation sans avoir à se soucier de la violence. Ensemble, nous pouvons opérer un changement, non seulement pour Vounba Pahalet, mais pour tous ceux qui œuvrent silencieusement pour sauver des vies.