Un Pilier Stratégique pour la Côte d’Ivoire
La Pêche en Côte d’Ivoire : Un Accord Stratégique pour un Avenir Durable
La Côte d’Ivoire, avec ses rives baignant dans l’océan Atlantique, possède un potentiel maritime immense. La pêche, aspect vital de l’économie ivoirienne, est non seulement une source de revenus, mais également un moyen de subsistance pour des milliers de personnes. Dans un contexte où le chômage des jeunes est un enjeu majeur, le Premier ministre a récemment souligné l’importance de ce secteur lors d’une déclaration percutante : « La pêche est un secteur stratégique pour la Côte d’Ivoire.» Ce propos fait écho à l’accord de partenariat économique signé avec l’Union Européenne, qui vise à renforcer la politique nationale de pêche. Cet article explore l’impact de cet accord sur le développement économique et social du pays tout en mettant en lumière les défis et opportunités qui l’accompagnent.
Un Accord de Partenariat Économique sur Quatre Ans
Cet accord de partenariat économique récemment signé s’étend sur une période de quatre ans, de 2024 à 2028. Il succède à une série d’accords antérieurs, notamment ceux de 2008-2013, 2013-2018 et 2018-2024. Chaque phase de ce partenariat a permis de poser des fondations solides pour une pêche durable, nécessitant un engagement constant de toutes les parties prenantes.
Les Objectifs et Bénéfices de l’Accord
L’accord vise avant tout le soutien du Ministère des Ressources Animales et Halieutiques. Dans le cadre de cette initiative, plusieurs objectifs clés ont été identifiés :
1. Renforcement du Secteur de la Pêche
La promotion d’une pêche durable est au cœur des préoccupations. Le secteur doit s’adapter aux nouvelles technologies et stratégies de gestion des ressources maritimes pour préserver la biodiversité et garantir un approvisionnement constant de produits de la mer.
2. Création d’Emplois
Ce partenariat ambitieux devrait générer, selon les prévisions, la création de 40 000 emplois directs et 400 000 emplois indirects. Cela représente une bouffée d’air frais pour la jeunesse ivoirienne, confrontée à un chômage croissant. Les jeunes formés dans ce secteur pourront accéder à une multitude de carrières, allant de la pêche à la transformation et à la distribution des produits halieutiques.
3. Accès aux Zones de Pêche
L’accord autorise l’exploitation de la pêche par 25 thoniers senneurs congélateurs et 7 palangriers, avec un tonnage de référence fixé à 6 100 tonnes par an. Cette souplesse d’accès est cruciale pour les entreprises locales, leur permettant de participer activement à l’économie maritime.
Une Contrepartie Financière Solide
Au niveau financier, la contrepartie annuelle établie à 740 000 euros, soit un total de 2 960 000 euros (environ 2 milliards de FCFA) pour la période 2024-2028, montre l’engagement de l’Union Européenne à soutenir les initiatives de développement en Côte d’Ivoire. Ces fonds pourront servir à mettre en place des infrastructures modernes ainsi qu’à promouvoir des pratiques de pêche durable.
Perspectives de Coopération avec l’Union Européenne
La coopération entre la Côte d’Ivoire et l’Union Européenne ne se limite pas à des aspects économiques. Le Ministre des Ressources Animales et Halieutiques, Sidi Tiémoko Touré, a exprimé sa satisfaction face aux engagements pris. La coopération s’articule autour de plusieurs axes :
1. Durabilité des Ressources
Un accent particulier sera mis sur la gestion durable des ressources maritimes, permettant de préserver non seulement les stocks de poissons, mais aussi les écosystèmes marins qui en dépendent.
2. Lutte Contre la Pêche Illégale
L’accord prévoit également des mesures contre la pêche illégale, un fléau qui met en péril non seulement les ressources maritimes, mais aussi l’économie locale. Renforcer les capacités des autorités ivoiriennes dans ce domaine est un impératif pour garantir la pérennité des ressources.
3. Amélioration des Pratiques de Pêche
Enfin, l’amélioration des pratiques de pêche est essentielle pour renforcer le secteur. Cela peut passer par la formation des pêcheurs, l’introduction de nouvelles technologies ou encore l’accès à des marchés plus vastes.
L’Attractivité du Port d’Abidjan : Un atout stratégique
À cet égard, le Port d’Abidjan joue un rôle central. Ses infrastructures modernes et son réseau d’entreprises spécialisées permettront de fournir des services adéquats aux flottes de pêche. Deux conserveries sur place ont une capacité de transformation allant de 40 000 à 50 000 tonnes de thon par an. Cela crée des chaînes de valeur locales, soutenant encore davantage les communautés de pêcheurs.
L’Accord : Un Pas Vers un Avenir Durable
Cet accord avec l’Union Européenne représente un tournant important pour le secteur de la pêche en Côte d’Ivoire. Il promet des bénéfices économiques en parallèle d’un engagement clair en faveur de la durabilité. Toutefois, cet engagement pose également des défis. La mise en œuvre efficace des termes de l’accord nécessite coordination, transparence et responsabilisation des acteurs impliqués.
Une Critique Constructive : Évaluer les Défis et Opportunités
Si l’accord présente des avantages indéniables, il est essentiel d’examiner les défis sous-jacents. Par exemple, bien que les prévisions d’emploi soient optimistes, reste à savoir comment ces emplois seront effectivement créés et soutenus ? Quid de la formation des jeunes pour répondre aux besoins du secteur ? Une planification proactive et une collaboration entre le gouvernement, les organisations non gouvernementales et le secteur privé peuvent répondre à ces questions.
Vers une Stratégie D’intégration Locale
Une intégration plus poussée des acteurs locaux dans le processus de décision pourrait se traduire par des politiques plus adaptées aux réalités du terrain. Des initiatives de formation et d’éducation au sein des communautés de pêcheurs doivent être envisagées afin de garantir l’adhésion de tous les acteurs concernés.
Conclusion : Le Futur de la Pêche en Côte d’Ivoire
L’accord signé avec l’Union Européenne est l’occasion de redynamiser la pêche en Côte d’Ivoire et de la détecter comme un domaine clé pour l’emploi et le développement économique national. C’est une opportunité précieuse pour renforcer l’économie maritime, promouvoir des pratiques durables et garantir la sécurité des ressources halieutiques pour les générations futures. Les acteurs du secteur sont invités à s’engager, à innover et à collaborer pour que cette vision devienne réalité.
En regardant vers l’avenir, nous espérons voir la Côte d’Ivoire émerger en tant que modèle de durabilité et de prospérité dans le secteur de la pêche, offrant ainsi un avenir plus prometteur à sa jeunesse. L’union entre les intérêts locaux et internationaux pourrait être l’élément clé d’une renaissance halieutique, où chaque ligne de pêche jetée dans l’eau sera l’espoir d’un avenir meilleur.