Un renforcement du secteur privé pourrait favoriser la croissance économique et diminuer la pauvreté.

Cotonou (Bénin) – Selon un rapport publié aujourd’hui par IFC et la Banque mondiale, le Bénin peut créer des emplois de qualité, renforcer son économie et réduire son niveau de pauvreté en favorisant la participation du secteur privé dans les secteurs de l’agro-industrie et du tourisme et en saisissant les opportunités offerte par l’intégration régionale en Afrique de l’Ouest.

Le Diagnostic du secteur privé du Benin (CPSD, selon l’acronyme anglais) analyse en détail les défis et les opportunités liés au développement du secteur privé dans le pays. En phase avec le Programme d’actions du gouvernement 2021-2026, le rapport recense les axes de réformes et les secteurs les plus susceptibles de favoriser une croissance durable et inclusive portée par le secteur privé.

Dans l’agro-industrie, le rapport souligne qu’une plus grande participation du secteur privé à la production agricole (ananas et soja, notamment), un meilleur accès aux marchés et la mise en place de mécanismes permettant d’attirer des financements agricoles stimuleraient la croissance du secteur qui fournit 40 % des emplois dans le pays. La zone économique spéciale de Glo-Djigbé, créée en 2021, offre une plateforme idéale pour favoriser la transformation des produits agricoles et stimuler les exportations.

En ce qui concerne le tourisme, le rapport souligne que le Nigéria voisin — la plus grande économie africaine et le pays le plus peuplé du continent — représente une importante source de visiteurs qui est encore en grande partie inexploitée. Le Bénin abrite des paysages spectaculaires et des sites inscrits au Patrimoine mondial de l’Unesco, dont la ville historique de Ouidah, mais la demande stagne depuis des années en raison de lacunes dans le développement du marché et la structuration de l’offre touristique.

Le rapport met également en lumière l’importance de la position stratégique du Bénin au croisement des corridors régionaux Abidjan-Lagos et Cotonou-Niamey. Cette position lui procure un avantage en tant que point de transit pour le commerce régional. Afin de créer plus d’opportunités économiques et d’emplois, le pays pourrait chercher à transformer ses corridors de transit en corridors économiques.

Afin de mieux exploiter le potentiel offert par le tourisme, le commerce régional et d’autres secteurs, le Bénin doit accélérer son programme de transformation numérique, notamment en simplifiant la réglementation et en autorisant une plus grande concurrence dans le secteur des télécommunications. Renforcer l’accès à l’énergie et accroitre la résilience du réseau électrique face aux chocs climatiques est également une priorité stratégique pour le Benin.

Le secteur privé bénéficierait par ailleurs d’un meilleur accès au financement, notamment grâce aux solutions de financement numériques et au renforcement de l’infrastructure de crédit.

« Le CPSD reconnait les progrès accomplis par le Bénin pour créer un environnement favorable aux secteur privé et recommande de poursuivre les réformes pour mieux tirer parti des avantages compétitifs du pays dans l’agro-industrie, le tourisme et l’intégration régionale, » ajoute Kyle Kelhofer, responsable pays senior d’IFC pour le Bénin, le Ghana, la Guinée et le Togo. « IFC a renforcé sa présence au Bénin pour aider le pays à améliorer le climat des affaires et à attirer davantage d’investissements. »

« Le Diagnostic du secteur privé [CPSD] promeut le Programme d’actions du gouvernement du Bénin en recensant les secteurs qui ont le plus fort potentiel de croissance, de création d’emplois et de réduction de la pauvreté, » souligne Atou Seck, Responsable pays de la Banque mondiale pour le Bénin. « En outre, le rapport permet d’enrichir le cadre de partenariat du Groupe de la Banque mondiale pour le Bénin afin d’atteindre des niveaux plus élevés de développement socio-économique en 2023 et au-delà. »

Bien que le Bénin ait enregistré dans les années 2010 des forts taux de croissance d’environ 5 % par an, bien supérieurs à la moyenne de l’Afrique subsaharienne, les taux de pauvreté sont restés élevés, s’élevant à près de 40 % en 2019. Le CPSD vise à maximiser le potentiel de création d’emplois du secteur privé et à accroître la résilience de l’économie béninoise face aux chocs extérieurs, tels que la crise de la COVID-19 et l’émergence plus récente de nouvelles turbulences, comme l’inflation.

Dans la droite ligne des conclusions du rapport, la stratégie du Groupe de la Banque mondiale pour le Bénin met l’accent sur des secteurs transformateurs tels que l’agro-industrie, les marchés financiers et le tourisme, tout en tirant parti du digital et des partenariats public-privé.