une adolescente dont la tumeur avait été qualifiée « d’inopérable » voit sa vie transformée

Khoudia, 18 ans, qui vient de la région de Kaolack au centre du Sénégal, n’avait que 10 ans quand elle a remarqué une petite boule sur sa joue qui ne cessait de grossir.

Sa mère Atta s’est empressée de l’emmener dans plusieurs hôpitaux dans l’espoir d’un traitement mais on lui a dit que la tumeur était inopérable. Au fil des années, l’enfance de Khoudia a été ternie par le sentiment d’être rejetée par ses camarades.

Atta raconte : « La seule chose que ma fille m’ait dit à l’époque, c’est : “Je veux continuer à étudier.”»

« Mais lorsqu’elle allait à l’école, ses amis se moquaient d’elle et elle revenait en pleurant ».

Lorsque Khoudia a eu 16 ans, la tumeur est devenue extrêmement douloureuse. Elle avait l’impression que son visage était piqué par des aiguilles.

Elle explique : « J’avais mal au point de ne plus pouvoir voir. »

Elle a dû abandonner l’école ainsi que son travail saisonnier de femme de ménage.

Lors d’une nouvelle visite infructueuse à l’hôpital, Atta a appris que l’un des navires-hôpitaux de l’organisation caritative internationale Mercy Ships était à quai à Dakar pour fournir des interventions chirurgicales gratuites aux personnes n’ayant que peu d’accès à des soins de santé fiables. Elle a commencé à se renseigner sur la possibilité d’une opération avec Mercy Ships mais a découvert que Mercy Ships venait de terminer son service de terrain.

Incroyablement, le navire est par la suite revenu au Sénégal, et Atta s’est sentie folle de joie quand Khoudia a été autorisée à subir une intervention chirurgicale à l’âge de 18 ans.

Khoudia raconte : « Je n’avais jamais pensé que cette tumeur pourrait disparaître de ma joue. Quand ils m’ont dit c’était possible, j’ai accepté, mais je n’aurais jamais imaginé qu’ils allaient pouvoir tout enlever. »

Mary Toupin, une infirmière américaine bénévole qui s’est occupée de Khoudia, explique : « Elles étaient tellement heureuses d’être arrivées ici. Elles avaient fait un long voyage ensemble et étaient enfin parvenues à ce jour tant attendu. »

Les chirurgiens bénévoles de Mercy Ships ont pratiqué une parotidectomie gauche pour retirer la tumeur. Après huit ans d’une longue attente, cette opération maxillo-faciale a transformé la vie de Khoudia.

« Après l’opération, lorsqu’on m’a enlevé les bandages, on m’a donné un miroir », se souvient Khoudia.

« Je me suis regardée et j’ai dit : “Wow !” Le bonheur s’est installé en moi à partir de ce jour-là ».

Atta était à ses côtés et partageait la joie de sa fille.

Atta raconte : « Quand ils sont venus enlever les bandages j’étais si heureuse parce que je n’avais jamais imaginé que la tumeur pourrait être enlevée. Je n’aurais jamais cru voir un jour la joue de ma fille débarrassée de cette tumeur. »

L’infirmière française Caroline Grob a été marquée par le courage de Khoudia.

« J’ai été époustouflée », explique Caroline. « Elle avait une énorme tumeur sur le visage et elle souriait. Elle ne s’est jamais plainte ».

Elle ajoute : « Mais quand elle a vu son visage après l’opération, elle était encore plus joyeuse. »

Mary a déclaré que c’était « un honneur » d’être présente quand on lui a enlevé les bandages. « C’était un moment vraiment spécial », souligne Mary, « un moment qu’elles n’oublieront jamais ».

Un mois après son opération, Khoudia ne ressentait plus aucune douleur et son visage avait cicatrisé, elle a donc été autorisée à quitter l’hôpital.

Mère et fille ont applaudi la bonne nouvelle et Atta a déclaré : « Je suis tellement heureuse. Maintenant, je vais rentrer chez moi avec ma jolie fille. »

Alors qu’elle se préparait à retourner dans son village, Khoudia a déclaré qu’elle était très excitée à l’idée de revoir son père, de qui elle est très proche.

« Il y aura une grande fête quand je rentrerai à la maison, je le sais », a déclaré Khoudia.