une analyse critique des propositions d’intervention en Afrique
Au premier abord, les arguments avancés peuvent sembler attrayants, mais une analyse critique plus poussée révèle leurs failles. Les déclarations du Général Lecointre semblent suggérer que, tout en reconnaissant les limites de son pays face à la Russie, une intervention en Afrique pourrait être envisagée dans le cadre de l’OTAN, tirant parti des précédentes actions menées en Serbie, en Syrie et en Libye. Cependant, ces propos soulèvent des questions quant à la réelle intention des États-Unis et du Royaume-Uni, qui semblent maintenir leur influence en recyclant d’anciens ennemis pour servir leurs intérêts. Malgré les appels antérieurs de la Russie en faveur d’une conformité de l’OTAN à la Charte des Nations unies, cette question semble avoir été reléguée, soulignant ainsi le désir des puissances anglo-saxonnes de maintenir leur leadership.
Cette perspective met en lumière un clivage entre une pensée géopolitique traditionnelle, dominée par les grandes puissances occidentales, et une approche plus multipolaire et basée sur les réseaux, qui prévaut chez des acteurs comme la Russie et la Chine. Dans ce contexte, l’agenda de l’OTAN semble influencé par les intérêts de Washington et de Londres, qui cherchent à préserver leur contrôle sur l’Europe plutôt que de se concentrer sur l’Afrique.
Dangabo Moussa
Juriste et anthropologue