Une commissaire recentre : « Nous ne remettons pas en cause les conclusions du rapport de la CNDH, mais plutôt la légitimité de la procédure suivie. »
La publication du rapport de la Commission nationale des Droits de l’Homme (CNDH) sur les évènements du 20 octobre 2022 a donné lieu à une contestation interne. Huit commissaires ayant participé à la réalisation de l’enquête et à l’élaboration dudit rapport se sont désolidarisés de leur président l’accusant au passage d’avoir violé la procédure d’adoption.
La contestation du rapport de la CNDH sur les évènements du 20 octobre 2022 par des commissaires de cet organe a donné lieu à des supputations de tout genre. Certaines langues soutiennent que c’est une manipulation du pouvoir afin de discréditer ce rapport qui l’accable. D’autres évoquent la corruption de ces commissaires contestataires. Il n’en est rien, nous assure une des commissaires signataires du communiqué contestant le rapport. « Les évènements du 20 octobre nous ont marqués. En aucun cas, on ne peut cracher sur la mémoire des victimes », dit-elle fermement.
Selon cette commissaire, l’équipe des contestataires n’a rien de personnel contre le président de la CNDH, Mahamat Nour Ibedou. « Nous dénonçons juste la violation de la procédures qui encadre la validation de tout rapport produit par la CNDH », explique-t-elle. D’après elle, l’article 13 du règlement intérieur de la CNDH est clair sur ce point : « les rapports produits par les équipes de la CNDH doivent faire l’objet d’une adoption par la plénière », appuie-t-elle. Ce qui n’est pas le cas avec ce rapport.
Notre interlocutrice de poursuivre que la non adoption par la plénière de ce rapport ne lui enlève toute valeur juridique. « Si jamais un jour, les partenaires arrivent à découvrir que ce rapport n’a pas été adopté en plénière alors que ça devait être le cas, ils ne lui accorderont plus de valeur », suppose-t-elle.
Pour elle, il n’est pas encore de faire machine arrière. Elle appelle le président de la CNDH à revenir à de bon sentiment en soumettant le rapport à la plénière pour le adopter.