une grave crise hydrique à Beguere
Au cœur de cette lutte se trouve un puits solitaire, une relique du passé, vénéré comme la seule source de vie de la communauté à l’eau. Autour de ce puits, une scène de désespoir se déploie: trente femmes, leurs visages gravés de peine, descendent une étonnante 25 cordes dans les profondeurs, leurs mains saisissant avec enthousiasme l’eau sombre qui émerge.
« C’est notre eau pour la journée », déplore l’une des femmes, sa voix lourde de résignation. « Nous attendons jusqu’à 2 heures pour que l’eau dans le réservoir se nettoie un peu. Ce puits est un héritage de nos grands-parents. Je suis né ici et j’ai 25 ans, et c’est la seule eau que je connaisse ».
Le contraste entre la misère de Beguere et sa proximité avec la ville animée de Moundou, située à un peu plus de 30 kilomètres, souligne les profondes inégalités et la négligence qui afflige les communautés rurales. Néanmoins, au milieu de cette terrible situation, un spectacle déconcertant émerge : le drapeau du parti au pouvoir flottait fièrement dans le vent. Cette juxtaposition dure sert de symbole poignant de la déconnexion entre les promesses de ceux au pouvoir et les réalités sévères auxquelles sont confrontés les citoyens ordinaires.
La crise de l’eau à Beguere n’est pas seulement un inconvénient; elle constitue une grave menace pour la santé et le bien-être même de la communauté. La consommation d’eau contaminée présente de graves risques pour la santé, en particulier pour les populations vulnérables telles que les enfants et les personnes âgées.
L’appel désespéré des villageois pour l’accès à l’eau potable tombe sur des oreilles sourdes, leurs voix noyées par le silence sourd de l’inaction. Le manque d’infrastructures de base, associé à l’absence d’efforts concertés pour résoudre cette question cruciale, souligne un échec profond de la gouvernance.
L’histoire de Beguere sert d’accusation pour les échecs de la gouvernance, un rappel vivant de la nécessité urgente de donner la priorité au bien-être des communautés rurales, en veillant à ce que leur droit fondamental d’accès à l’eau potable ne soit plus un rêve lointain mais une réalité tangible.